Jeûne

Cela date déjà d’il y a quelques années. Un vécu qui est resté profondément gravé dans ma mémoire. Le carnaval de Lucerne le fait réitérer chaque année. Et cela n’a rien à voir avec le carnaval. Pourtant, le „Güdisdienstag“ et le mercredi des Cendres y jouent un rôle.
C’était à l’époque du pré-printemps. Le moment où l’hiver se retire. Lorsque les premières petites feuilles vert clair s’aventurent hors des buissons dénudés. Le moment où les bureaux fiduciaires sont en haute saison. Et les bilans de clôture des grandes entreprises sont présentés. De tels événements ne se passaient jamais sans un apéro-riche ou même un dîner avec des clients et des journalistes. C’est ainsi que je me suis retrouvé à table, côtoyant Art Furrer, l’hôtelier le plus important du Valais. Deux Valaisans qui se connaissaient et qui se sont rapidement retrouvés plongés dans une conversation du plus large dialecte valaisan. Je remarquais que mon interlocuteur buvait de l’eau. Cela détonnait dans le tableau. Interrogé à ce sujet, j’ai reçu une leçon qui m’a rendu songeur. “C’est le carême! Une coutume aussi ancienne que sensée qui nous force à renoncer, à cultiver la modération. Pendant les six semaines qui me séparent de Pâques, je ne consomme pas une goutte de boisson alcoolisée”.
Un an plus tard, je décidais de ne plus consommer d’alcool pendant le carême. Il s’agissait d’obtenir une réponse à trois questions.
Est-ce que je vais pouvoir tenir un mois et demi sans boire une seule goutte d’alcool? Est-il vrai qu’en s’abstenant de consommer des boissons alcoolisées, on perd du poids? Et que vont penser et dire les gens autour de moi lorsqu’ils prendront connaissance de mon jeûne?

C’est ainsi que j’abordais la période dès le mercredi des Cendres sans vin ni bière en toute discrétion. Le samedi de Pâques, le moment de vérité était venu. Je pus faire le bilan. Le résultat fut dégrisant, au sens propre du terme. J’ai bien passé à sec le carême. A chaque occasion où l’on m’a offert un verre de blanc, je l’ai aimablement accepté avec remerciement. J’ai trinqué avec tout mon entourage. Puis j’ai laissé passer à l’as le verre encore plein aussi discrètement que possible. Personne n’avait remarqué mon jeûne. Le résultat de la prétendue perte de poids était tout aussi peu spectaculaire. Pas un gramme de moins. Pas un gramme de plus. Le troisième résultat du sevrage de la drogue ne s’était pas non plus déroulé comme je l’avais attendu. Pendant tout ce temps, je n’ai pas remarqué qu’il manquait quelque chose.
C’était décevant. J’aurais tellement aimé être discipliné. Résister à toutes les tentations. Je ne pouvais même pas me prouver à moi-même à quel point j’avais une volonté de fer. Aucune envie irrépressible ne se manifestait. Tout à coup, c’était Pâques, et je n’avais même pas une grande envie d’un verre de vin. C’est bon signe, si l’on y réfléchit. Pas la moindre trace de dépendance. Art Furrer avait raison. Changer de temps en temps une habitude qui nous est chère a du bon physiquement. L’esprit aussi avait réagi à la nouvelle situation. 40 jours à sec. Dans la tête, l’exercice déclenchait une contemplation particulière. De telles retraites ont un sens.

Plus je réfléchis à la déclaration d’Art Furrer, plus son message s’ancre profondément dans ma mémoire. Pourquoi l’abstinence de nourriture et d’excitants est-elle si actuelle? Des amis à moi se mettent au régime sec pendant tout le mois de janvier, juste après la célébration du nouvel an. D’autres s’abstiennent de consommer de la viande. Le jeûne est présent dans presque toutes les cultures évoluées.
Qui ne connaît pas le ramadan de l’Islam et les cultures du jeûne dans l’Ancien Testament? Le jeûne est bien plus qu’une seule pratique religieuse. On sait également que le jeûne favorise la perception et renforce la volonté. On dit même qu’il retarde le processus de vieillissement chez les humains. Au Moyen Âge, il s’agissait d’une mortification. Aujourd’hui, je pense que dans le monde moderne, il s’agit de la force de la privation volontaire. Pour avoir l’esprit libre dans le quotidien. D’avoir le temps d’échapper au train-train journalier. Un renoncement volontaire. Une semaine sans télévision. Deux semaines sans téléphone portable.

Le jeûne devient ainsi un élément d’organisation d’une vie indépendante et saine. Ce n’est pas nouveau. Le célèbre médecin grec de l’Antiquité, Hippocrate, recommandait le jeûne thérapeutique pour maintenir le corps en bonne santé. C’est le point central. Il s’agit de maintenir la santé du corps et de l’esprit. Pour cela, il existe de nombreuses possibilités efficaces. L’une d’entre elles est le jeûne.

Une tendance se dégage à cet égard. La tendance à redécouvrir d’anciennes traditions médicales ou religieuses. De relancer la quête de concentration, d’illumination et de rédemption.

A titre personnel
Dans les coulisses, une équipe de professionnels veille à ce que le blog puisse paraître à temps, mois après mois. Un webmaster veille à ce qu’il n’y ait pas de panne technique. Une éditrice s’occupe de la présentation linguistique correcte et un traducteur rédige une édition soignée dans la langue de Voltaire. Aujourd’hui, je tiens à les remercier tous pour la qualité de leur travail. Le blog existe depuis bientôt dix ans. Durant cette période, 226 contributions ont été rédigées. Près de 50’000 visiteurs ont visité le site.

 

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Fälschung ?

