Antisèche

Antisèche

Il y a environ un mois de ça, un article paru dans mon quotidien parlait de manière très ampoulée des antisèches à l’école. Rien que le titre a suffi à me ramener à l’époque où la mascogne jouait un rôle important pour moi, à l’école cantonale de Lucerne. A la „Kanti,” le gymnase et la section technique étaient réunis sous le même toit. Il n’y avait pas d’enseignants à l’école cantonale, rien que des professeurs. Même l’enseignant de gymnastique était appelé “Monsieur le professeur”. Il n’y avait actuellement que des professeurs, pas de professeuses. Nous, les apprenants, étions les étudiants à l’école cantonale. Dans le langage populaire: les élèves de la Kanti. Pour nous, il s’agissait de survivre dans ce biotope éducatif. C’était l’objectif de tous les étudiants. Survivre! Il fallait passer le bac à tout prix!
Les professeurs étaient bardés de munitions: les notes. Elles étaient canardées pour l’évaluation des examens. Dans le camp des étudiants, il fallait récolter un maximum de notes suffisantes. Ce qui signifie qu’il fallait maîtriser la matière. Cela revenait à tout apprendre par cœur. Ceux qui avaient une bonne mémoire étaient avantagés. Mais la moyenne, bien plus de la moitié des élèves, souffrait d’un net déficit dans ce domaine. Ils avaient besoin d’aides pour atteindre la note requise pour le semestre. Et moi, je faisais partie du fond de panier de ces demandeurs d’aide.

L’ayant appris en cours de mathématiques, j’ai commencé à analyser la situation et à structurer notre biotope en principes, en axiomes.

  1. Axiome: Chaque professeur a ses sujets préférés particuliers.
  2. Axiome: la correction des épreuves écrites ne doit monopoliser qu’un minimum de temps au professeur.
  3. Axiome: Sans solidarité des élèves Kantiens pendant les examens, rien n’est possible. Il doit toujours être possible de copier.
  4. Axiome: Sans antisèche, cela ne fonctionnera pas non plus. Ce n’est qu’avec cette ressource qu’il y a une haute probabilité de s’en tirer avec un “suffisant”.

La rumeur s’était répandue dans la classe que, grâce à ma systématique, j’étais en mesure de prédire les questions d’examen les plus probables pour les sujets d’examen. Trois jours avant l’examen, on me demandait mon avis. Je dévoilais volontiers mes cogitations. Le taux de réussite titrait 68%.
Pour la correction et l’attribution des notes, les professeurs de sciences naturelles avaient la tâche la plus facile. En premier lieu, les professeurs de mathématiques. Il n’y avait qu’une seule bonne solution. Un chiffre ou une équation. Les professeurs de lettres et sciences humaines étaient ici désavantagés. Ils avaient besoin de beaucoup plus de temps pour corriger les copies.

Toute la section technique de la Kanti – c’était le vivier de ceux qui étaient trop stupides pour comprendre et mémoriser la grammaire et le vocabulaire du grec et du latin – était composée de garçons. A une exception près – Irène, c’était son nom – elle était dans notre classe. Elle était d’un naturel sûr d’elle et avait le sens de la camaraderie. Elle avait compris comment on pouvait se démarquer dans un groupe de garçons pré-pubères. À tous les lecteurs qui s’imaginent maintenant qu’il n’y avait que du badinage et du flirt, ils se trompent. C’était une d’entre nous. Elle jouait super bien au football. Elle faisait du vélo comme Hugo Koblet. Elle racontait des blagues spirituelles et décentes. Elle nous avait tous sous sa coupe. Et sa méthode d’antisèche était imbattable. Elle utilisait son sexe féminin de manière honorable. Singulièrement, à chaque fois qu’il y avait des examens, elle se pointait en jupe et en bas de soie. Sur le haut de ses cuisses étaient fixés ses antisèches dactylographiées. Terra incognita!

Il est temps de se plonger dans l’essence même de l’antisèche.

  • Les antisèches ne peuvent contenir qu’un nombre limité d’informations. Par définition, elles doivent être petites.
  • Les antisèches doivent être invisibles pour les professeurs.
  • Chaque antisèche est maudite car, dès qu’elle est conçue et qu’elle est écrite, on s’est penché si intensément sur la matière qu’on n’en a en fait plus besoin.

L’étude de la fabrication des antisèches est un excellent processus d’apprentissage. Mais il y a des exceptions.
La formule mathématique permettant de transformer un ennéagone régulier en un octodécagone doit être examinée ici d’un peu plus près. La dérivée remplit facilement la moitié d’une page A4. La formule est composée de chiffres, de lettres, de signes plus et moins, de parenthèses rondes et carrées, de puissances et de racines, soit 19 termes au total. Apprendre ça par cœur est réservé aux petits génies.
Notre prof de maths aimait l’air frais. Pendant les cours, les fenêtres des salles de classe devaient être ouvertes tous les quarts d’heure pendant cinq minutes pour laisser circuler l’oxygène. Cette règle s’appliquait également aux examens. Le responsable de l’application de cette règle était le chef de fenêtre, l’élève dont la place se situait le plus près de la fenêtre.

Revenons à la transformation des polygones réguliers. Pendant la récréation, j’avais écrit l’énorme formule à la craie sur la banquette de fenêtre extérieure en grès. Lors des examens, j’étais toujours le chef de fenêtre. Le reste, vous pouvez l’imaginer. Trois fois pendant l’examen, je pouvais vérifier la maudite série de chiffres. Lors de la pause suivante, il suffisait d’un coup d’éponge mouillée pour faire disparaître la triche.

Les antisèches n’avaient pas leur place dans les examens de traduction ou les dissertations. Tous les professeurs devaient noter leurs élèves à la fin du semestre. Le professeur d’histoire avait résolu le problème à sa manière. Il ne faisait pas passer d’examens. Tous les mois, le cours d’histoire se transformait en colloque. Il commençait par exemple par la question «Pourquoi la guerre de sept ans a-t-elle eu lieu?» Une discussion animée s’engageait immédiatement. Tout le monde prenait la parole. Le professeur était un excellent modérateur de débats. C’est pendant ces cours que nous apprenions le plus d’histoire. Et le professeur pouvait ainsi évaluer ses étudiants.
En physique, nous avions appris que «la pression engendre la contre-pression». C’est également applicable à l’esprit des antisèches.
On ne triche que là où cela vaut la peine de tricher.
Tout bon professeur pouvait faire passer des examens où la compréhension et la réflexion étaient testées. De ce point de vue, l’antisèche n’est rien d’autre que la réponse des étudiants à de mauvaises questions d’examen posées par des professeurs peu enclins au travail. Plus le professeur est bon, moins il y a de triche.

Chez les bons enseignants, ceux qui mettent au défi la réflexion et la compréhension avec des questions d’examen et non la capacité de stockage de la mémoire de l’étudiant, le copiage perds son sens.

De ce point de vue, le copiage fait partie de la culture scolaire.

Antisèche
(Suisse: la mascogne – ne serait utilisé que dans le canton de Genève)

 

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Alter

Heute muss ich euch unbedingt etwas aus meinem Erfahrungsschatz erzählen. Ein paar subjektive Betrachtungen aus meiner Sicht. Möge dieser Blog von vielen jüngeren Menschen gelesen werden.

