Le mariage clandestin de mademoiselle Stockalper

Le mariage clandestin de mademoiselle Stockalper
Une nouvelle du Valais du 18ème siècle en 5 suites.
Troisième suite

Hildebrand se mettait tout de suite à la recherche de sa sœur. «Comment vais-je pouvoir la convaincre?» se demanda-t-il. Le passage de Ludmilla, la femme de chambre de Margaretha, l’arracha de ses pensées sombres. «Ludmilla, sais-tu où je pourrais trouver ma sœur?»
Elle est à la chapelle du château, Monsieur, depuis quelque temps.»
Elle avait pris l’habitude depuis quelques mois de se retirer dans la chapelle. Il y régnait un silence propice à la méditation. Une lettre de Ferdinand venait de lui parvenir par le cheminement secret via Roswitha et Ludmilla, un message contenant une bonne nouvelle qu’elle avait lu et relu. Dans quatre jours, à onze heures du soir elle devait le rejoindre chez le grand-père de sa filleule Geneviève. Séverin Glenz, le père du maître de chais, possédait une petite maison à Glis, juste derrière la Saltina sur la route de Visp.
Elle ressentait à la fois de la joie et de la tristesse. L’idée d’être libérée de sa cage dorée donnait des ailes à ses pensées. Tourner enfin le dos à ce ménage d’hommes. Etre enfin une femme libre. Avoir enfin sa propre famille et des enfants dans un environnement digne de son rang. Par contre elle se sentait triste, effrayée même, en réalisant combien son père sera blessé par ce mariage secret.
La porte de la chapelle s’ouvrit en grinçant. Elle plia rapidement la lettre et la glissa dans son bréviaire. Hildebrand la rejoignit tout près sur le banc d’église: «D’abord un avertissement, papa est furieux.»
«Qu’est-ce-que vous avez encore fait comme bêtise?» réagit sa sœur, sachant par l’expérience que les grosses colères du père étaient généralement provoquées par les méfaits de ses frères.
«Cette fois-ci, chère petite sœur, c’est toi la cause de sa fureur. Ton mariage avec le jeune hobereau Werra, ce secret si bien gardé, est dévoilé! »
«Comment l’avez-vous appris?»
«Le vicaire est venu et a tout rapporté.»
Hildebrand ne lui laissait pas le temps de poser des questions, sachant qu’il avait à faire à une vraie descendante des Stockalper. Une dame qui savait très bien ce qu’elle voulait, capable d’imposer ses volontés. Ni les arguments politiques ni la protection des richesses et surtout pas le maintien de la puissance dans le Haut-Valais la persuaderaient d’abandonner ses intentions.
«Je peux comprendre ton envie de liberté. Mais tu as la malchance d’être une femme. Tu dois donc obédience absolue à ton père. Et lui, il veut que tu suive ta sœur au couvent.»
Margaretha était désespérée. La fille cadette de Kaspar Jost, inconsolable, pleurait à chaudes larmes.
Après le petit déjeuner, Bonaventura fit seller son étalon noir préféré. Allant bon train, il jouit de la chevauchée plaisante le long du Rhône. L’air frais, l’allure fringante de sa monture et le paysage plaisant le mirent de bonne humeur et le firent oublier la tâche pénible qui l’attendait. Vers midi il atteignait la Souste de Loèche. La traversée de la forêt de Finges n’étant pas recommandée, il passa par le pont couvert vers Loèche-ville et y descendit à l’auberge de la poste.
A l’heure du thé, Bonaventura se présenta chez Ferdinand. Ce dernier s’étonna qu’un membre éminent de famille Stockalper lui rende visite. Installés dans le salon de la maison Balet – un des nombreux logements des Werra à Salquenen et Loèche – Bonaventura attaqua son sujet avec diplomatie. Il annonça d’abord qu’on connaissait désormais à Brigue ses intentions secrètes.
«Nous n’aurions rien contre une union entre nos deux familles par le truchement de ma petite sœur. Mais la jeune dame veut absolument se retirer au couvent. Elle m’a prié de vous demander de cesser de la courtiser. Elle est résolument décidée de prendre le voile. Par une correspondance régulière avec sa sœur elle se prépare à sa vie future dans la chasteté, la pauvreté et l’obédience.
Ferdinand était atterré. Ce qu’il venait d’entendre était diamétralement opposé à ce qu’il avait convenu avec Margaretha.
Bonaventura lui donna une tape amicale sur l’épaule et prit congé en disant jovialement «Allons, courage! Il y a encore plein de demoiselles de votre rang dans le pays. Regardez autour de vous et profitez de votre jeunesse. Dieu vous aidera.» Ferdinand ne comprit plus le monde. Ou ne comprenait-il pas les femmes? Il avait besoin de parler, se confier à un ami fidèle et bienveillant. Depuis la mort de ses parents, ce rôle revenait désormais au chanoine Marius Margelisch de Sierre.
Ferdinand était déçu, vexé, contrit. Dans cet état il monta sur son cheval et se dirigea vers Sierre. Son ami Marius Margelisch l’accueillit avec une remarque peu flatteuse: «Tu es bien pâle mon ami. Tes lèvres sont serrées, ton front plein de rides. Es-tu malade?»
«Non, mais mon cœur est brisé. Margaretha ne veut plus me voir. Elle veut aller au couvent!»
«Qui est désigné par le Seigneur doit suivre son appel. Elle priera pour toi.»
«Je ne peux pas croire que ce soit la vérité. Je suis désespéré. Vous, monsieur Marius, m’avez procuré la dispense. J’avais tout organisé. Et voilà ce Bonaventura Stockalper qui m’annonce que Gritli ne m’aime pas et veuille prendre le voile. Mais qu’est-ce-que je vais faire?»
«Vas chez ton oncle à Vienne. Inscris-toi à l’université. Fais des études. Le temps guérit toutes les blessures.»
Trois semaines plus tard, Ferdinand arriva dans la ville impériale. Il s’installa chez son grand-oncle Joseph Alexis Julier de Badenthal dans son hôtel particulier Tabor. A l’université il se consacra aux études de droit.
Cinq ans plus tard il retourna dans le Valais comme juriste. Et y obtint, après les examens, la licence de notaire.