Der Sommer 1947 war ein Ausnahmesommer. Bis Mitte September kein Tropfen Regen. Im Juli dieses Jahres wurde Henricus, Antonius «Han» van Meegeren (1887-1947) in Amsterdam den Prozess gemacht. Er war Architekt, Maler, Restaurator und Kunstmaler. Han zählte nicht zu den bedeutendsten Malern seiner Zeit. Im Gegenteil, er gilt als genialster Kunstfälscher des 20. Jahrhunderts. Davon wusste vor dem Prozess kein Mensch. Er war angeklagt, als Kollaborateur mit den Nazis und als Verkäufer von nationalem Kunstgut der Niederlande Geschäfte getätigt zu haben. Damit war die Krone zu geldwerten Verlusten gekommen. Er hatte das Bild von Vermeer «Christus und die Ehebrecherin» an den Kriegsverbrecher und führendenden nationalsozialistischen Politiker Hermann Göring, für 1.7 Mio Gulden verkauft. Ein verbotener Raubkunsthandel. Ihm drohte eine saftige Zuchthausstrafe. Um seine Haut zu retten, legte er für das Gericht ein unglaubliches Geständnis ab.
„Das in Görings Hände gelangte Gemälde ist nicht, wie Sie annehmen, ein Vermeer van Delft, sondern ein van Meegeren! Ich selber habe das Bild gemalt!“ Damit hatte er eine Fälschung, aber kein Kulturgut verkauft. Die Kollaborationsbeschuldigung wurde fallen gelassen. Der Prozess eingestellt. Der Staatsanwalt eröffnete gleich im Anschluss eine neue Klage wegen Betrug und Fälschung. Han van Meegeren stand wieder vor den Richtern. Er wurde zu einem Jahr Haft verurteilt. Die Strafverfolgungsbehörde konnte die Strafe nicht vollstrecken. Han starb an einem Herzinfarkt, bevor die Einsprachefrist abgelaufen war.

Mir – damals ein vierzehnjähriger Kantonsschüler in Luzern – wäre diese Meldung nie zu Ohren gekommen, gäbe es da nicht die berühmte Kunstgalerie Fischer in der Nähe der Hofkirche an der Haldenstrasse. Viele wertvolle Originale der darstellenden Kunst wurden dort gehandelt. Zu der Zeit hing dort ein prestigeträchtiges Gemälde von Jan Vermeer van Delft (1632-1675). Vermeer ist einer der bekanntesten holländischen Maler des Barocks. Er wirkte in der Epoche des Goldenen Zeitalters der Niederlande.

Der Angeklagte hatte in seiner Karriere als Fälscher viele Bilder wichtiger Maler dieses Zeitabschnitts auf den Markt gebracht und gut damit verdient. Auf der Prozessliste der Fälschungen figurierte auch «Die Kartenspieler», jener Vermeer, der bei Fischer im Geschäft hing. Die Nachricht aus Amsterdam schlug in Luzern ein wie eine Bombe. Eine Katastrophe für das Handelshaus Fischer. Auf einmal war das Aushängeschild der Firma nur noch ein paar Franken wert. Für die Leuchtenstadt jedoch die beste Touristikwerbung. Luzern, plötzlich das Zentrum des internationalen Kunsthandels. Um Schlagzeilen brauchte sie sich nicht zu kümmern.

Ich wurde zur Gründungszeit der NSDAP in Den Haag geboren. Einen grossen Teil des Terrorregimes in den Niederlanden im zweiten Weltkrieg hatte ich am eigenen Leib erfahren. Diese pikante Story aus meinem Geburtsland weckte mein Interesse. Ich begann alles, was darüber publiziert wurde, zu studieren. Ich empfand eine gewisse Sympathie für diesen gerissenen Gauner. Er war in meinen Augen nicht nur ein guter Maler, er verstand es auch, während Jahrzehnten die Gilde der Kunstexperten hinters Licht zu führen. Beim Studium dieser Berichte tauchte immer wieder eine Frage auf. Bis heute habe ich darauf noch keine Antwort.

Angenommen, wir hätten in unserem Wohnzimmer ein Gemälde aus dem 17. Jahrhundert. Natürlich nicht eines der berühmten Stücke, die in jedem Buch über Kunstgeschichte abgebildet sind. Ein schönes Bild, 40 x 21 cm gross. Eine Stadtansicht von Delft aus der Hand von Pieter de Hoog (1629-1684). Eines der wenig bekannten Werke dieses berühmten Meisters. Eine gute Arbeit mit einer starken Ausstrahlung. Ein Bild, welches, wenn man es wieder einmal genauer anschaute, Neues, noch nicht Erkanntes von sich gab. Die Uhr auf dem Kirchturm. Der wachthabende Soldat vor dem Stadttor. Oder der neblige Rauch aus einem fernen Kamin. Ein Bild, das gefällt. Ein Bild, das still mit dem Betrachter spricht.
Dann, wie aus heiterem Himmel. Aus dem Nichts die Hiobsbotschaft. Es ist eine Fälschung von van Meegeren. Es ist gar kein de Hoog! Wir besitzen kein Original von Pieter de Hoog. Ist das Bild deswegen auf einmal weniger aussagekräftig? Ist seine Seele abhandengekommen? Nur, weil es auf dem Kunstmarkt seinen Wert verloren hat? Es ist immer noch ein schönes Ölgemälde, welches von einem guten Maler, einem Fälscher zwar, hergestellt wurde. Lange Zeit hat es uns viel Freude bei der Betrachtung bereitet. Geht es bei der darstellenden Kunst um Geld oder um Kunst?