Rein chronologisch, statistisch gesehen, würde ich nicht als alt, sondern als betagt, vielleicht sogar hochbetagt eingestuft. Alt, Alter, alt sein gehörte bis vor ein paar Jahren nicht zu meinem Wortschatz. Es geht mir heute darum aufzuzeigen, wie schwierig es ist, einen Lebensabschnitt, den man noch nicht erreicht hat, verständlich zu erfassen. Beispiel: Einem Schüler fällt es schwer, sich sein späteres Berufsleben vorzustellen. Wahrscheinlich interessiert es ihn erst mitten in der Lehrzeit, darüber nachzudenken.
Während eines sehr grossen Teils des Lebens sind ja die meisten Menschen im Saft. Schritt für Schritt nimmt die Menge der Berufs- und Lebenserfahrungen zu. Langsam beginnt ein Bewusstsein für die Zukunft zu entstehen. Noch ist sie weit weg. Sie ist noch sehr diffus. Was der morgige Tag bringen wird, kann sowieso gemeistert werden. Und doch taucht die Frage nach der Zukunft immer öfter auf.
Bei mir war das so, dass bis vor ein paar Jahren mich die Zukunft überhaupt nicht interessierte. «Morgen ist ein neuer Tag!» Mit Betonung auf neu! Was auch immer auf mich zu kam, Erfreuliches, Unerfreuliches, Gemütliches, Ungemütliches, Ärger oder Freude, Siege oder Niederlagen. Alles wurde angepackt. Alles wurde bereinigt und teilweise aus dem Wege geräumt. Das gelang einmal besser, einmal weniger gut. Das Leben ging weiter, und ich machte mit. Das, so glaube ich, empfinden die meisten ähnlich. Hat der grösste Teil der Menschen in meinem Umfeld so erlebt.
Zu der Zeit verglich ich das Leben mit einer Velorundfahrt, mit der Tour de Suisse.
Sieben Etappen hat die Tour. Wenn ich auf mein Leben zurückblicke, komme ich auch auf sieben Abschnitte. Nur kommen die Rundfahrtetappen anders daher als die Abschnitte des Lebens. Bei der Rundfahrt sind es klar definierte Zeiteinheiten, die täglich stattfinden. Am Morgen geht’s los. Das Tagesziel ist klar. Einmal angekommen, wird abgerechnet. Wer war der Beste am Berg? Wer war der Schnellste? Wer hat die Etappe gewonnen? Alles ist klar definiert und klar messbar.
Das Leben besteht auch aus Abschnitten. Geburt-Frühzeiterziehung-Kindergarten-Grundschule-Lehre-Beruf-Familie-das Alter.
Diese Lebensphasen sind nicht so präzis abgegrenzt wie bei der Tour de Suisse. Sie gehen fliessend ineinander über. Von der Geburt über die Schule in den Beruf. Es gibt auf diesem Weg Meilensteine, der Geburtstag, der erste Schultag, die Lehrabschlussprüfung. Einmalige Ereignisse, die man im Kalender als Datum in Erinnerung rufen kann oder auch nicht.

Es sind die Ungewissheiten des Lebens, welche den Unterschied zur Tour ausmachen. Habe ich den richtigen Beruf gewählt? Wo liegen meine Talente? Bin ich vielleicht zu ehrgeizig? Setzte ich mir Ziele, die ich nie erreichen kann? Habe ich überhaupt Ziele? Lebe ich vielleicht bloss so drauf los? In der Regel schon eher. So geht es weiter. Tag für Tag. Wenn Zufriedenheit herrscht, ist das nicht schlecht. Stets einem imaginären, unerreichbaren Ziel nachrennen macht keinen Sinn.
Dann, unvermittelt plötzlich geschieht es. Stopp! Das erlebt jedermann. Die Frage: «Wozu das Ganze?» steht mit grossen Lettern an der Wand. An jener Wand, wo es auf einmal nicht weiter geht. Eine scheinbare Wand, eine durchsichtige Wand. Dahinter liegt die Zukunft. Das ist neu. Auf einmal ist es da: das Futurum. Diese Einsicht, dass es ein Ende gibt. Immer noch eine diffuse Sicht der Dinge. Noch nicht besonders klar. Vor allem, noch weit weg.
Diese Erfahrung, das bin ich mir sicher, macht jeder Mensch. Das Leben lebte vor sich hin. Sanft angetrieben von Familie, Beruf, Umgebung und Alltagsroutine. Die Fahrt nahm mit den Jahren Geschwindigkeit auf. Als Ganzes wurde das Leben gemeistert, auch wenn ich älter geworden bin, an Jahrringen zugelegt habe. Im Rückblick war es geglückt. Also gut, weiter so! Es gibt keine Alternative. Es geht weiter, nur bewusster.
Ich ertappe mich, wie ich mehr und öfter an die Zukunft denke. Was wird morgen sein? Eine Frage, die ich mir vor drei Jahren nicht nur nicht dachte, sie war gar nicht vorhanden. In solchen Momenten mache ich Inventar über Vorfälle in früheren Zeiten. Hier das Resultat:

Das Leben ist ein zeitlicher Ablauf mit einem Anfang und einem Ende, von dem man nicht weiss, wann es genau eintreffen wird.
Es besteht aus sieben Abschnitten, welche nicht genau abgegrenzt sind. Sie gehen unbemerkt ineinander über.

Jede Lebensetappe hat seinen besonderen Schwerpunkt. Wachstum, Schulung, Autonomie, um nur ein paar zu nennen.
Der Mensch hat einen enorm starken Willen, am Leben zu bleiben.
Die Frage, was nachher ist, wird vorerst nicht gestellt, dann wird sie reflektiert und in vielen Fällen verdrängt.

Und allem voran: War es ein glückliches Leben? Wann ist ein Mensch glücklich? Jeder Mensch kann irgendetwas besonders gut. Ich nenne es Talent. Wenn man sein eigenes Talent erkannt, gefunden hat und man in der Lage war, nach dem Talent zu leben, dann spreche ich von Glück.

Also:
Suche und finde Dein Talent. Erfülle Dein Leben nach Deinem Talent und sorge dafür, dass Du in der siebenten Etappe keine offenen Rechnungen hast. Dann hast Du ein glückliches Leben.

 

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Age

Aujourd’hui, je dois absolument vous parler de mon expérience propre. Quelques réflexions subjectives de mon point de vue. Puisse ce blog être lu par de nombreuses personnes plus jeunes.
D’un point de vue purement chronologique, statistiquement parlant, je ne serais pas considéré comme vieux, mais plutôt comme âgé, peut-être même très âgé. Vieux, vieillesse, être vieux ne faisaient pas partie de mon vocabulaire il y a encore quelques années. Il s’agit pour moi aujourd’hui de démontrer à quel point il est difficile d’appréhender de manière compréhensible une étape de la vie que l’on n’a pas encore atteinte. Exemple: un élève a du mal à se représenter sa vie professionnelle future. Ce n’est probablement qu’au milieu de son apprentissage que cela l’intéressera de s’y consacrer.
Pendant une très large partie de leur vie, la plupart des gens baignent simplement dans leur vitalité. Peu à peu, la somme des expériences professionnelles et de vie s’accumulent. Petit à petit, la conscience d’un avenir commence à émerger. Il est encore lointain. Il est encore très diffus. Ce que le lendemain nous apportera pourra de toute façon être maîtrisé. Et pourtant, la question de l’avenir se pose de manière plus en plus insistante.
Dans mon cas, jusqu’à il y a quelques années de ça, l’avenir ne m’intéressait strictement pas. “Demain est un jour nouveau!” Avec un accent sur nouveau! Quoi qu’il m’arrive, des choses agréables ou désagréables, confortables ou non, de la colère ou de la joie, des victoires, des défaites. Tout était parfaitement géré. Tout était nettoyé et partiellement éliminé. J’y parvenais tantôt mieux, tantôt moins bien. La vie continuait et j’y ai participé. Je pense que la plupart des gens ressentent la même chose. C’est ce qu’ont vécu la plupart des personnes de mon entourage.
A l’époque, je comparais la vie à un tour à vélo, au Tour de Suisse. Le Tour compte sept étapes. Si je regarde ma vie rétrospectivement, j’y compte également sept étapes. Mais les étapes du Tour sont différentes des étapes de la vie. Pour le Tour, ce sont des unités de temps clairement définies qui ont lieu chaque jour. Le matin, c’est le départ. La destination du jour est clairement définie. Une fois arrivé, on fait les comptes. Qui a été le meilleur grimpeur en montagne? Qui a été le sprinter plus rapide? Qui a gagné l’étape du jour? Tout est clairement caractérisé et explicitement mesurable.
La vie consiste elle aussi d’étapes. Naissance-éducation précoce-école maternelle/primaire-apprentissage-travail-famille-vieillesse.
Ces phases de la vie ne sont pas délimitées avec autant de clarté que pour le Tour de Suisse. Elles s’enchaînent de manière fluide. De la naissance à la profession en passant par l’école, il existe des jalons sur ce chemin, des anniversaires, le premier jour d’école, l’examen de fin d’apprentissage, des événements uniques que l’on peut – ou non – se remémorer comme faisant date dans le calendrier.
Ce sont les incertitudes de la vie qui font la différence avec le Tour. Ai-je choisi le bon métier? Où se situent mes talents? Suis-je peut-être trop ambitieux? Est-ce que je me fixe des objectifs chimériques que je ne pourrai peut-être jamais atteindre? Est-ce que j’ai en fait des objectifs? Est-ce que je ne fais que vivre au jour le jour? En général, oui. Et ça continue. Jour après jour. Si la satisfaction règne, ce n’est pas trop mal. Courir sans cesse après un objectif imaginaire et inatteignable n’a aucun sens.