La quatrième Suite parait le 14 julliet 2018

 

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Kräuter

Als ich gestern in meinem Garten die Küchenkräuter pflegte, sie mit Wasser versorgte und ihnen gutes Gedeihen zusprach, kam mir Stephanie in den Sinn. Sie war in Leuk, als ich dort 1944 zur Schule ging, die Küchenmagd meiner Grossmutter. Bei den Heilkräutern kannte sie sich so gut aus, dass sie meinen Onkel Marcel in Neuenburg regelmässig mit frischen walliser Heilkräutern belieferte. Marcel hatte eine bedeutende Apotheke in der Hauptstadt des Jurakantons.
Stephanie kannte in der Umgebung von Leuk alle Standorte von Pfefferminz, Arnika, Kamille, Johanniskraut und vieles mehr. Auch Salbei, Lavendel und Frauenmantel schickte sie in die Apotheke. Neben dem breiten botanischen Wissen war sie auch über die Heilwirkung der Pflanzen auf dem Laufenden. »Gegen alles ist ein Kraut gewachsen.« sagte sie mir einmal. Woher die einfache Magd ihr Wissen hatte, weiss ich nicht. Was ich von ihr mitbekommen habe, ist die Bedeutung welche die Heilkräuter in der damaligen, von Hausmitteln geprägte ärztliche Kunst, für eine Rolle spielten.
Ab damals war mir klar, mein rudimentäres Wissen, welches sich auf die Verwendung von Petersilie und Schnittlauch in der Küche beschränkte, muss erweitert werden.
Die Wirkstoffe in den Kräutern gehen weit über die nur medizinische Verwendung hinaus. Sie finden Anwendung als Duftstoffe, als Schönheitsmittel, sogar als Schädlingsbekämpfer in der Landwirtschaft. Die Menschheit hat sich immer mit der Wirkungsweise von Kräutern beschäftigt.
Ich bin mir beinahe sicher, dass schon die Bewohner der Höhlen von Lascaux, in der Dordogne vor 18’000 Jahren, von der heilenden Wirkung gewisser Pflanzen Kenntnis hatten. Man darf annehmen, dass das Wissen über die Linderung von Leiden durch den Konsum von Pflanzen den Menschen in seiner ganzen Entwicklungsgeschichte begleitet hat.
Bei uns, in Europa, waren es die Klöster, die das Wissen gesammelt und angewendet hatten. Sie waren im Mittelalter die Zentren des medizinischen Wissens. Die Mönche übersetzen die Texte der antiken Ärzte auf Lateinisch. Ihrem Leitspruch »bete und arbeite« getreu, entstanden in Klostermauern Krankenbereiche mit einem grossen Kräutergarten. Die Klöster waren die Vorläufer der Universitäten. Sie trugen mit ihrem Wissen und ihrer praktischen Arbeit viel zur Entwicklung der medizinischen Wissenschaft bei.
Heute noch ist das Wissen über die Wirkungsweise der Pflanzensäfte eine wichtige Grundlage in der klassischen Medizin.
Die Medizin hat sich seither grossartig weiterentwickelt. Die Darreichung von heilenden Wirkstoffen ebenfalls.
Damit hat die Anwendung von Hausmittelchen Konkurrenz bekommen. Medizin und Pharmakologie sind wissenschaftlich geworden.
Es entstand die Pharmaindustrie. Sie ist in der Lage Wirkstoffe zu isolieren, sie synthetisch herzustellen. Man bedenke; unser Allerweltsheilmittel Aspirin kam 1874 auf dem Markt und gehört heute noch zum Heilmittelschatz  jeder Hausapotheke! Auch Valium ist heute schon über 50 Jahre alt. Das heisst nicht, dass die Pflanzenheilkunde in die Versenkung abgedriftet ist. Sie bleibt ein Bestandteil der Heilkunde.
Mit den Fortschritten der medizinischen Wissenschaft hat sich auch das Verhältnis zwischen Arzt und Patient geändert. Medien und das Internet tragen ein nicht zu unterschätzendes Scherflein dazu bei. In der Öffentlichkeit verbreitet sich ein Populärwissen über Krankheit und Heilung. Beim Doktor in der Praxis kommt es plötzlich zu einem Dialog zwischen dem Patienten und dem Arzt. Die Zeiten der autoritären Verordnung von Sirup und Pülverchen sind vorbei. Der Patient, mit seinem Halbwissen aus dem Fernsehen, stellt Fragen, äussert Misstrauen und Bedenken, macht Vorschläge. Die therapeutischen Notwendigkeiten durch den Fachmann werden nicht mehr wortlos akzeptiert. Dieser muss erklären, vorsichtig das Wikipedia-Wissen des Kunden ins rechte Licht rücken. Die Bekämpfung des Leidens wird zum Ergebnis einer Verhandlung.
Auch das ist eine Folge der Entwicklung einer Gesellschaft, welche grenzenlosen Zugang zu allem Wissen hat. Nur fehlt leider die Fähigkeit aus diesem Ozean von Fakten die richtigen Themen im richtigen Zusammenhang herauszfischen. Dazu ist das Studium der Medizin Voraussetzung.
So hat sich, quasi durch die Hintertür, bei einer grossen Gruppe der Bevölkerung, ein Misstrauen gegenüber den Leistungen der Pharmaindustrie eingeschlichen. »Zurück zur Natur! Weg mit den Pillen und den Dragees! Nur was die Natur anbietet, kann gesund und heilsam sein.«
Plötzlich stehen dem Erdbewohner zwei Lager gegenüber. Das erste ist zwar mengenmässig klein. Versteht es aber, in der Öffentlichkeit eine grosse Aufmerksamkeit zu erhaschen. »Nur Natur« ist ihre Maxime. Das zweite Lager, das grössere, mehr besonnenere, weniger polemische, ist der Kunst der Medizin gegenüber dankbar. Es ist beruhigend im Notfall einen guten Mediziner zu kennen, der ihm dann beisteht.
Für die Anhänger der Natur möchte ich darauf hinweisen und bitte dies nicht zu vergessen, dass die Tollkirsche [atropa belladonna], diese giftige, todbringende Frucht, ein Naturprodukt ist.
Für die andere Liga lautet meine Empfehlung: hören sie auf ihre innere Stimme, wenn sie mit ihrer Gesundheit nicht mehr im Gleichgewicht sind. Für kleinere Wehwehchen denken sie an Stephanie. Wenn es schlimmer wird, gehen sie zu einem Arzt, zu dem sie vertrauen haben.