Ab und zu tut mir Vincent van Gogh heute noch leid. Zu Lebzeiten konnte er kaum von seiner Kunst leben. Vor ein paar Monaten wechselte bei Christies in New York ein Bild von ihm für 35 Millionen Doller den Besitzer. Es war ein mit Wasserfarbe auf Papier gemaltes Stimmungsbild aus Arles (F) «Meules de blé». Vincent konnte damals sein Bild nicht verkaufen. Heute bezahlt jemand einen Preis dafür, mit dem man auch ein mittleres Industrieunternehmen kaufen könnte.
Wird die Aussage eines Kunstwerks dadurch besser, weil es von Jahr zu Jahr an den internationalen Aktionen teurer verkauft wird, an Wert zunimmt? Natürlich weiss ich heute, dass es einen Kunstmarkt gibt, wo Angebot und Nachfrage gilt. Wehe es wird ein Werk als Fälschung entlarvt. Da geht es nur um Geld, um sehr viel Geld. Da ist etwas falsch am Laufen.

Es kommt doch auf den Genuss an, den ein Betrachter empfindet, wenn er von einem Gemälde eingenommen wird. Wenn ein van Meegeren als Vermeer daherkommt und es den Betrachter in seinen Bann zieht, dann ist Kunst nur Kunst. Dann hat das Bild seinen Zweck erfüllt. Für diesen Zweck gibt es keinen Preis!

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Contrefaçon ?

L’été 1947 fut un été d’exception. Pas une goutte de pluie jusqu’à la mi-septembre. En juillet de cette année-là, Henricus, Antonius “Han” van Meegeren (1887-1947) fut jugé à Amsterdam. Il était architecte, peintre, restaurateur et artiste-peintre. Han ne comptait pas parmi les peintres les plus notables de son époque. Au contraire, il est considéré comme le faussaire d’art le plus génial du 20e siècle. Personne ne le savait avant son procès. Il était accusé d’avoir fait des affaires en tant que collaborateur avec les nazis et en tant que vendeur de biens artistiques nationaux des Pays-Bas. La Couronne avait ainsi subi des pertes pécuniaires. Il avait vendu le tableau de Vermeer “Le Christ et la femme adultère” au criminel de guerre et homme politique national-socialiste de premier plan Hermann Göring, pour 1,7 million de florins. Un trafic d’œuvres d’art spoliées et interdit. Il risquait une lourde peine de réclusion. Pour sauver sa peau, il avait fait des aveux incroyables au tribunal.
“Le tableau qui est entre les mains de Göring n’est pas, comme vous le supposez, un Vermeer van Delft, mais un van Meegeren! C’est moi-même qui ai peint ce tableau!” Il avait ainsi certes vendu un faux, mais pas un bien culturel. L’accusation de collaboration fut ainsi abandonnée. Le procès fut suspendu. Le procureur ouvrit immédiatement après une nouvelle plainte pour fraude et contrefaçon. Han van Meegeren se retrouva à nouveau devant les juges. Il fut condamné à un an de prison ferme. Les autorités de poursuite pénale ne purent exécuter la peine. Han préféra mourir d’une défaillance cardiaque juste avant l’expiration du délai d’appel.
Je n’aurais jamais entendu parler de cette affaire – j’étais alors un élève du canton de Lucerne âgé de quatorze ans – s’il n’y avait pas eu la célèbre galerie d’art Fischer, située près de l’Église de la Cour, dans la Haldenstrasse. De nombreux et précieux originaux d’arts plastiques y étaient négociés. À l’époque, un tableau prestigieux de Jan Vermeer van Delft (1632-1675) y était exhibé. Vermeer est l’un des peintres hollandais les plus connus de l’époque baroque. Il travaillait à l’époque de l’Âge d’Or des Pays-Bas.
Au cours de sa carrière de contrefacteur, l’accusé avait jeté sur le marché de nombreux tableaux de peintres importants de cette période et en avait tiré de bons profits. „Les Joueurs de cartes”, le Vermeer qui était accroché dans la galerie de Fischer, figurait également sur la liste des délits de contrefaçons du procès. Cette nouvelle venant d’Amsterdam fit l’effet d’une bombe à Lucerne. Une catastrophe pour la galerie commerçante de Fischer. D’un seul coup, le fleuron de l’entreprise ne valait plus que quelques kopecks. Mais pour la ville des lumières, c’était la meilleure publicité touristique. Lucerne, soudain devint le centre de commerce international de l’art. Elle n’avait pas à se soucier des gros titres.

Je suis né à La Haye à l’époque de la fondation du parti national-socialiste. J’ai personnellement fait l’expérience d’une grande partie de ce régime de terreur aux Pays-Bas pendant la Seconde Guerre mondiale. Cette croustillante histoire de mon pays natal éveilla mon intérêt. J’ai donc commencé à étudier tout ce qui avait été publié à ce sujet. J’éprouvais même une certaine sympathie pour ce rusé escroc. À mes yeux, il n’était pas seulement un bon peintre, mais il avait aussi réussi à tromper toute la guilde des experts en art pendant des décennies. En étudiant ces rapports, une question revenait sans cesse. Aujourd’hui encore, je n’ai pas de réponse à cette question.