Et puis, tout à coup, ça arrive. Stop! Tout le monde en a fait l’expérience. L’ultime question: „Et ça sert à quoi tout ça?” est inscrite en grosses lettres sur le mur. Ce mur contre lequel, tout à coup, on ne peut plus avancer. Un mur apparent, un mur transparent. Derrière, il y a l’avenir. C’est nouveau. Tout à coup, c’est bien là: le futurum. Cette prise de conscience qu’il y a une fin. Toujours encore une vision diffuse des choses. Pas encore très claire. Surtout, encore lointaine.
Cette expérience, j’en suis sûr, tout le monde l’a vécue. Les méandres de la vie vont leur cours. Doucement entraînée par la famille, le travail, l’environnement et la routine quotidienne. Avec les années, le voyage a pris de la vitesse. Dans son ensemble, la vie a été maîtrisée, même si j’ai vieilli et accumulé des cernes de croissance. Rétrospectivement, c’était une réussite. Alors, continuons comme ça! Il n’y a pas d’alternative. Il faut continuer, mais de manière plus consciente.
Je me surprends à penser de plus en plus souvent à l’avenir. Qu’apportera demain? Une question que non seulement je ne considérais pas encore il y a trois ans, mais qui n’existait même pas. Dans ces moments-là, je fais l’inventaire de ce qui s’est passé dans le passé. Voici le résultat:

La vie est un déroulement temporel avec un début et une fin dont on ne sait pas quand elle arrivera exactement.
Elle consiste en sept étapes qui ne sont pas clairement délimitées. Elles s’enchaînent sans que l’on s’en rende vraiment compte.
Chaque étape de la vie a son point fort particulier. La croissance, la formation, l’autonomie, pour n’en citer que quelques-unes.
L’être humain possède une volonté extrêmement prononcée de survie.

La question de savoir ce qu’il y aura après n’est pas posée dans un premier temps, puis elle est réfléchie et, dans de nombreux cas, refoulée.
Et surtout: Était-ce une vie heureuse? Quand est-ce qu’une personne est-elle heureuse?
Chaque être humain possède un don particulier. J’appelle cela un talent. Quand on a reconnu son propre talent, qu’on l’a trouvé et qu’on a été capable de l’exprimer, alors je parle de bonheur.

Alors:
Cherche et trouve ton talent. Accomplis ta vie en fonction de ton talent et fais en sorte de ne pas avoir de factures impayées lors de la septième étape. Et alors, tu auras une vie heureuse.

 

 

 

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Sport

 

Heute vor 89 Jahren begrüsste mich die Abendsonne an einem aussergewöhnlichen heissen Augusttag. Um es gleich vorwegzunehmen, meine Lebensbilanz ist positiv. Ich hatte und habe immer noch ein schönes Leben. Es war vor allem ein glückliches Leben. Ein Leben geprägt von Siegen und Niederlagen. Von grossen Freuden und traurigen Tagen. In stillen Stunden kommt es vor, dass unvermittelt Epochen aus meinem Erdendasein auftauchen. Von meinem vierten Wiegenfest an kann ich mich an fast alles erinnern. Besonders an den Geburtstagen findet dieses Erinnern statt. Meistens geht es um den Turnunterricht und um meine sportlichen Leistungen.

Die erste Turnstunde in der Primarschule werde ich nie vergessen. Die Halle kam mir unermesslich gross vor. Der Lehrer war für die damalige Zeit, 1939, fortschrittlich und pädagogisch begabt. Wir waren keine Buben im Turnunterricht. Wir waren Feuerwehrmänner. Wir sollten einen um sich greifenden Grossbrand löschen. Feuerwehrleute mussten die Feuerwehrleiter hinaufklettern. In unserem Falle war das die Sprossenwand. Mit der linken Hand hielten wir einen imaginären Feuerwehrschlauch. Mit ihm mussten wir den Brandherd mit Löschwasser bespritzen. Da stand ich mit den Füssen auf der dritten Sprosse. Mit der rechten Hand hielt ich mich an einer Sprosse auf Kopfhöhe fest. Die Linke musste fest hin und her geschwungen werden, um das Feuer so schnell wie möglich zu löschen. Mir gefiel die ganze Übung nicht. Ich fühlte mich unsicher, fand es gar nicht lustig. Ich hatte Angst.
Der grosse Horror fand immer am Ende der Turnstunde statt: Völkerball! Die Mannschaften wurden jedes Mal von neuem zusammengestellt. Zwei Captains, die zwei besten auf dem Turnplatz, wählten wechselweise aus der Kameradenschar einen Schüler in ihre Mannschaft. Ich wurde immer als letzter gewählt. Und immer als erster abgeschossen. Im Feld der Abgeschossenen wurde ich von den Kameraden sofort in die hinterste Ecke verbannt. Nie in meinem ganzen Leben hatte ich in den vielen Völkerballspielen je einen Ball aufgefangen, geschweige damit jemanden abgeschossen.
Mit zunehmendem Alter wurden die Turnstunden immer anspruchsvoller und für mich verhasster. Am Reck den Felgaufzug üben. Es dauerte Monate, bis ich endlich, heftig mit den Beinen zappelnd, über die Stange kam, mich aufstützen konnte. Beim Knieaufschwung ging es etwas besser. Nur verlor ich, einmal oben angekommen, meistens das Gleichgewicht und wirbelte wieder nach unten. Es ist mir nie gelungen, mich aus dem Hängen an der Reckstange hochzuziehen, bis mein Kinn über der Waagrechten lag. Das Reck war ein Alptraum. Die Turnstunde die Hölle. Noch schlimmer als das Reck war das Pferd. Ein vierbeiniges Ledergebilde, welches man der Länge nach überspringen musste. Ich nahm Anlauf wie wahnsinnig. Sprung! Statt wie es sein sollte, hinter dem Pferd zu landen, sass ich zum Gelächter aller Anwesenden wie ein Jockey mitten auf dem Turngerät.

Später, im Berufsleben, wurde ich Mitglied beim Tennisklub Wetzikon. Das war in der Zeit, als das Tennisspiel seinen Elitestandard verlor und zum Volkssport wurde. Die Zeit von Ivan Lendl und Steffi Graf. Für mich war Tennis ein Spiel mit einem Ball und einem Racket. Das hin und her über das Netz gefiel mir. Man attestierte mir sogar ein gutes Ballgefühl. Trotzdem fand ich ausser ein paar Anfängern keine richtigen Spielpartner. Alle wollten einen Match spielen. Alle wollten siegen. Alle kamen sich vor wie kleine Boris Beckers und Martina Hingis‘. Im Beruf hatte ich genügend Möglichkeiten, mit Konkurrenten zu kämpfen und wenn möglich zu siegen. In der Freizeit wollte ich spielen, nicht siegen. Es dauerte nicht lange bis ich einsah, auf dem Tenniscourt bin ich fehl am Platz.
Es blieb noch das Jogging. In der Natur im leichten Galopp durch die Gegend ziehen. Meistens war ich allein unterwegs. Das hatte seine Vorteile. Es war niemand da, der mich zu schweisstreibendem Gerenne motivieren wollte. Ich hatte meinen eigenen Trab. Die guten Ideen flogen mir zu. Beim Jogging kamen mir die besten Einfälle. Für viele Probleme im Beruf fand ich auf meinen Touren plausible Lösungen.