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Herbes

Lorsque j’ai soigné hier les herbes de cuisine dans mon jardin en les arrosant et les encourageant de bien pousser, je me suis souvenu de Stéphanie. C’était l’aide de cuisine de ma grand-mère à Loèche où j’allais à l’école en 1944. Ses connaissances en plantes médicinales furent tellement larges qu’elle en devint fournisseur attitré de mon oncle Marcel à Neuchâtel. Marcel possédait une pharmacie réputée dans la capitale .
Stéphanie connaissait tous les emplacements de menthe, arnica, camomille, millepertuis et bien d’autres dans les environs de Loèche. Elle fournissait la pharmacie également en sauge, lavande et alchémille. En plus de ses connaissances botaniques elle était aussi au courant de l’effet curatif des plantes. “Pour chacun de nos maux il y a une herbe pour le soigner” m’a-t-elle dit. Je ne sais pas d’où cette simple domestique tenait son savoir. C’est grâce à elle que j’ai réalisé l’importance des plantes médicinales à côté des médicaments de ce temps-là.
A cette époque j’ai compris que mon savoir rudimentaire, limité à l’utilisation de persil et ciboulette en cuisine, devait être élargi.
L’emploi des substances actives dans les herbes dépasse le domaine médical. En effet elles sont utilisées comme arômes, produits de beauté et même pour lutter contre les nuisibles en agriculture. L’humanité s’est toujours intéressée au mode d’action des herbes.
J’ai tendance à croire que les troglodytes, habitants des cavernes de Lascaux en Dordogne il y a 18’000 ans, connaissaient l’effet curatif de certaines plantes. On peut supposer que le savoir permettant de soulager des souffrances par l’absorption de plantes accompagna les humains tout au long de leur histoire.
Chez nous, en Europe, c’étaient les monastères qui ont rassemblé et appliqué ce savoir. Au moyen-âge ils furent les centres des connaissances médicales. Les moines traduisirent les textes des médecins antiques en latin. Fidèles à leur devise “prier et travailler” ils établirent dans les murs des monastères des enceintes dédiées aux malades, incluant un grand jardin de plantes médicales. Les monastères furent les précurseurs des universités. Par leur savoir et les travaux pratiques ils ont contribué considérablement au développement de la science médicale.
Encore aujourd’hui, la connaissance du mode d’action des jus de plantes représente une base fondamentale de la médecine traditionnelle.
Entretemps la médecine s’est développée de façon formidable. Tout comme l’application d’agents curatifs.
Ainsi, l’utilisation de remèdes maison a trouvé de la concurrence. La médecine et la pharmacologie sont devenues des sciences.
L’industrie pharmaceutique est née. Elle est capable d’isoler les composants actifs et de les synthétiser. Rappelons que le médicament passe-partout, l’Aspirine, est apparu en 1874 et fait encore aujourd’hui partie de nos armoires à pharmacie. Le Valium également a désormais 50 ans d’âge. Ce qui ne veut pas dire que la phytothérapie est tombée dans l’oubli. Elle reste un élément de la science médicale.
Les progrès de la science médicale ont également modifié le rapport entre le médecin et le patient. Les médias et internet y ont contribué notablement. Un savoir populaire sur les maladies et leur guérison se répand dans le public. Soudainement, un dialogue s’établit entre le patient et le médecin lors des consultations. Les temps des ordonnances autoritaires de sirops et comprimés sont révolus. Le patient, fort de ses connaissances superficielles acquises devant la télévision, pose des questions, exprime sa méfiance, ses réserves et fait des propositions. Les nécessités thérapeutiques imposées par le professionnel ne sont plus acceptées sans un mot. Ce dernier est obligé d’expliquer, de commenter le savoir Wikipedia du client avec prudence. La lutte contre la souffrance devient le résultat d’une négociation.
C’est une des conséquences du développement d’une société qui dispose d’un accès illimité à toute science. Malheureusement, il manque la capacité de trier cette pléthore de données, de les interpréter dans le contexte concerné. D’où l’utilité des études de médecine.
Ainsi s’est introduit, quasiment par la petite porte, une méfiance dans une grande partie de la population envers les performances de l’industrie pharmaceutique. “Retour à la nature! Fini les pilules et comprimés! Uniquement les produits de la nature peuvent être sains et salutaires.”
Tout à coup nous nous trouvons en face de deux camps. Le premier est petit en nombre mais sait se faire entendre par le public. Sa devise est “Nature, uniquement”. Le deuxième camp, plus grand, plus réfléchi, moins polémique, a de la reconnaissance pour l’art médical. Il est rassurant de connaître un bon médecin qui nous soutient en cas d’urgence.
Aux adeptes de la nature je tiens à faire remarquer, et les prie de ne pas l’oublier, que la belladone [atropa belladonna] ce fruit toxique et mortel, est un produit de la nature.
A l’autre camp je recommande: écoutez votre voix intérieure si votre santé vous paraît labile. Pour des bobos mineurs pensez à Stéphanie. S’ils s’aggravent consultez un médecin qui a votre confiance.

 

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Die klandestine Heirat der Stockalperin II