Supposons que nous ayons dans notre salon un tableau du 17e siècle. Évidemment pas une de ces célèbres œuvres qui sont reproduites dans tous les livres d’histoire de l’art. Un beau tableau de 40 x 21 cm. Une vue de la ville de Delft de la main de Pieter de Hoog (1629-1684). Une des œuvres peu connues de ce célèbre maître. Un travail de qualité possédant un fort rayonnement. Un tableau qui, lorsqu’on le regardait à nouveau attentivement de plus près, dévoilait des choses nouvelles, pas encore discernées. L’horloge sur le clocher de l’église. Le soldat de garde devant la porte de la ville. Ou la fumée nébuleuse d’une cheminée lointaine. Une image qui plaît. Un tableau qui communique silencieusement avec celui qui le regarde.
Puis, comme par enchantement, tombant de nulle part, la mauvaise nouvelle. C’est un faux de van Meegeren. Ce n’est pas du tout un de Hoog! Nous ne possédons pas d’original de Pieter de Hoog. Le tableau serait-il d’un coup devenu moins expressif ? Aurait-il égaré son âme ? Simplement parce qu’il a perdu de sa valeur marchande? Cela reste une belle peinture à l’huile, réalisée par un peintre, faussaire certes, mais bon. Pendant longtemps, elle nous a procuré beaucoup de plaisir à la contempler. Les arts figuratifs sont-ils une question d’argent ou d’art?
De temps en temps, j’ai encore de la peine pour Vincent van Gogh. De son vivant, il pouvait à peine vivre de son art. Il y a quelques mois, un tableau de lui a changé de mains pour 35 millions de dollars chez Christies à New York. Il s’agissait d’un tableau d’ambiance d’Arles (F) “Meules de blé” peint à l’aquarelle sur papier. Vincent n’a pas pu vendre son tableau à l’époque. Aujourd’hui, quelqu’un la paie à un prix qui permettrait d’acheter une entreprise industrielle de taille moyenne.

Le témoignage d’une œuvre d’art se trouve-t-il amélioré parce qu’elle se vend chaque année plus chère que lors des actions internationales précédentes, qu’elle prend de la valeur ? Bien sûr, je sais aujourd’hui qu’il existe un marché de l’art où l’offre et la demande ont cours. Il ne faudrait pas qu’on y découvrit une œuvre de contrefaçon. Il ne s’agit là que d’argent, mais de beaucoup d’argent. Il y a quelque chose qui cloche.

Ce qui compte, c’est le plaisir qu’éprouve un spectateur lorsqu’il est conquis par un tableau. Si un Van Meegeren se présente en Vermeer et que le spectateur est captivé, alors l’art n’est plus que de l’art. Le tableau a alors atteint son but. Il n’y a pas de prix pour cette finalité!

 

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Vorbei

Der Advent, Weihnachten und Neujahr, die Festtagszeit ist vorbei. Das Ende der Weihnachtszeit wird am 6. Januar gefeiert. Der Tag, an dem die drei Weisen aus dem Morgenland, Caspar, Balthasar und Melchior, das Kind in der Krippe besuchten. Im Kirchenjahr «die Erscheinung des Herrn» genannt. Vorbei die feierliche Zeit. Das Leben B nimmt Platz. Für mich heisst das, alle Beleuchtungsketten im Garten und im Haus abstellen. Alle Stecker ziehen. Die bestehende Gartenbeleuchtung übernimmt es wieder, die dunklen Nächte der Winterzeit zu erhellen. Alles, was mit der Adventsdekoration zu tun hat, wird sorgfältig für den nächsten November verpackt und auf dem Estrich verstaut. Die Krippe mit Ochs und Esel. Die Weihnachtspyramide, liebevoll in Einzelteile zerlegt, verschwindet hinter den Büchergestellen in der Schreibwerkstatt.

Bei diesen Aufräumarbeiten überfällt mich jedes Jahr eine seltsame Stimmung. Ein Gemisch aus Wehmut und Zuversicht. Es sind die Gedanken an die Endlichkeit. Alles geht vorbei. Alles findet sein Ende. Das stimmt etwas traurig. Gäbe es da nicht die Traditionen. Sie sind besorgt, jedem Ende einen Neubeginn anzubieten.
Nicht nur die Wehmut beherrscht meine Gefühle. Auch die Zuversicht gegenüber den auf uns zukommenden, hoffentlich positiven Erlebnisse haben ihren Raum. An jedem Jahresende kommt die Festzeit zurück. Traditionen, vielfach belächelt, sind für mich gefühlsmässige Stützen. Es sind die wiederkehrenden Familienzusammenkünfte, die Geburtstage, das Eiertütschis, das erster August Feiern und der Advent. Alle diese Ereignisse sind Vitamine für meine Psyche.
Das ging mir dieses Jahr besonders spürbar durch den Kopf, als ich den Adventskranz in Händen hielt. Bei uns besteht er aus Eisen. Adventskränze sind bei mir wichtige Begleiter in der Vorweihnachtszeit. Ich kann so lange zurückdenken, wie ich will. Immer war der Adventskranz der Bote, der uns Woche vor Woche, Kerze vor Kerze zur Weihnachtskrippe am Heiligen Abend führte.
Als Jugendliche fabrizierten wir sie selbst aus Stroh, Tannenkries und Blumendraht. Alles brennbares Material, welches während des Dezembers völlig austrocknet. Vor Jahren las ich in der Zeitung, das denkmalgeschützte, hölzerne Pfarrhaus in Arth-Goldau sei abgebrannt. Der Pfarrer hatte vergessen, die Kerzen auszublasen, als er das Haus verliess.

Meine älteste Tochter war von dieser Agenturmeldung ganz besonders beeindruckt. Der Adventskranz als Brandbombe! Aber nicht bei uns!
Sie war damals im Strickhof in der Lehre und besuchte den Werkunterricht. Dort lernte sie mit Eisen und Aluminium umzugehen. Was im Kanton Schwyz passiert ist, sollte uns nicht widerfahren. Sie schmiedete einen Kranz aus Eisen und schenkte ihn mir. Meine Zerstreutheit war Grund vieler Anekdoten, die man sich in unserer Familie weitergab. Man könnte sich vorstellen, dass auch ich einmal das Haus verlassen würde, ohne die Kerzen zu löschen.