Es war klar. Ich war kein Sportsmann. Ich war der geborene Stubenhocker. Aber trotz wenig Bewegung habe ich es gesund und munter bald bis zu 90 Lebensjahren gebracht. Ich finde das aussergewöhnlich, und ich bin dankbar, dass dem so ist.
Stubenhocker haben Zeit zum Denken. Warum wollten mich meine besten Freunde immer zu Sport und Bewegung anhalten? Ich bin dafür nicht gemacht. Ich kann es nicht mehr hören. «Denk an Deine Gesundheit.» «Gehe regelmässig zum Check-up.» «Lauf täglich sechs Kilometer.» «So bleibst Du fit bis ins hohe Alter.» Das ist die Pauschalmeinung der Laien, um gesund zu bleiben. Nur ist sie falsch. Die naive Idee, dass wenn alle Bürger die erwähnten pauschalen Ratschläge befolgten, stünde es besser um die Volksgesundheit, bräuchte es weniger Gesundheitspflege, ist falsch. Es gibt keinen Wunderbrunnen, der allen die Jugend schenkt. Ich bin ohne alle diese gutgemeinten Ratschläge bislang gesund geblieben und sehr dankbar dafür. Warum will man nicht wahrhaben, dass jeder Mensch eine Originalausgabe ist, ein einmaliges Individuum, ein Einzelexemplar. Eine Einzelanfertigung mit persönlichen Begabungen, Talenten und Veranlagungen? Dass jeder eine innere Stimme hat? Eine Stimme, auf die er hören sollte. Damit sie das Heft in die Hand nehmen und die eigene Gesundheit überwachen kann. Dass der Körper genau das tut, was er und nur er nötig hat, um zufrieden leben zu können?
Frühere Generationen lebten so. In der Regel waren sie gesund. Fehlte etwas, gab es eine Reihe von Hausmittelchen, die dazu da waren, die Beschwerden zu lindern. Wenn man den Arm gebrochen hatte, ging man zum Arzt. Wenn man richtig krank wurde und einem nicht mehr geholfen werden konnte, wusste man, jetzt geht es zu Ende. Das gehörte zum Leben. So ist das Leben.
Inzwischen, so hat man mir gesagt, sind grosse Fortschritte in der medizinischen Versorgung erreicht worden. Bestimmt ist dem so. Das Gesundheitswesen ist zu einem grossen und wichtigen Industriefaktor herangewachsen. Mit allem, was zu dieser Industrie gehört. Hervorragende Produkte. Ausgefeilte Produktion. Professionelle Diagnosemöglichkeiten. Ein alles abdeckendes Verteilnetz. Der Kunde ist krankenversichert. Lauert da vielleicht die Versuchung, sich grosszügig zu versorgen, auch wenn es nicht unbedingt nötig wäre, um einen Teil der bezahlten Prämien zu amortisieren?
Könnte es sein, dass man sich wie in einem Gesundheitssupermarkt bedient, ohne dass dafür ein medizinischer Grund vorhanden ist? Ich weiss es nicht.

Das aber weiss ich. Um möglichst gesund zu bleiben, muss jeder auf sich selbst aufpassen und dafür sorgen, dass er genau die Pflege im Krankheitsfall bekommt, die er als Individuum gerade braucht. Es gibt keine Pauschallösungen.

Ratschläge von Laien nützen da wenig.

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Sport

Ce jour d’hui, il y a de ça 89 ans, le soleil couchant m’accueillit par une exceptionnelle chaude journée d’août. Pour le dire d’emblée, le bilan de ma vie est positif. J’ai eu et ai toujours encore une belle vie. C’était avant tout une vie heureuse. Une vie marquée par des victoires et des défaites. Des grandes joies et des jours tristes. Dans des moments calmes, il arrive que des époques de mon existence terrestre surgissent brusquement. Depuis mon quatrième anniversaire, je me souviens de presque tout. C’est surtout lors des anniversaires que cette remémoration a lieu. La plupart du temps, il s’agit des cours de gymnastique et de mes performances sportives.

Je n’oublierai jamais ma première leçon de gymnastique à l’école primaire. La salle me semblait immensément grande. Vu l’époque, 1939, l’enseignant était plutôt progressiste et pédagogiquement doué. Nous n’étions pas des garçons au cours de gymnastique. Nous étions des pompiers. Nous devions éteindre un grand incendie qui se propageait. Les pompiers devaient grimper aux échelles. Dans notre cas, il s’agissait des échelons muraux. De la main gauche, nous tenions le tuyau d’incendie imaginaire. Nous devions l’utiliser pour asperger le foyer d’incendie avec de l’eau. J’avais les pieds sur le troisième barreau. De la main droite, je me tenais à un barreau à hauteur de la tête. Il fallait balancer fermement la main gauche d’avant en arrière pour éteindre le feu le plus rapidement possible. Je n’avais pas du tout apprécié l’exercice. Et ne me sentais pas en sécurité, je ne trouvais pas ça drôle pour un sou. J’avais peur.
Le comble de l’horreur avait toujours lieu à la fin du cours de gymnastique: le jeu de balle aux prisonniers! Les équipes étaient à chaque fois recomposées. Deux capitaines, les deux cracks sur le terrain de gymnastique, choisissaient à tour de rôle un élève dans leur équipe parmi leurs camarades. J’étais toujours choisi en dernier. Et toujours le premier à être abattu. Dans le champ des abattus, mes camarades me reléguaient immédiatement dans le coin le plus éloigné. Jamais de ma vie je n’avais attrapé une balle, et encore moins tiré sur quelqu’un, lors des nombreux matchs de balle aux prisonniers.
Avec l’âge, les cours de gymnastique devinrent de plus en plus exigeants et, pour moi, de plus en plus détestables. S’entraîner à la barre fixe. Cela dura des mois avant que je ne parvienne à passer enfin la barre et à m’appuyer sur elle, en gigotant violemment avec les jambes. La montée des genoux, ça allait un petit peu mieux. Seulement qu’une fois arrivé en haut, je perdais généralement l’équilibre et retombais en tourbillonnant. Je n’ai jamais réussi à me hisser de la suspension à la barre fixe jusqu’à ce que mon menton passe au-dessus de l’horizontale. La barre fixe était un cauchemar. Le cours de gymnastique, l’enfer. Pire encore que la barre fixe était le cheval d’arçons. Une structure en cuir à quatre pattes qu’il fallait sauter par-dessus dans le sens de la longueur. Je prenais mon élan comme un forcené. Saute! Au lieu d’atterrir derrière le cheval comme cela aurait dû être le cas, je me retrouvais assis à califourchon comme un jockey au beau milieu de l’engin de gymnastique, sous l’hilarité générale.

Plus tard, dans ma vie professionnelle, je suis devenu membre du club de tennis de Wetzikon. C’était l’époque où le tennis perdait son statut de sport d’élite pour devenir un sport populaire. C’était l’époque d’Ivan Lendl et de Steffi Graf. Pour moi, le tennis n’était que ce jeu avec une balle et une raquette. J’aimais les allers et retours par-dessus le filet. On me disait même que j’avais un bon toucher de balle. Pourtant, à part quelques débutants, je ne trouvais pas de vrais partenaires de jeu. Tout le monde voulait un match. Tout le monde voulait gagner. Tout le monde se donnait l’impression d’être un petit Boris Becker ou une petite Martina Hingis. Au travail, j’avais suffisamment d’occasions de me battre contre des concurrents et, si possible, de gagner. Dans mes loisirs, je voulais jouer, pas gagner. Il ne m’a pas fallu trop longtemps pour comprendre que je n’étais pas à ma place sur un court de tennis.
Il me restait le jogging. Déambuler au petit galop au milieu de la nature. La plupart du temps, j’étais seul. Cela avait ses avantages. Personne qui s’obstinait à me motiver à courir et suinter sudorifiquement. J’avais mon trot propre. Les bonnes idées me venaient comme ça. Les meilleures idées me venaient en faisant mon jogging. Je trouvais des solutions plausibles à de nombreux problèmes professionnels lors de mes randonnées.
Le cas était clair. J’étais tout, sauf un sportif. J’étais né casanier. Mais malgré mon manque d’activité physique, j’ai réussi à vivre en bonne santé jusqu’à presque 90 ans. Je trouve cela extraordinaire, et je suis reconnaissant qu’il en soit ainsi.

Les pantouflards ont le temps de penser. Pourquoi mes meilleurs amis insistaient-ils toujours pour me faire faire du sport et de l’exercice? Je ne suis pas fait pour ça. Je ne peux plus l’entendre. “Pense à ta santé”. “Va régulièrement faire un check-up.” “Cours six kilomètres par jour.” “Ainsi, tu resteras en forme jusqu’à un âge avancé.” C’est l’opinion partagée par les profanes pour rester en bonne santé. Sauf qu’elle est fausse. L’idée naïve, selon laquelle si tous les citoyens suivaient les conseils forfaitaires susmentionnés, la santé publique se porterait mieux, il y aurait besoin de moins de soins sanitaires, est fausse. Il n’y a pas de fontaine de jouvence qui donnerait de la jeunesse à tout le monde. Je suis resté en bonne santé jusqu’à ce jour sans suivre tous ces conseils bien intentionnés, et j’en suis très reconnaissant. Pourquoi ne veut-on pas admettre que chaque personne est une édition originale, un individu unique, un exemplaire particulier. Une production inédite dotée de dons, talents et prédispositions personnels? Que chacun a sa propre voix intérieure? Une voix qu’il devrait écouter. Pour qu’elle puisse prendre les choses en main et surveiller sa propre santé. Que le corps fait exactement ce dont il a besoin, et lui seul, pour vivre en paix ?