Zweite Fortsetzung

Die Sonne versteckte sich eben hinter dem Glishorn. Kaspar Eugen Stockalper kam von einer Kontrolle der letzten Säumer zurück. Sie hatten Wein aus Italien gebracht. Es wurde kühl, und es war nicht sicher, ob heute doch noch Regen zu erwarten war. Dickere Wolken zogen sich schon über der Burgschaft zusammen. Doktor Zenhäusern, der Hausarzt, trat zur Türe heraus.
«Dem Papa geht es nicht gut, lieber Eugen. Er hustet und ist enorm geschwächt. Es ist wichtig, dass er sich wirklich schont. Keine Arbeit, kein Kartenspiel, schon gar nicht Schach. Sorgen Sie dafür, dass er den Kräuterwein einnimmt. Dreimal am Tag drei Gläser. Der Köchin habe ich entsprechend Weisung erteilt. Ich empfehle mich. Bis morgen.» Dann marschierte er die Burgschaft hinunter davon.
Wie wenn der nicht wüsste, dass mein Vater ohnehin nur tut, was er will. Von diesem Quacksalber lässt er sich nicht kommandieren. Und ich soll da zum Rechten schauen? Mit diesen Gedanken im Kopf, sah er den Kaplan von Glis am Wegenerplatz auf ihn zukommen. Dem erregten Gestikulieren nach war schlechte Mär im Anzug.
Kaum hatte Hochwürden Eugen begrüsst, legte er los: «Ich muss den Baron sprechen. Es ist Feuer im Dach. Es geht um die Ehre Eurer Familie.»
Eugen konnte den Geistlichen nicht davon abhalten, mit dem Clanchef zu sprechen. So trafen sich Kaspar Jost, Eugen und der Kaplan im Arbeitszimmer des Wohnhauses. Rufus, der Kammerdiener, hatte Wein und Wasser bereitgestellt.
«Wenn die Geistlichkeit sich zu uns bemüht, braucht sie entweder Geld oder bringt schlechte Nachrichten.»
«Das zweite trifft zu, Euer Gnaden. Margaretha will sich im Geheimen mit Ferdinand Werra vermählen!»
Zuerst Totenstille, dann ein Hustenanfall wie das Kampfgeschrei eines Löwen, schliesslich nur ein Satz: «Kommt auf gar keinen Fall in Frage. Nein!»
Es brauchte ein paar Schlucke unverdünnten Weins, dann beruhigten sich die Gemüter. Endlich konnte der geistliche Herr die Lage darlegen. Gestern nach dem Mittagessen hatte Ferdinand beim Pfarrhaus angeklopft. Wollte den Pfarrer sprechen und teilte mit, dass er im Geheimen die jüngste Tochter der Stockalper heiraten möchte. Er hatte einen gültigen, vom Nuntius unterschriebenen Dispens bei sich.
Allen war klar, wie prekär und peinlich die Lage war. Höchste Eile war geboten. Der alte Baron hatte sich wieder völlig in seiner Gewalt. Standesgemäss bedankte er sich beim Geistlichen und verabschiedete ihn. Der Kammerdiener wurde herbeigeläutet: «Rufus, er trommle sofort alle meine Söhne zu einer wichtigen Familienbesprechung herbei. Er bringe auch noch genug Wein und Wasser. Wir werden es gebrauchen können.»

Kurze Zeit danach kündigte der Geruch von Baltasars Pfeifentabak sein Kommen an. Die Klinke des Arbeitszimmers übergab er gleich seinem älteren Bruder Kaspar Joseph. Gefolgt von Hildebrand, dem Jüngsten im Bunde, und von Ignaz Bonaventura. Mit Kaspar Eugen waren alle fünf Söhne von Kaspar Jost anwesend. Solche Versammlungen wurden in der Familie nicht oft einberufen. Wenn sie aber stattfanden, dann hatte es einen mehr als triftigen Grund. Entsprechend achtete man darauf, den Patriarchen, der die Sitzung wie der Chef des Generalstabs leitete, nicht zu reizen. Heute lagen die Nerven blank. Die Lage wurde knapp erläutert, dann sprachen alle durcheinander.
«Dieser Habenichts hat es doch nur auf die Mitgift abgesehen!»
«Eine solche Ehe würde unsere Vormachtstellung im Oberwallis erheblich schwächen.»
«Ganz zu schweigen vom finanziellen Aderlass.»
«Die Kleine gehört ins Kloster. Genauso wie ihre Schwester Crescentia!»
«Dieser Werra möchte doch nur mit unserer Mitgift sein heruntergekommenes Schlösschen in Agarn aufmöbeln. Der will doch wieder an die Macht kommen!»
Als sich das Gerede langsam erschöpfte, ergriff der Baron das Wort: «Eine Heirat mit der Familie Werra, ob geheim oder offiziell, kommt nicht in Frage. Sie würde dem Rufe unserer Familie schaden. Es ist unsere Pflicht, die Vormachtstellung in unserer Stockalperfamilie zu konzentrieren. Sie zu mehren. Da können wir standesgemässe Verbindungen mit andern wichtigen Familien über die weibliche Linie nicht tolerieren. Kommt dazu, dass eine Ehe in camera caritatis ein unfairer, hinterlistiger Vorgang ist. Diese Kabale wird mit Stumpf und Stiel ausgerottet und begraben. Deshalb verfüge ich wie folgt: Du, Hildebrand, bist der Lieblingsbruder von Gritli. Du bringst ihr die Raison der Familie bei. Du überzeugst sie davon, dass sie ins Kloster gehört! Bonaventura, du hast die Autorität, mit Ferdinand zu reden. Wir müssen vorsichtig vorgehen. Die Werras sind nicht ohne Einfluss. Es würde mir gar nicht gefallen, mit denen in einen offenen Konflikt zu geraten. Du bringst diesem Ferdinand bei, dass von Liebe keine Rede sein kann. Erzähle ihm, dass Gritli ins Kloster will. Er soll aufhören, ihr den Hof zu machen. Schliesslich du, Eugen, du leitest die ganze Operation. Zur gegebenen Zeit erteilst du mir Bericht, wenn diese Störung endgültig aus der Welt geschafft ist.»
Nach dieser Rede sank der kranke Mann in seinem Stuhl zusammen. Eine heftige Hustenattacke hallte durch das ganze Haus. Erst eine beträchtliche Menge heissen Kräuterweins weckten seine Lebensgeister wieder.