Heute beim Aufräumen, 45 Jahre später, wurde das alles aus meinem Erinnerungsvermögen zum Vorschein gebracht. Der unbrennbare Adventskranz hat Symbolcharakter. Ein sinnbildliches Fragment der Erinnerung.
Die Weihnachtszeit ist mit solchen Bildern reichlich bestückt. Die Festbeleuchtung in der Bahnhofstrasse. Kerzen, farbige Kugeln und künstliche Sterne. Weihnachten ist mit Attributen dieser Art dicht gefüllt. Es sind nicht nur die Schaufenster voller Geschenkideen Ende Dezember. Das ganze Jahr werden wir in regelmässigen Abständen mit ähnlichen Botschaften bedient. Knappe, auf den Punkt gebrachten Aphorismen. Konzise Zusammenfassungen für lange bestehende Traditionen. Eingekocht, konzentriert, die Essenz von Berichten einer bücherfüllenden Vergangenheit.
Der Stern auf der Kühlerhaube. Sie rüttelt die ganze Elegie des Motorenherstellers wach. Nicht nur der Konsum wird mit solchen Wahrzeichen vor Augen geführt. Auch jeder Lebensabschnitt hat seine Andeutung. Für das Lernen, das Studium stehen die Eule und die Athene. Für den Sport der Pokal. Für die Ferienreise das Flugzeug. Für das Lebensende der Totentanz mit dem Sensenmann.

Bevor ich das schmiedeeiserne Symbol der Erwartung in die Kiste lege, brauche ich eine Pause. Eine Pause und einen Kaffee. Neben der Tasse liegt der nackte Kranz. Keine Kerzen mehr. Keine farbigen Kugeln mehr. Ein Kranz. Sonst nichts. Wie oft sass ich abends im Dezember hier. Der Regel entsprechend brannte zuerst nur eine Kerze. Von Woche zu Woche wurden es zwei, drei und vier. Dieser schlichte Kranz ermahnte mich, bald kommt das Christkind. Beim letzten Schluck Kaffee überfällt mich eine wohlige Melancholie. Die friedliche Stimmung ist wieder da. Das waren schöne vorweihnachtliche Wochen. Wie stimmungsvoll war sie, diese Wartezeit. Die wärmenden Kerzen, das herrliche Gefühl der Geborgenheit.

Weg mit der Sentimentalität. Das Fest ist vorbei.
Auf!
Weitermachen mit dem Wegräumen. Keine Zeit mehr für Betrübnis. Die Tradition bleibt bestehen. Sie wird von Generation zu Generation weitergegeben.
Dieser schmiedeeiserne Kranz steht für die Zuversicht, für das Kommen des vor uns liegenden neuen Jahrs. Im November wird er wieder, mit Kerzen versehen, die Zeit bis Weihnachten anzeigen. Wünsche und Hoffnungen aufwecken.
Dann werde ich wieder, wie im letzten Dezember, ausgelöst durch sein Licht Erinnerungen aufleben lassen.

Der Adventskranz, mein Symbol der Zuversicht.

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Terminé

L’Avent, le jour de Noël et le Nouvel An, cette période de fête est terminée. La fin de ce cycle de Noël est célébrée le 6 janvier. Le jour où les trois mages venus d’Orient, Caspar, Balthazar et Melchior, sont venus visiter l’enfant dans la crèche. Dans l’année liturgique, on l’appelle “l’Épiphanie”. Fini le temps des festivités. La vie B reprend place. Pour moi, cela signifie faire disparaître toutes les guirlandes lumineuses du jardin et dans la maison. Débrancher toutes les prises. L’éclairage existant du jardin se charge à nouveau d’illuminer les nuits sombres de l’hiver. Tout ce qui a trait aux décorations de l’Avent est soigneusement emballé pour le mois de novembre prochain et rangé dans le grenier. La crèche avec le bœuf et l’âne. La pyramide de Noël, remise délicatement en pièces détachées, disparaît derrière les étagères de livres dans l’atelier d’écriture.

Lors de ces activités de rangement, une singulière atmosphère m’envahit chaque année. Un mélange de vague à l’âme et de confiance. Ce sont les pensées de la finitude. Tout passe. Tout trouve sa fin. Cela m’attriste un peu. S’il n’y avait pas les traditions. Elles se soucient d’offrir à chaque fin un nouveau départ.
Mais il n’y a pas que de la nostalgie qui domine mes sentiments. La confiance dans les expériences, espérons positives, qui nous attendent prend aussi sa place. Chaque fin d’année marque le retour de la période des fêtes. Les traditions, souvent tournées en dérision, sont pour moi des piliers émotionnels. Ce sont les réunions familiales récurrentes, les anniversaires, les «Eiertütschis» (note du traducteur: concours consistant à cogner les œufs de Pâques les un contres les autres: usage Suisse allemand), les fêtes du premier août et l’Avent. Tous ces événements sont des vitamines pour mon psychisme.
Cette année, cela m’a traversé l’esprit de manière particulièrement sensible lorsque j’ai pris la couronne de l’Avent entre mes mains. Chez nous, elle est façonnée en fer. Les couronnes de l’Avent sont pour moi des compagnons importants pendant la période précédant Noël. J’ai beau y repenser aussi longtemps que je le souhaite. La couronne de l’Avent a toujours été le messager qui nous menait, semaine après semaine, bougie après bougie, vers la crèche le soir de Noël.
Adolescents, nous la fabriquions nous-mêmes avec de la paille, des branches de sapin et du fil de fer pour fleurs. Tous ces matériaux sont inflammables et se dessèchent complètement pendant le mois de décembre. Il y a des années de cela, j’avais lu dans le journal, que le presbytère en bois d’Arth-Goldau, classé monument historique, avait brûlé et été réduit en cendres. L’abbé avait oublié de souffler les bougies en quittant la maison.