Nos générations précédentes vivaient ainsi. En règle générale, elles étaient en bonne santé. S’il leurs manquait quelque chose, il y avait toute une série de remèdes de bonne femme qui étaient là pour soulager les maux. Si l’on se cassait le bras, on allait chez le médecin. Mais si l’on tombait gravement malade et que l’on ne pouvait plus être aidé, on savait que c’était la fin. Cela faisait partie de la vie. C’est la vie.
Entre-temps, m’a-t-on dit, de grands progrès ont été réalisés dans les soins médicaux. C’est certainement le cas. Le secteur sanitaire est devenu un facteur industriel important. Avec tout ce qui fait partie de cette industrie. D’excellents produits. Une production sophistiquée. Des possibilités de diagnostic professionnel. Un réseau de distribution qui couvre tout. Le client est assuré contre la maladie. La tentation de s’approvisionner généreusement, même si ce n’est pas absolument nécessaire, pour amortir une partie des primes payées, ne guette-t-elle pas?
Se pourrait-il que l’on soit devenu enclin à se servir comme dans un supermarché de la santé, sans qu’il y ait une raison médicale à cela ? Je ne le sais pas.

Mais je sais ceci. Pour rester en bonne santé, chacun doit prendre soin de lui-même et veiller à ce qu’il reçoive exactement les soins dont il a besoin en tant qu’individu. Il n’y a pas de solutions forfaitaires.

Et les conseils de profanes ne sont pas de grande utilité.

 

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Stau

Letzthin hatte ich wieder Gelegenheit, mit dem Auto nach Basel gefahren zu werden. Autofahren ist für mich dann am schönsten, wenn ich nicht am Steuer sitzen muss. Ein guter Autofahrer war ich nie. Freude an der Geschwindigkeit ist eine Empfindung, die ich nicht geniesse. Nicht beim Skifahren, nicht beim Velofahren und schon gar nicht beim Autofahren. Autos interessierten mich nie. Noch nie war ich am Autosalon in Genf. Für mich ist das Auto ein reines Transportmittel. Es muss praktisch und zuverlässig sein und mich ohne Pannen von A nach B bringen. Ich bin der geborene Beifahrer. Ob im Zug oder im Auto, wenn die Landschaft am Fenster vorbeizieht, kommen mir die besten Gedanken. So sind viele meiner Kolumnen, Vorträge, Publikationen, sogar die Vorworte zum Geschäftsbericht, entstanden.

Vor ein paar Wochen erlebte ich wieder einmal das angenehme Gefühl des Beifahrens. Die Strecke war mir bekannt. War sie doch Teil meines Berufsweges, als ich in Aarau arbeitete. Tausend Mal bin ich zur Arbeit gefahren worden. Das war vor dreissig Jahren. Damals nannten wir den Berufsverkehr schon sehr dicht. Es gab schon immer viele Autos. Was ich heute auf der Fahrt nach Basel erlebte, empfand ich als dramatisch. Sicher doppelt so viele Fahrzeuge waren heute unterwegs. Schwere Laster, viele Kleinbusse und Personenwagen ohne Zahl. Stossstange an Stossstange schob sich die Masse voran. Die Autobahn war proppenvoll. Die Autos bewegten sich von Staupunkt zu Staupunkt. Jedes seinem Ziel entgegen. Es machte mich nachdenklich. Da nicht am Steuer sitzend, konnte ich denken. Allerlei schoss mir durch den Kopf.

Erster Gedanke: Die Fahrzeit
Von flüssigem Verkehr konnte keine Rede sein. Immer wieder kam der Fluss ins Stocken, gab es Staus. Baustellen, Einmündungen von rechts, Tempobeschränkungen, Umfahrungen, der Wechsel von drei auf zwei Spuren. Diese Unregelmässigkeiten im Tempo liessen das Gefühl aufkommen, man komme nicht vom Fleck, komme nicht rechtzeitig ans Ziel. Das stimmte nicht ganz. Erstaunlicherweise war die Fahrzeit von zuhause nach Aarau ungefähr gleich wie vor dreissig Jahren. Ein Phänomen, das ich nie vorausgesagt hätte.

Zweiter Gedanke: Warum?
Warum quälen sich diese Menschen Tag für Tag fahrend auf die Strasse? Sie verlieren Zeit, die für besseres zu benützen wäre. Um pannenfrei ans Ziel zu kommen, verlangt die Fahrerei viel Aufmerksamkeit. Sie investieren dafür viel persönliche Energie. Da gibt es doch die erstklassigen Segnungen des öffentlichen Verkehrs. Kein Stress, viel Zeit für anderes. Die Antwort liegt auf der Hand. Der Vorteil der Punkt-Punkt-Verbindung ist der Trumpfbauer des Individualverkehrs. Keine Fragen wie «Finde ich noch einen Parkplatz beim Bahnhof?» «Hoffentlich habe ich einen guten Sitzplatz im Zug.» «Wie lange muss ich wohl auf das nächste Tram warten?“
Von zuhause bis ins Ziel ohne umsteigen, ohne Fussmarsch vom Parkplatz bis zum Zug, das ist sehr verlockend. Da liegen schon ein paar Ärgernisse unterwegs drin.

Dritter Gedanke: Freiheit
Ein weiteres Phänomen. In jedem Fahrzeug sitzt nur eine Person. Das war vor dreissig Jahren nicht anders. Immer war vom «Carsharing», diesem Bestandteil der kombinierten Mobilität, die Rede. Es hat sich bis heute nicht realisiert. Das Auto bringt Freiheit. Die Abfahrzeit wird ohne Absprache mit Zweiten entschieden. Ebenso die Route und die Möglichkeit, auf dem Heimweg noch rasch beim Bäcker vorbeizugehen. Die grosse Versuchung des Individualverkehrs heisst Entscheidungsfreiheit. Frei sein! Ungebunden vom Fahrplan, vom Wohnort der Berufskollegen und von Wünschen anderer. Das ist der Grund, warum bald jeder Erwachsener heute ein Auto fährt.

Vierter Gedanke: Verbesserungen
Sollte da nicht etwas für die Verbesserung des Verkehrsflusses getan werden müssen? Gesteuerte Ampeln, Flüsterbeton, Autoradio Schweiz informiert dauernd und liefert Tricks schnell voranzukommen. Das könnte funktionieren, wären da nicht die notwendigen Baustellen. Bei einem so grossen Verkehrsaufkommen wird die Infrastruktur entsprechend beansprucht. Was Unterhalts- und Verbesserungsarbeit erzwingt.

Fünfter Gedanke: Alles fliesst.
Wir sind schon durch den Bözberg. Wir sind im Fricktal. Wo sind bloss die vielen Autos geblieben? Auf der Autobahn nach Basel herrscht Verkehr wie vor fünfzig Jahren. Ein paar Lastwagen, ein paar Kleinbusse und wenige PWs. „Panta rhei, alles fliesst“ sagte schon Heraklit. Natürlich! Es gibt Hauptverkehrsadern wie von Zürich nach Bern via Önsingen und Nebenstrassen wie im Rhonetal oder im Fricktal. Dort, wo sehr viel Verkehr herrscht, müssen bessere Verbindungen her. Also breitere Stassen bauen. Amerika hat es uns vorgemacht. Statt lahme zwei Spuren deren vier oder gar sechs. Geht auch nicht. Verschwendung von Kulturland, tönt es aus dem politischen Lager der Grünen.

Sechster Gedanke: Später nachdenken
Kurz vor Birsfelden geht mir ein Licht auf. Es geht gar nicht um Autos, es geht um Menschen. Seit den sechziger Jahren des letzten Jahrhunderts wohnen 55% mehr Erwachsene in der Schweiz. Und diese Schweiz ist kein Quadratmeter grösser als damals. Da wird es eng. Ich bin inzwischen am Ziel.

Über diesen Gedanken muss ich ein andermal nachdenken.

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Enbouteillage

Dernièrement, j’ai à nouveau eu l’occasion de me faire voiturer à Bâle. Pour moi, le meilleur moment de la conduite, c’est quand je ne dois pas moi-même prendre le volant. Je n’ai jamais été un bon conducteur. L’ivresse de la vitesse est une des sensations que je n’apprécie guère. Ni en skiant, ni en pédalant à vélo et encore moins en conduisant. Les voitures ne m’ont jamais intéressé. Je ne suis jamais allé au salon de l’automobile de Genève. Pour moi, la voiture n’est rien qu’un moyen de transport. Elle doit être pratique et fiable et m’emmener d’un point A à un point B sans tomber en panne. Moi, je suis le convoyeur né. Que ce soit dans le train ou dans la voiture, lorsque le paysage défile devant ma vitre, les meilleures pensées me viennent. C’est ainsi que sont nées nombre de mes chroniques, conférences, publications, et même les préfaces de rapports annuels.