Die dritte Fortsetzung erscheint am 1. Juli 2018

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Le mariage clandestin de mademoiselle Stockalper

Le mariage clandestin de mademoiselle Stockalper
Une nouvelle du Valais du 18ème siècle en 5 suites.
Deuxième suite

Le soleil se cachait derrière le Glishorn. Kaspar Eugen Stockalper, le frère de Margaretha, revenait d’un contrôle des derniers muletiers. Ils avaient amené du vin d’Italie. Il faisait frais et la pluie menaçait. Des nuages épais s’accumulaient au-dessus du village. Le docteur Zenhäusern, médecin de la famille, sortait par la porte.
«Le père ne va pas bien, mon cher Eugen. Il est affaibli et tousse beaucoup. Il doit vraiment se ménager. Pas de travail, pas de jeux de cartes et surtout pas d’échecs. Veillez à ce qu’il prenne sa tisane. Trois fois par jour trois tasses. J’ai instruit la cuisinière en conséquence. Je vous salue, à demain» dit-il et s’éloigna en descendant le chemin.
«Comme s’il ne savait pas que mon père ne faisait qu’à sa tête. Je ne me laisse pas commander par ce charlatan. Et je devrais veiller à ce que tout aille bien?» Tout à ces pensées, il vit le vicaire de Glis qui s’approchait depuis la Wegenerplatz. Ses gesticulations promettaient de mauvaises nouvelles.
A peine Eugen salué, l’abbé se lançait: «Il faut que je parle au baron. Il y a urgence. L’honneur de votre famille est en danger.»
Eugen ne pouvant pas empêcher le prêtre d’approcher le chef du clan, ils se trouvaient à trois dans son bureau: Kaspar Jost, Eugen et le vicaire. Le valet Rufus avait servi du vin et de l’eau.
«Si le clergé se dérange pour venir à nous, c’est qu’il a besoin d’argent ou apporte de mauvaises nouvelles».
«Hélas, votre grâce, il s’agit du deuxième cas. Margaretha veut épouser Ferdinand Werra en secret!»
D’abord du silence, puis une quinte de toux semblable au rugissement d’un lion et enfin une seule phrase: «Non, en aucun cas!»
Il fallait quelques gorgées de vin non dilué pour calmer les esprits. Finalement le vicaire pouvait fournir les détails. «Hier, après déjeuner, Ferdinand s’est présenté au presbytère et demandait à parler au curé. Lui annonça qu’il souhaitait épouser la fille cadette Stockalper en secret. Il était en possession d’une dispense dûment signée par le nonce apostolique.»
Tout le monde se rendait compte de la précarité et l’embarras créés par la situation. Il y avait grande urgence. Le vieux baron ayant retrouvé son calme, il remercia le prêtre et le congédia fort civilement. On sonna le valet: «Rufus, qu’il réunisse immédiatement tous mes fils pour un conseil de famille de grande importance. Qu’il apporte suffisamment de vin et d’eau. Nous en aurons besoin.»
Peu de temps après, l’odeur du tabac à pipe de Balthasar annonça son arrivée. Il passa la poignée de la porte à son frère ainé Caspar Joseph, lui-même suivi par Hildebrand, le cadet de la famille et d’Ignace Bonaventura. Les cinq fils de Caspar Jost furent donc réunis avec leur père. Un tel rassemblement n’était pas courant dans la famille. Mais quand il eut lieu, c’était pour une raison plus que pertinente. On veillait donc à ne pas agacer le patriarche qui présidait la séance comme un rapport d’état-major. Aujourd’hui la nervosité était palpable. La situation fut brièvement résumée, puis tout le monde parlait en même temps.
«Ce gagne-petit ne s’intéresse uniquement à la dot! «
«Une telle union affaiblirait sensiblement notre position dominante dans le Haut-Valais»
«Sans parler de la saignée financière»
«La place de la petite est au couvent. Tout comme celle de sa sœur Crescentia»
«Ce Werra ne cherche qu’à retaper son petit château délabré d’Agarn avec la dot. Il est évident qu’il veut rétablir son pouvoir.»
Lorsque le flot de protestations commençait à s’épuiser, le baron prit la parole: «Un mariage avec la famille Werra est exclu, qu’il soit secret ou officiel. Il nuirait à la réputation de notre famille. Il est de notre devoir de renforcer la position dominante des Stockalper. Dans ce but nous ne pouvons pas tolérer une union par la ligne féminine, fût-elle de notre rang. De plus, un mariage camera caritatis est un acte fourbe et déloyal. Cette cabale sera tuée dans l’œuf et enterrée. J’arrête donc les dispositions suivantes: toi Hildebrand, étant le frère préféré de Gritli, tu sauras la convaincre de son devoir vis-à-vis de la famille et d’aller au couvent. Bonaventura, tu as l’autorité nécessaire pour parler à Ferdinand. Nous devons être prudents. Les Werra ne sont pas dépourvus d’influence. Je veux éviter tout conflit ouvert avec eux. Informe ce Ferdinand qu’il ne peut pas être question d’amour. Dis-lui que Gritli veut aller au couvent. Qu’il arrête de lui faire la cour. Enfin toi, Eugen tu supervises toute l’opération. Le moment venu tu m’informeras de la résolution définitive de ce problème.»
Là-dessus le vieux malade se tassa dans sa chaise. Une quinte de toux résonna dans la maison. Il lui fallut du vin aux herbes en quantité pour le remettre d’aplomb.
La troisième Suite parait le 1 julliet 2018