Ma fille aînée avait été particulièrement impressionnée par cette nouvelle. La couronne de l’Avent comme bombe incendiaire! Pas de ça chez nous!
Elle était alors en apprentissage au Strickhof et suivait les cours de travaux manuels. C’est là qu’elle avait appris à mettre en œuvre le fer et l’aluminium. Ce qui s’est passé dans le canton de Schwyz ne devait pas nous arriver. Elle a donc forgé une couronne en fer et me l’a offerte. Ma distraction étant à l’origine de nombreuses anecdotes, que l’on se transmettait dans notre famille, on aurait pu imaginer qu’un jour, moi aussi, je quitterais la maison sans avoir éteint les bougies.

Aujourd’hui, en faisant le ménage, 45 ans plus tard, tout cela a resurgit à la surface de ma mémoire. La couronne de l’Avent incombustible délivre un caractère symbolique. Un fragment emblématique du souvenir.
La période de Noël est riche en images de ce genre. Les illuminations festives de la Bahnhofstrasse. Bougies, boules colorées et étoiles artificielles. Noël est densément garni d’attributs de ce type. Il n’y a pas que les vitrines pleines d’idées de cadeaux fin décembre. Toute l’année, nous recevons à intervalles réguliers des messages similaires. Des aphorismes concis, qui vont droit au but. Des résumés concis de traditions, établies depuis longtemps. Conservés, concentrés, l’essence de récits d’un passé garnissant les livres.
L’étoile sur le capot. Elle réveille toute l’élégie du constructeur automobile. La société de consommation n’est pas la seule à être évoquée par de tels emblèmes. Chaque étape de la vie a également son allusion. Le hibou et Athéna représentent l’apprentissage et les études. Pour le sport, la coupe. Pour les vacances, l’avion. Pour la fin de la vie, la danse macabre avec la Faucheuse.

Avant de déposer ce symbole de l’espérance en fer forgé dans sa boîte, j’ai besoin d’une pause. Une pause et un café. À côté de la tasse, il y a la couronne nue. Plus de bougies. Plus de boules colorées. Rien qu’une couronne. Rien de plus. Combien de fois me suis-je assis ici, les soirs de décembre. Conformément à la tradition, il ne brûlait qu’une seule bougie au début. De semaine en semaine, il y en avait deux, trois, puis quatre. Cette simple couronne me rappelait, que l’enfant Jésus allait bientôt arriver. En buvant ma dernière gorgée de café, une agréable mélancolie m’envahit. L’ambiance paisible est de retour. Ce furent de belles semaines précédant Noël. Quelle ambiance elle avait, cette période d’attente. Les bougies qui réchauffent, le délicieux sentiment de sécurité.
Terminé le sentimentalisme. La fête est finie.
Debout!
Continuer à ranger. Plus le temps de s’affliger. La tradition demeure. Elle se transmet de génération en génération.

Cette couronne en fer forgé symbolise la confiance, l’arrivée de la nouvelle année qui s’annonce. En novembre, elle indiquera à nouveau, garnie de bougies, le temps qui nous sépare de Noël. Elle éveillera des souhaits et des espoirs.Puis, comme en décembre dernier, je revivrai des souvenirs grâce à sa lumière.

La couronne de l’Avent, mon symbole de confiance.

 

 

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Neujehrspost 2022


Liebe Angehörige meines Bekanntenkreises,
liebe Freunde, Bekannte und Verwandte.

Dieses Jahr fand die Sommerolympiade 2020 statt. Sie wurde, wie wir alle wissen, wegen Covid-19 auf dieses Jahr verschoben. Tausende von jungen sportlichen Menschen auf der ganzen Welt haben sich auf dieses Grossereignis vorbereitet. Sie akzeptierten ein hartes Training und nahmen freiwillige Entbehrungen in Kauf. Siege und Niederlagen wurden ohne Murren hingenommen. Tränen wurden vergossen. Freudentränen, wenn das erste Ziel «dabei sein ist alles» erreicht wurde. Tränen der Enttäuschung, wenn es nicht gelungen war, die Qualifikationslimite zu erreichen. Diese weltweite grosse Leistung junger Menschen, seinen Willen durchzusetzen und alle Hindernisse hinter sich zu lassen, durchzuhalten bis zum Schluss, wurde leider in der Öffentlichkeit kaum zur Kenntnis genommen. Die Kommunikationsindustrie kümmerte sich um die pompöse Eröffnungszeremonie und den Medaillenspiegel. Wie gut sind wir? Wie viele Medaillen haben wir? Wer es nicht auf das Treppchen schaffte, versank in die Bedeutungslosigkeit. Der Gedanke «Mitmachen ist wichtiger als Siegen», dieser ursprüngliche olympische Gedanke, dem wurde kein Wort gewidmet.

Kurz nach Olympia fanden die para-olympischen Spiele in Tokio statt. Auch hierfür hatten sich junge Menschen von überall zäh und verbissen vorbereitet. Ihr Ziel war mitmachen, dabei sein. Hinzu zum Krafteinsatz der Vorbereitung kam das Problem ihrer Behinderung.
Para-Sport ist Hochleistungssport.
Tischtennis spielen im Rollstuhl, Hundertmeterlauf mit zwei Beinprothesen, Speerwerfen mit nur einem Arm, Weitsprung mit einem künstlichen Unterschenkel, Hochsprung mit zwei Krücken.