Il y a quelques semaines, j’ai à nouveau éprouvé l’agréable sensation du convoyage en voiture. Le trajet m’était familier. Il faisait partie de mon parcours professionnel lorsque je travaillais à Aarau. J’ai été conduit mille fois au travail. C’était il y a trente ans. A l’époque, nous ressentions déjà le trafic urbain comme étant très dense. Il y avait déjà beaucoup de voitures. Par contre, ce que j’ai vécu aujourd’hui en me rendant à Bâle, je l’ai trouvé dramatique. Il y a aujourd’hui certainement plus du double de véhicules en circulation. Des semi-remorques lourdes, de nombreux minibus et une foultitude de voitures. Pare-chocs contre pare-chocs, la masse avançait. L’autoroute était pleine à craquer. Les voitures se déplaçaient de point d’embouteillage en point d’embouteillage. Chacun cinglait vers sa destination. Cela m’a fait réfléchir. N’étant pas au volant, je pouvais réfléchir. Toutes sortes de choses me sont passées par la tête.

Première pensée: la durée du trajet
On ne pouvait pas parler d’une circulation fluide. Le flux était sans cesse ralenti, il y avait les embouteillages. Des travaux, des débouchés à droite, des limitations de vitesse, des contournements, le passage de trois à deux voies. Ces irrégularités de la vitesse donnaient le sentiment de ne pas avancer d’un pouce, de ne pas arriver à temps à destination. Ce qui n’était pas tout à fait vrai. Étonnamment, la durée du trajet entre ma maison et Aarau était à peu près le même qu’il y a trente ans. Un phénomène que je n’aurais jamais prédit.

Deuxième réflexion: pourquoi?
Pourquoi ces gens se torturent-ils jour après jour en prenant la route? Ils perdent du temps qui pourrait être utilisé à d’autres fins. Pour arriver à destination sans tomber en panne, la conduite demande beaucoup d’attention. Ils y investissent beaucoup d’énergie personnelle. Il y a pourtant les bienfaits de premier ordre des transports publics. Pas de stress, beaucoup de temps pour autre chose. La réponse est évidente. L’avantage de la liaison point à point est l’atout majeur du transport individuel. Pas de questions du genre “Est-ce que je vais trouver une place de parking près de la gare?” “J’espère que j’aurai une bonne place dans le train.” “Combien de temps dois-je attendre le prochain tram?”

Aller de chez soi vers le but avisé sans changer de train, sans une marche à pied du parking au train, c’est très tentant. On accepte déjà quelques désagréments en cours de route.

Troisième idée: la liberté
Un autre phénomène. Il n’y a qu’une seule personne par véhicule. Il y a trente ans, cela n’était pas différent. On parlait toujours du “car sharing”, cette composante de la mobilité combinée. Elle ne s’est pas concrétisée jusqu’à ce jour. La voiture donne une liberté. L’heure de départ est décidée sans concertation avec quelqu’un d’autre. De même que l’itinéraire et la possibilité de s’arrêter rapidement à la boulangerie en rentrant chez soi. La grande tentation du transport individuel est la liberté de décision. Être libre! Ne pas être lié aux horaires, au domicile des collègues de travail et aux souhaits d’autrui. C’est la raison pour laquelle presque chaque adulte conduit aujourd’hui une voiture.

Quatrième idée: des améliorations
Ne faudrait-il pas faire quelque chose pour améliorer la fluidité du trafic? Feux de signalisation synchronisés, revêtements silencieux, radio suisse informant en permanence et fournissant des astuces pour avancer rapidement. Cela pourrait fonctionner s’il n’y avait pas les inévitables chantiers nécessaires au maintien. Avec un tel volume de trafic, l’infrastructure est conséquemment mise à rude contribution. Ce qui oblige à effectuer des travaux d’entretien et d’amélioration.

Cinquième idée: tout s’écoule.
Nous avons traversé le Bözberg. Nous sommes dans le Fricktal. Mais où sont passées toutes les voitures? Sur l’autoroute qui mène à Bâle, le trafic est le même qu’il y a cinquante ans. Quelques camions, quelques minibus et quelques voitures. “Panta rhei, tout s’écoule”, disait déjà Héraclite. Bien sûr! Il y a des artères principales, comme celle qui relie Zurich à Berne via Oensingen, et des routes secondaires, comme dans la vallée du Rhône ou dans le Fricktal. Là où il y a beaucoup de trafic, il faut méliorer les liaisons. Il faudrait donc construire des routes plus larges. L’Amérique nous en a donné l’exemple. Au lieu de deux voies boiteuses, allons-y pour quatre ou voire même six. Mais ce n’est pas possible non plus. Un gaspillage de terres arables, entend-on dans le camp politique des Verts.

Sixième pensée: réfléchir plus tard
Peu avant Birsfelden, une lumière se fait jour dans mon esprit. Il ne s’agit pas du tout de voitures, mais de personnes. Depuis les années soixante du siècle dernier, 55% d’adultes en plus vivent en Suisse. Et cette Suisse n’est pas plus grande d’un mètre carré qu’à l’époque. On est à l’étroit. Entre-temps, je suis arrivé à destination.

Il faudra que je réfléchisse à ça une autre fois.

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Sonnenaufgang

Als ich noch im Erwerbsleben stand, war ich oft früh auf den Beinen. Das Erwachen des Tages mitzuerleben, war stets eine erfreuliche Episode. Ein richtiger Aufsteller. Das ist lange her. Meistens verschlafe ich heute den Tagesbeginn. Neulich allerdings war ich um vier Uhr früh wach. Einfach wach und munter. Ausgeschlafen umfing mich eine stockdunkle Nacht. Es packte mich, an diesem milden Vorsommerstag wieder einmal den Tagesanbruch zu erleben. So sass ich, noch mitten in der Nacht im Bademantel eingehüllt, auf der Terrasse. Ganz Nacht war es, um ehrlich zu sein, nicht mehr. Am Horizont entwickelte sich ein dunkles Grau. Vogelgesang kündigte das bevorstehende Auftauchen der Sonne an. Stille wechselte sich ab mit leisem Gezwitscher, das immer lauter, immer fröhlicher wurde. Am Horizont wird es schon etwas heller. Der Tag erwacht. Noch ist keine Sonne sichtbar. Venus räkelt sich noch in den Wolken. Sie kämpfen gegen das sich entwickelnde Licht. Ein besonderes Bild, dieser Zweikampf. Dunkelschwarze Wolken vor einem etwas helleren blau-grauen Hintergrund. An ihren Rändern entstehen silberne Streifen. Der goldene Hahn auf dem Kirchturm zeigt sich strahlend gelb. Unübersehbar wie ein Fixstern. Das Häuserdorf rund um den Turm nimmt bedächtig Struktur an. Die Nachbarskatze, bereits auf Mäusejagd, schleicht an mir vorbei. Der Vogelgesang verstummt. Gefahr in Sicht. Achtung Katze. Dann der erste Sonnenstrahl. Gleichzeitig entsteht am Himmel ein Gemälde von Schatten und Licht. Das Bild ist nur von kurzer Dauer, die Sonne obsiegt. Spatzen, Amsel, Meisen, Elster und Krähen rascheln im Gebüsch. Der Milan zieht majestätisch seine Kreise. So prachtvoll wie heute ist es nicht immer. Das Wetter macht, was es will. Wir werden nicht gefragt. Wir sind die Konsumenten, die dem Wettergott keinerlei Aufträge erteilen können.

Der neue Tag muss nicht immer so grossartig aufstehen wie heute. Da gibt es Tage, an denen es gar nicht richtig hell wird. Kein Sonnenstrahl weit und breit. Alles bleibt ins Grau der Dämmerung gehüllt. Fehlt nur noch der Regen. Dann kann ich in den Morgenstunden noch so wach sein, vom Aufstehen und ins Freie Gehen kann keine Rede sein. Für solche Situationen, sie sind gar nicht so selten, halte ich eine regelrechte Liste von Ausreden parat. „Ein paar Zeilen lesen wäre jetzt schön.“ „Ich habe ja Zeit.“ „Ich kann es mir leisten liegen zu bleiben.“
Nicht so heute im Bademantel auf der Terrasse.

Der neue Tag ist da. Mit ihm erwacht die Welt. Autotüren schlagen zu, Motoren heulen auf, Schüler flitzen auf ihren Rädern der Schule entgegen. Wieder einmal erleben, wie der Alltag Anlauf nimmt. Was er wohl bringt, dieser neue Tag? So früh am Morgen bin ich in der Regel noch in Morpheus‘ Armen. Höchstens nur ein Auge offen, und gar keine Motivation, den Schlaf abzubrechen. Hier auf der Terrasse aber, nach einem beeindruckenden Tagesanbruch, bin ich voller Optimismus. Dieser Tag kann nur Gutes bringen. Schlechtes Wetter ist nicht in Sicht.