 

 

 

 

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Die klandestine Heirat der Stockalperin

Die klandestine Heirat der Stockalperin
Hans von Werra
Vorwort
Im April 2012 erschien im Eigenverlag der Genealogisch-Heraldische Gesellschaft Zürich (GHGZ) der Erzählband «Fenster in die Vergangenheit; Genealogie als Inspiration». 22 Mitglieder der Gesellschaft hatten darin familienkundige Kurzgeschichten publiziert. So auch der Autor der vorliegenden Chronik. Hans Rhyn, St. Siméon, France hat sie ins Französische übersetzt. Wenn sie nun in Fortsetzungen auf meiner Website publiziert werden, so geschieht dies, meine Verwandten darüber zu informieren, wie ein Vorfahre auf eine besondere Art und Weise zu seiner Frau gekommen ist.
Die historisierende Schilderung steht im Kontext mit den aktenkundigen geschichtlichen Ereignissen. Frei erfunden ist die Erzählung. Sie versucht den Zeitgeist und den dazu gehörigen Alltag möglichst authentisch einzufangen. Die ganze Darstellung könnte sich so zugetragen haben.

 

Die klandestine Heirat der Stockalperin
Eine Erzählung aus Wallis des 18. Jahrhunderts in fünf Fortsetzungen.
Erste Fortsetzung