Neben den üblichen Vorbereitungen auf dieses Sportereignis kommt für die Handicapierten eine zusätzliche Belastung dazu. Das Vertrauen, trotz ihrer Behinderung mitmachen zu können.
Die Paralympics standen im Verhältnis zu den Olympischen Spielen weit weniger in der öffentlichen Wahrnehmung. Neben ein paar Reportagen und Siegesmeldungen im Sportteil der Presse wurde der Parasport kaum zur Kenntnis genommen.

Und doch! Dieser Gestaltungswille der jungen Leute aus aller Welt sollte uns ein Fanal, ein Leuchtfeuer sein. Ein Sinnbild in schweren Zeiten, wie in einer Pandemie, die Hoffnung nie zu verlieren. Wir Menschen haben es seit Anbeginn bewiesen. Wir sind Profis in der Entdeckung von Lösungen, um aus schweren Situationen herauszufinden. Um Probleme zu meistern, unüberwindbar scheinende Barrieren zu übersteigen.

Lasst uns mit diesem Geistesgut das Neue Jahr in Angriff nehmen.

Auf ins 2022!
Dazu wünsche ich allen eine gute Zeit.
Ein frohes und glückliches Neues Jahr voller Zuversicht.
Bliibund gsund und nämeds nit zschwär!

Hans von Werra

Chers membres de mon cercle de relations,
chers amis, chères connaissances et chers parents.

 

Les Olympiades d’été 2020 n’ont eu lieu que cette année. Comme nous le savons tous, elles ont été reportées à cette année en raison de Covid-19. Des milliers de jeunes sportifs du monde entier se sont préparés à ce grand événement. Ils ont accepté de s’entraîner durement et de se priver volontairement. Les victoires et les défaites ont été acceptées sans murmure. Des larmes ont été versées. Des larmes de joie lorsque le premier objectif „en faire partie c’est tout” a été atteint. Des larmes de déception lorsque la limite de qualification n’a pas été réalisée. Cette grande performance mondiale des jeunes, qui consiste à imposer leur volonté et à laisser derrière eux tous les obstacles, à persévérer jusqu’au bout, n’a malheureusement guère été remarquée par le public. L’industrie de la communication s’est surtout occupée de la pompeuse cérémonie d’ouverture et du tableau des médailles. Quel est notre niveau? Combien de médailles avons-nous engrangées? Ceux qui n’ont pas réussi à grimper sur le podium ont sombré dans l’insignifiance. L’idée de “participer est plus important que de gagner”, cette idée olympique originelle, n’a pas eu droit au moindre mot.

Peu après les jeux olympiques, les jeux para-olympiques ont eu lieu à Tokyo. Pour cela aussi, des jeunes de partout s’étaient préparés avec ténacité et acharnement. Leur objectif était de participer, d’être présent. Le fardeau de leur handicap est venu s’ajouter à leur effort de préparation.
Le para-sport est un sport de haut niveau.
Un match de tennis de table en fauteuil roulant, courir un cent mètre avec deux prothèses de jambe, lancer le javelot avec un seul bras, sauter en longueur avec une jambe artificielle, sauter en hauteur avec deux béquilles.
En plus des préparatifs habituels pour cet événement sportif, les personnes handicapées doivent faire face à cette charge supplémentaire. La confiance de pouvoir participer malgré leur handicap.

Comparés aux jeux olympiques, les Paralympiques ont été beaucoup moins médiatisés. Hormis quelques reportages et claironnements de victoires dans la rubrique sportive de la presse, le para sport n’a guère été remarqué.
Et pourtant! Cette volonté de création de ces jeunes du monde entier devrait être pour nous un fanal, un phare. Un symbole dans les moments difficiles, comme lors d’une pandémie, pour ne jamais perdre espoir. Nous, les humains, l’avons prouvé depuis le début. Nous sommes des professionnels de la découverte de solutions pour nous sortir de situations difficiles. Pour maîtriser des problèmes, pour franchir des barrières qui semblent insurmontables.
Abordons la nouvelle année avec cette qualité d’esprit.

En route pour 2022 !
Je vous souhaite à tous de passer un bon moment.
Une bonne et heureuse année, pleine de confiance.

Bliibund gsund und nämeds nit zschwär !

Hans von Werra

 

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Gedächtnis

Als mein Bruder und ich noch zur Schule gingen, spielte sich nach jedem Mittagessen in unserer Küche das gleiche Ritual ab. Immer die gleiche Leier, sogar am Sonntag. Die Mutter spülte das Geschirr. Wir trockneten es ab und versorgten es im Kasten. Fünf Mal sechs? Drei Mal neun? Sieben Mal acht? Meine Mutter stellte die Fragen. Wir mussten zeitverzugslos antworten. Dreissig, siebenundzwanzig, sechsundfünfzig. Es war das erste Gedächtnistraining, an das ich mich erinnern kann.
Im Klassenzimmer ging es weiter. Ellenlange Balladen von Schiller und Goethe, «Die Glocke» oder «Der Erlkönig», wurden auswendig gelernt und stundenlang abgefragt. «Das Grosse Balladenbuch», ein nicht mehr wegzudenkendes Schulbuch, schleppten wir täglich in unserer Mappe zur Schule und zurück. Es sollte uns nicht aus der Übung bringen, die Perlen der deutschen Dichtung stets und überall vortragen zu können.