Da passiert, was nie passiert. Das Telefon klingelt. Um halb sieben in der Früh. Alice ist am Apparat, die Frau meines alten Bekannten Hugo. Hugo wurde mitten in der Nacht vom Notarzt abgeholt. Er liegt jetzt in der Notfallstation. Morgen wird er operiert. Ein Tumor im Kopf. Schlimm. Das sind leidige Augenblicke, wo mir die Worte wegbleiben. Die glänzende Morgendämmerung wird von der bevorstehenden Todesnachricht eines geschätzten Kameraden abgelöst. Unbarmherzig präsentiert das Leben, was es ist. Ein Schreiten durch die Zeit, in der alles nebeneinander und ungefragt stattfindet. Angst und Freude sind zwei unterschiedliche Geschwister, die uns stets wieder begegnen. Mit sich tragen sie die Hoffnung. Hoffnung hat landläufig keinen guten Ruf. Wahrgenommen wird sie als tatenloses Warten auf ein Wunder. Das sehe ich ganz anders.

Hoffnung hat nichts mit Naivität und blindem Zukunftsvertrauen zu tun. Im Gegenteil, Hoffnung ist ein Mittel, auf die Frage „wie könnte es auch noch sein“ eine Antwort zu finden. Hoffnung ist bei mir vor allem ein Hinterfragen der ungemütlichen Lage, in der man sich gerade befindet. Hoffnung kann ein mächtiger Antrieb sein weiterzumachen, sich gegen Widerstände aufzubäumen, durchzuhalten. Egal, wie schlecht die Lage ist, man bleibt zuversichtlich. Die Hoffnung fixiert einen Punkt in der Ferne, an dem man sich orientieren, ihn ansteuern kann. Hoffnung nährt den Wunsch zu leben.
Zurück zum Sonnenaufgang. Auch wenn die Nachricht von Alice düster ist und trist, sie gibt auch Hoffnung. “Solange ich atme, hoffe ich“, sagte Alice. Und dies zurecht. Die Operation ist gelungen. Der Tumor war nicht bösartig.

Der Sonnenaufgang steht hier als Fanal, als Zeichen dafür, dass die Ergebnisse in der Regel besser sind als sie in der Vorstellung ausgedacht wurden. Die Sonne scheint immer wieder.

 

 

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Le levant

Lorsque j’étais encore dans la vie active, je me levais souvent tôt. Assister à l’éveil du jour était toujours un épisode réjouissant. Un vrai metteur en forme. C’était il y a longtemps. En ce jour d’hui, je dors généralement en début de journée. Mais l’autre jour, j’étais réveillé à quatre heures du matin. Tout simplement éveillé et alerte. Après une bonne nuit de sommeil, j’étais enveloppé par la nuit encore noire. En cette douce journée de début d’été, j’avais envie de revivre une fois de plus l’aube. Je me suis donc installé sur la terrasse, enveloppé dans mon peignoir, en plein milieu de la nuit. Pour être tout à fait honnête, il ne faisait plus tout à fait nuit. Un gris sombre se développait à l’horizon. Des chants d’oiseaux annonçaient l’arrivée imminente du soleil. Le silence alternait avec des légers gazouillis, de plus en plus intenses, de plus en plus joyeux. À l’horizon, l’aube commence à poindre. Le jour s’éveille. Le soleil n’est pas encore visible. Vénus s’étire encore de dans les nuages. Ils luttent contre la lumière naissante. Une image particulière que ce duel. Ces nuages sombres, noirs sur un fond bleu-gris un peu plus diaphane. Des bandes argentées naissent sur leurs bords. Le coq doré juché sur le clocher de l’église se pare d’un jaune éclatant. Incontournable, comme une étoile fixe. Les maisons du village massés auprès de la tour se structurent lentement. Le chat du voisin, déjà en chasse aux souris, passe à pas feutrés devant moi. Le chant des oiseaux se tait soudainement. Danger en vue. Attention au chat. Puis le premier rayon de soleil. Simultanément se compose une peinture d’ombre et de lumière en plein ciel. Le tableau est de courte durée, le soleil l’emporte. Moineaux, merle, mésanges, pie et corneilles bruissent dans les buissons. Le milan tournoie majestueusement ses cercles. Ce n’est pas toujours aussi somptueux comme aujourd’hui. Le temps fait ce qu’il veut. Nous ne sommes pas consultés. Nous ne sommes que des consommateurs qui ne peuvent pas passer de commandes au Seigneur de la météo.

L’aube ne doit pas toujours être aussi grandiose qu’aujourd’hui. Il y a des jours où il ne semble pas vraiment devenir clair. Pas un rayon de soleil à la ronde. Tout reste enveloppé dans la grisaille du crépuscule. Ne manque plus que la pluie. J’ai beau être déjà éveillé un matin comme ça, il est hors de question de se lever ou de sortir. Pour ce genre de situations, qui ne sont pas si rares, j’ai une véritable liste d’excuses à disposition. “Lire quelques lignes maintenant, ce serait bien”. “J’ai encore bien le temps”. “Je peux me permettre de rester couché”.Mais ce n’est pas le cas aujourd’hui, en peignoir sur la terrasse.
Le nouveau jour est bien là. Avec lui se réveille le monde. Les portières des voitures claquent, les moteurs hurlent, les élèves filent sur leurs vélos vers l’école. Voir une fois de plus le quotidien prendre son envol. Que nous réserve donc cette nouvelle journée ? En général, si tôt le matin, je suis encore dans les bras de Morphée. Tout au plus un œil entr’ouvert et pas la moindre motivation pour interrompre le sommeil. Mais ici, sur la terrasse, après un lever de soleil impressionnant, je suis plein d’optimisme. Cette journée ne peut apporter que du bon. Le mauvais temps n’est pas en vue.

Il se passe ce qui n’arrive jamais. Le téléphone sonne. À six heures et demie du matin. Alice est au bout du fil, l’épouse de ma vieille connaissance Hugo. Hugo a été pris en charge par le SAMU (Service d’aide médicale d’urgence) au milieu de la nuit. Il est maintenant aux urgences. Il sera opéré demain. Une tumeur à la tête. C’est grave. Ce sont des moments pénibles où les mots me manquent. L’aube brillante est remplacée par l’annonce imminente de la mort d’un camarade estimé. Impitoyable, la vie présente ce qu’elle est. Une marche à travers le temps où tout le non demandé se côtoie sans se poser de questions. La peur et la joie sont deux frères et sœurs différents que nous rencontrons toujours. Ils portent en eux l’espoir. L’espoir qui n’a généralement pas bonne réputation. Il est perçu comme une attente passive d’un miracle. Je vois les choses différemment.

L’espoir n’a rien à voir avec la naïveté et la confiance aveugle en l’avenir. Au contraire, l’espoir est un moyen de trouver une réponse à la question “comment cela pourrait-il encore être”. Chez moi, l’espoir est avant tout une remise en question de la situation inconfortable dans laquelle on se trouve actuellement. L’espoir peut être un puissant moteur pour continuer, se dresser contre les adversités, persévérer. Qu’importe si la situation est mauvaise, on reste confiant. L’espoir fixe un point à l’horizon vers lequel on peut s’orienter, se diriger. L’espoir nourrit le désir de vivre.
Revenons au lever du soleil. Même si le message d’Alice est sombre et morose, il donne aussi de l’espoir. “Tant que je respire, j’espère”, dit Alice. Et ce à juste titre, car l’opération a réussi. La tumeur n’était pas maligne.

Le lever du soleil est ici un fanal, un signe que les résultats réels sont généralement meilleurs que tout ce qui a été conjecturé.
Le soleil brille encore et toujours.