Strahlende Sonne, ein Freudentag der Gemeinde. Am Weissen Sonntag des Jahres 1789 empfingen die Kleinsten zum ersten Mal die heilige Kommunion.
Ferdinand Werra, der Kirche nicht sonderlich zugetan, genoss die Stimmung im Gotteshaus, befand sich doch sein Patenkind, Titus, unter den Erstkommunikanten. Die Orgelmusik, die vielen Kerzen, die schönen Gewänder der Priester, die mit weissen Blüten geschmückte Kirche, das alles strahlte Feierlichkeit, strahlte Macht aus. Ferdinands Gedanken, die des verarmten Junkers, der wieder zurück an die Macht will, gingen auf Reisen: «Die führenden Familien und die Kirche haben das Land im Griff. Nur schade, dass unser Familienzweig daran ist, seinen Einfluss zu verlieren. Eine grosse Aufgabe steht mir bevor. Die Rückgewinnung der herrschenden Stellung unseres Clans, wie sie unter dem Zepter von Johannes dem Prächtigen im Mittelalter bestand.»
Der leicht stechende Geruch von Weihrauch stieg Ferdinand Werra in die Nase. Er weckte ihn aus seinen Gedanken. Sein Blick heftete sich auf den Seitenaltar mit den Bildern und Statuen der Heiligen. Dann zog ihn der gotische Hauptaltar mit dem Kirchenpatron Johannes der Täufer an, darauf der Muttergottesaltar im linken Teil des Kirchenschiffs. Dort knieten die Mädchen in ihren weissen Kleidern, zusammen mit ihren Müttern und Schwestern. Ferdinands Blick schweifte weiter durch die Reihen der festlich gekleideten Frauen. Inne hielt er, als er Fräulein von Stockalper entdeckte, die jüngste Tochter des mächtigsten und reichsten Mannes des Oberwallis, Kaspar Jost von Stockalper. Er kannte Margaretha von Stockalper nur flüchtig. In den Reben hatte er sie ab und zu getroffen. «Die junge Baronin aus Brig wäre genau die richtige Partie. Eine enge Bindung mit der einflussreichen Familie Stockalper wäre mir sehr willkommen. Ich muss die Jumpfer so schnell wie möglich treffen.»
Inzwischen hatte das Volk die Kirche verlassen. Auf dem Vorplatz standen die Mädchen herum, wie kleine Bräute in weissen Röcken herausgeputzt, die Erstkommunionskerze in der Hand. Die Knaben nicht weniger festlich gekleidet. Sie fühlten sich in dem ungewohnt feierlichen Aufzug eher ungemütlich. Unter ihnen befand sich auch sein Patenkind Titus. Ferdinand nahm den Jungen an seine Seite, schüttelte ihm die Hand und sprach: «Nun bist du ein volles Mitglied der Kirche. Wenn du willst, kannst du täglich kommunizieren. So kannst du zeigen, dass du ein guter Christ bist.»
Während er so redete, suchten seine Augen Margaretha. Er erblickte sie zwischen den Eltern und Taufpaten. Unauffällig, aber zielstrebig pirschte er sich an sie heran, begrüsste sie, machte ihr Komplimente. Sie sei als Gotte der Tochter des Rebmeisters der Stockalper an diesem Sonntag in Salgesch, brachte er in Erfahrung.