 

 

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Schelmenturm

So nennt die Bevölkerung das Schloss Leuk. Jene Zitadelle, welche dem Wanderer im Rhonetal signalisiert: «Hier am Südhang liegt, als das Oberwallis noch eine echte Republik war, die dritte wichtigste Stadt neben Brig und Sitten.»
Meine erste Bekanntschaft mit der trutzigen Burg liegt Jahre zurück, mitten im zweiten Weltkrieg. Meine Familie lebte damals in Leuk. Mit Raphael und Paul durchstreunte ich regelmässig die Burgschaft. Es herrschte Krieg. Im ganzen Städtchen waren Soldaten präsent. In unserem Haus war sogar ein Kompagniebüro eingerichtet. Drei Zimmer im ersten Stock hatten dafür herhalten müssen. Paul wusste, dass oben auf dem Schlossturm eine wichtige Zentrale für die Fliegertruppen eingerichtet war. Die sollten wir doch einmal besuchen. Ob das erlaubt war, wussten wir nicht. Paul, der Mutigste von uns drei, ging voraus, die baufällige Wendeltreppe zu erklimmen. Oben angekommen, wurde er fröhlich empfangen. Raphael und ich hatten den oberen Teil der Treppe noch nicht erreicht. Wir trauten unseren Ohren nicht. Es erklangen Frauenstimmen. Frauen als Soldaten, das gibt es doch nicht. Auch wir zwei Nachzügler wurden lachend begrüsst. Junge Frauen in blauen Uniformen taten hier ihren Dienst. In der östlichen Ecke der Terrasse brannte ein offenes Feuer. An einem improvisierten Dreibein hing eine Gamelle, in der Wasser kochte. Wir wurden zum Tee empfangen. Wie zuhause wurden wir als Zufallsgäste zum Zvieri eingeladen, Platz zu nehmen. Als Trinkgefässe gab es Teile einer Feldflasche an Stelle von Tassen aus Porzellan. Dazu wurden die beliebten Militärbisquits gereicht. Raphael hatte herausgefunden, dass die Damen bei den Fliegertruppen eingeteilt waren. Sie hätte FlBMD-Dienst. FlBMD? Flugzeugbeobachtungs- und Meldedienst. Wenn sie einen Flieger am Himmel entdeckten, meldeten sie per Funk seine Position. Während unserer Teestunde war weit und breit kein Militärflugzeug zu sehen. Plötzlich kam Leben in die Bude. Hoch über Visp wurden zwei Flieger beobachtet. Eine Patrouille des Jagdflugzeugtyps Morane-Saulnier MS 406. Erstaunlich schnell hatten die Mädchen ihre Posten bezogen. Zwei bedienten das Funkgerät und den dazu gehörenden Generator. Andere suchten mit einem Feldstecher den Luftraum ab und gaben in einer unbekannten Sprache Befehle weiter. Das war eine sprachliche Verschlüsselung. Sie nannten es den Spaghetticode. Wir wollten nicht weiter stören und verabschiedeten uns mit Handzeichen. Zuhause stiess ich auf einen Unteroffizier, der gerade das Kompagniebüro verliess. Meine Begeisterung für die Frauen vom FlBMD teilte er nicht. Sein Missfallen gab er mit einer abschätzigen Handbewegung und «Ach Weiber» von sich und ging des Wegs.

Die meisten Sommerferien verbrachten mein Bruder und ich in Leuk. An einem Nachmittag im August lagen wir, diesmal zu viert, auf dem Bauch am Fusse des Turms. Vor uns ein mit solidem Stahlgitter verbarrikadiertes Kellerfenster. Dahinter ein Verbrecher. Paul wusste, dass die Polizei im Schelmenturm eine Arrestzelle für Delinquenten in Haft eingebaut hatte. In diesem Gemach befand sich ein Schelm, der sich mit uns in reinstem Oberwalliserdialekt unterhielt. Er bräuchte dringend Zigaretten und Feuerzeug. Bruder Robert streckte seinen Arm durchs Gitter. Als er ihn zurückgezogen hatte, eilte er, 65 Rappen in der Faust, zum Café «La Poste». Fünf Minuten später war er wieder da. Ein gelbes Päckchen mit quadratischem Grundriss, die klassische Parisienne-Verpackung in der Hand. Robi schob die Zigaretten und die Zündhölzchen wieder zurück durchs Gitter. Von uns vieren hatte er die schlanksten Ärmchen. Nur er konnte ins Innere der Zelle langen. Nur er konnte mit dem Schelm im Schelmenturm in Verbindung treten. Er war der Held des Tages. Raphael war der Vorsichtigste von uns. Er wusste, dass das, was wir taten, verboten war. Ein Gesetzesbrecher in Haft durfte nur mit der Verfolgungsbehörde Kontakt haben. Ein Grund für uns, das Weite zu suchen.

Die baufällige Ruine des Bischofsschlosses diente über die Jahre als Kulisse für die Freiluftaufführungen des Theatervereins, als Tanzlokal während der Fastnacht oder als Kaffeestube an der Generalversammlung des Frauenvereins. Anfangs der sechziger Jahre musste die Gemeinde das Schloss für alle öffentlichen und privaten Anlässen schliessen. Der Turm war einsturzgefährdet. Auch der übrige Teil des Gebäudes befand sich in einem desolaten Zustand. Der Gemeinderat hatte ein Problem am Hals. Abreissen oder renovieren. Die Kosten für die sachgemässe Renovation wurden auf 10 Millionen Franken geschätzt. Eine Menge Geld, welches in der Staatskasse fehlte. Da war guter Rat sprichwörtlich teuer. Die Lösung kam von ein paar weitsichtigen Burgern. Das Schloss sei ein Kulturdenkmal. Abreissen komme nicht in Frage. Sie gründeten eine Stiftung und begannen Geld zu sammeln. Dank Beziehungen einer Galeristin zum Tessin konnte Mario Botta als Architekt für die Wiederinstandstellung gewonnen werden. Mario Botta! Der international bekannte Tessiner und einer der drei berühmtesten Architekten der Schweiz übernahm das Zepter und führte das Projekt zum Erfolg. Mario Botta, der eloquente Dozent für Architektur, der Träger unzähliger Würden, Ehrendoktor, Gastdozent in den meisten Universitäten des gesamten Globus. Er war bereit, dem Gemeinderat von Leuk aus der Patsche zu helfen. Botta, der Architekt für klare Geometrie, war verfügbar, die Verantwortung für die Wiederauferstehung des Schlosses zu übernehmen. Die Präsentationen der Entwürfe während des Umbaus durch Botta waren spannende Vorlesungen der modernen Baukunst. Was entstand, war etwas ganz Unerwartetes, ganz Ungewöhnliches. Und sehr Gewöhnungsbedürftiges. Botta nannte es «la bella vista». Auf der Plattform des Turms, dort, wo wir während des Krieges Tee getrunken hatten, errichtet Botta ein Bauwerk, wie es das ganze Wallis bis jetzt noch nie gesehen hatte. Es war eine Kuppel aus Stahl und Glas in Form einer Zuchetti. Das war Botta. Die Verbindung einer Bausubstanz aus dem 13. Jahrhundert mit einem Konstrukt der Moderne aus Glas und Stahl. Das musste zu Diskussionen, Kommentaren und harscher Kritik führen. Wieder einmal lagen sich im Wallis die Konservativen und die fortschrittlichen Liberalen in den Haaren. Historiker versuchten, die Parteien zur Mässigung zu bringen. Die Kuppel aus Stahl sollte den ehemaligen, schon lange nicht mehr vorhandenen Holzaufbau in Erinnerung rufen. Botta wollte einen Dialog zwischen Historie und Fortschritt anstossen. Es ist ihm gelungen. Vielleicht, weil er als Student bei Corbusier dabei war, als die Kapelle in Ronchamps entstand. Ein Gotteshaus, in dem es keinen rechten Winkel gibt. Nicht das, was man sich unter einer Wallfahrtskapelle vorstellte.
Ich habe immer noch Mühe, mit Bottas «bella vista» Frieden zu schliessen. Jedes Mal, wenn ich in Leuk bin, versöhne ich mich ein bisschen mehr mit seinem Kunstwerk. Grosse Künstler sind der Zeit voraus und ecken mit einem neuen Opus in der Öffentlichkeit an. Das gilt für Maler, Picasso als Vorbild. In der Musik schockierte Paul Hindemith das klassische Konzertpublikum schon in den Vorkriegsjahren. Der Dadaismus trat mit literarischen Experimenten hervor.

So steht auch das Schloss Leuk als historisches Denkmal, zur Zeit der Gründung der Eidgenossenschaft entstanden, als Symbol für stetigen Ausbau und Umbau. Mario Botta setzte einen neuen Meilenstein auf dem langen Weg der Veränderungen des Gebäudes. Ein Meilenstein, der die Auseinandersetzung mit der heutigen Moderne markiert. Er zeigt, was Fortschritt ist. Er zeigt auch, dass es Zeit braucht, bis echte Kunst sichtbar, hörbar, lesbar wird.

Ich kenne das Schloss mit seinem Turm seit einem Dreivierteljahrhundert. Was in dieser Zeit schon alles daran verändert wurde, ist vielfältig. Veränderungen und Fortschritt gehören zum Leben. Der Schelmenturm ist dafür ein nachhaltiges Fanal.

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