«Da Sie noch ein paar Tage in Salgesch wohnen, würde ich mich freuen, mit Ihnen ein paar Stunden zu verbringen», begann Ferdinand die Konversation. Zu seiner Überraschung wurde dieser Annäherungsversuch mit einem deutlichen Kopfnicken bestätigt. Dazu schoss ihr die Röte ins Gesicht. Ihre Gedanken überschlugen sich: Eine Verbindung mit den Werras würde sie vor dem Kloster, diesem Gefängnis, retten. Meine Schwester ist schon in Kaufbeuren eingesperrt bei den Crescentiaschwestern. Nein! Niemals die Klausur! Dieser Ferdinand ist zwar nicht reich, aber er ist frei!Margaretha hatte ihr Gottenkind Genovefa bei der Familie Glenz zu Bett gebracht, wo sie zu Gast weilte. In der Küche traf sie die Herrin des Hauses, Roswitha, die frühere Köchin im Hause Stockalper.
«Du siehst strahlend aus, Gritli, deine Augen leuchten wie die Kerzen heute auf dem Altar. Bist du verliebt?»
Margaretha errötete erneut.
«Es ist mir aufgefallen, wie der junge Herr Werra dir vor der Kirche die schönsten Komplimente machte. Er wäre ein standesgemässer Ehemann. Dazu ist er recht fesch und sieht gut aus.»
«Du sprichst wie eine alte Kupplerin, Rosi, aber gefallen täte er mir schon.»
«Komm, wir laden ihn morgen zum Tee ein. So kannst du ihn ungestört besser kennenlernen.»
Am Montag fand sich Junker Werra pünktlich bei den Glenz zum Vieruhrtee ein. Roswitha hatte alles arrangiert, in der guten Stube Tee, Kaffee und Kuchen aufgetragen. Diskret wurden sie alleine gelassen. Ferdinand, der galante Kavalier, brachte das Gespräch in Gang. Es stellte sich heraus, dass sich die jüngste Tochter von Kaspar Jost Stockalper im Männerhaushalt in Brig alles andere als zu Hause fühlte.
«Das ist kein Leben in Brig!»
Erstaunt lauschte Ferdinand Margarethas Rede. Sie war nicht mehr zu stoppen.
«Die wollen mich ins Kloster abschieben. Die wollen ihre Macht ausbauen. Da können sie Ehen in der weiblichen Linie nicht gebrauchen. Das schmälert das Geld. Das schmälert den Einfluss. Ich aber will heiraten. Ich will Kinder haben. Ich will in einer guten Familie in Freiheit leben. Ich will aus diesem Kerker raus!»
Ferdinand war ebenso entschlossen wie Margaretha, mit ihr in den Bund der Ehe zu treten. «Margaretha, nur zu gerne helfe ich dir dabei. Lass uns heiraten. Überwinden wir die Schranken», liess er von sich hören. Doch da standen zwei Probleme im Wege. Aus finanziellen und machtpolitischen Gründen würde die Männerherrschaft in Brig eine solche Beziehung nie zulassen. Also musste eine geheime Ehe in camera caritatis geschlossen werden. Hier erhob sich die zweite Hürde. Eine Vermählung musste in der Kirche vor dem Priester geschlossen und zuvor dreimal von der Kanzel bekannt gemacht werden. Um dies zu umgehen, bedurfte es einer Dispens vom Heiligen Stuhl. Sie konnte nur vom Nuntius in Luzern erteilt werden.
Am Donnerstag trafen sich die Verliebten zum letzten Mal. Feierlich kniete Ferdinand vor seiner Braut. «Meine Liebste, du bist die Frau in meinem Leben. Ich will dich ehelichen. Ich verspreche dir ewige Treue bis in den Tod.»
Er besiegelte die Verlobung mit einem innigen, andauernden Kuss! Und versicherte, die notwendigen Papiere, die Dispens, in Bälde in Händen zu haben.

Die zweite Fortsetzung erscheint am 15.Juni 2018

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