Mein Banknachbar in der Kanti war damals schon ein guter Schachspieler. Er wohnte in Erstfeld und war dort geachtetes Mitglied des Schachklubs. Er erzählte, er hätte gegen den Schweizermeister in einer Simultanpartie gespielt. Von den zwölf Klubmitgliedern hatte keiner eine Partie gewonnen. Neunmal matt und dreimal remis. Beeindruckend war, dass der Schachmeister, als er von den Mitspielern zur Heimreise zum Bahnhof begleitet wurde, alle gespielten Partien im Kopf hatte. Jedem konnte er, Stunden später, noch Ratschläge erteilen. «Sie hätten die Dame nicht nach d5 verschieben sollen.»
Die Novelle, die Stefan Zweig über das Schachspiel auf dem Passagierdampfer auf dem Weg von New York nach Buenos Aires geschrieben hatte, erzählt von einem österreichischen Emigranten, der ein Gedächtnis hatte wie ein Elefant. Das Buch war zu der Zeit zuoberst auf der Hitliste und wurde von uns Gymnasiasten verschlungen.
Wir hatten eine grosse Bewunderung für alle solche Gedächtnisgenies. Auch die Schauspieler, die den ganzen Part in der Komödie von Oscar Wilde, Lady Wintermeres Fan, nur so abrufen konnten, hatten unsere Ehrfurcht. Sollte es bei einer Aufführung irgendeinmal zu einem Hänger kommen, war da immer noch die Souffleuse.

Nicht alle Menschen haben solch gute Gedächtnisse. Oft lässt es einem im Stich. «Wo ist jetzt meine Lesebrille geblieben?» «Hat jemand mein Handy gesehen?» «Gestern lag der Autoschlüssel noch auf der Kommode.» Vergessen gehört zum Erinnern.
Dann auf der Strasse. Da kommt eine Dame entgegen, die ich gut kenne. Eine Gelegenheit für ein Kompliment und einen kleinen Schwatz. Nur, wie heisst die Lady? Eveline? Nein, Elvira? Auch nicht. Es liegt mir auf der Zunge und will nicht weiter.
Man trifft jemand in der Pause in der Tonhalle und der Name ist weg. Bei mir kommt das oft vor. Ich habe dann eine Strategie auf Lager, der Peinlichkeit zu entgehen. «Wie schön Sie auch hier zu treffen. Wie geht es Ihnen? Herrlich diese Musik.» Und immer weiter so. Blablabla. Wieder im Saal. Der Dirigent steht noch nicht am Pult. Alle, die Musiker und der Saal, warten auf den Chef. Mäuschenstill. «Natürlich das war Doktor Schmidt aus Küsnacht in der Pause». Applaus. Auftritt des Orchesterchefs.

In unserer Familie sprachen wir immer drei Sprachen durcheinander. Über diese Babilonika habe ich schon einmal berichtet. Wenn man etwas tiefer in das Funktionieren des Gedächtnisses eintaucht, stellen sich Fragen. Wie bringt das Hirn es fertig, uns beim Sprechen so zu unterstützen, dass immer das richtige Wort in der richtigen Sprache zur Verfügung steht, damit wir uns fliessend unterhalten können? Irgendwo im Kopf muss ein riesiges Wörterbuch vorhanden sein, in dem während des Gesprächs alle nötigen Vokabeln nachgeschlagen werden. «Selbstverständlich,» werden Sie, liebe Leserin, sagen, «alles, was wir in der Schule und im Leben gelernt haben, tragen wir mit uns herum und können es immer und überall, wenn wir es brauchen, abrufen.»

Fast immer.

Da fällt mir Onkel Ferdi, der Zwillingsbruder meines Vaters, ein. Er wollte mir einmal auf einem Spaziergang erklären, welche Bäume in der Umgebung der Barbarakapelle besonders gut gedeihen. Es kam ihm nicht in den Sinn. Das ärgerte ihn gewaltig. Er blieb stehen, stampfte mit dem Fuss, die Tannenzapfen flogen in alle Richtungen. «Hansi, das wird immer schlimmer. Ich vergesse bald alles!» Die Vergesslichkeit des Onkels hatte sich in der Familie herumgesprochen. Sie wurde immer manifester. Arterienverkalkung nannte man das damals. Heute spricht man eher von Alzheimer oder Demenz. Gedächtnisverlust im Alter.
Als ich an einem meiner Spaziergänge durch den Wald von Gossau unterwegs war, stach mir ganz unerwartet der Geruch von gutem Pfeifentabakrauch in die Nase. Vor mir war der längst pensionierte Bundesrat Brugger aufgetaucht. Wir kamen ins Gespräch. Er erzählte mir, dass er nicht mehr zu Hause wohne. Von Zeit zu Zeit überfiel ihn ein totaler Filmriss. Die Ärzte sprachen von Demenz. Er brauche eine 24-Stundenpflege. «Sie wissen nicht, wie das ist Herr Werra. Plötzlich ist die ganze letzte Woche weg. Keine einzige Erinnerung mehr. Monate lang kann ich so leben wie früher und dann unangemeldet wieder ein Blackout. Der kann Wochen dauern. Wenn ich aus diesem Zustand wieder zu mir komme, gibt es für mich keine Vergangenheit mehr. Das ist eine Qual. Das ist wie eine Folter.»
Dieses Gespräch habe ich nie mehr vergessen. Dieser aufrechte Bundesrat von altem Schrot und Korn. Dieser Regierungsmann, der damals die Konjunktur zuerst ankurbeln musste und später, weil sie zur Überhitzung tendierte, wieder abstoppen musste, ist heute ein Wanderer mit grossen Gedächtnislücken.

Mit zunehmendem Alter wird auch mir bewusst, wie wichtig das Gedächtnis für die Bewältigung des alltäglichen Lebens ist. Es begleitet uns immer. Ist immer zur Stelle. So selbstverständlich wie bisher gemeint ist das nicht. Plötzlich ein Durcheinander in Ort und Zeit. Nicht mehr wissen, wo man gerade ist und warum. Wenn man dessen gewahr wird, muss das ein Schock sein.
Eine gewisse Vergesslichkeit kennt jeder. Auf einmal steht man im Arbeitszimmer und weiss nicht mehr warum. Zurück in die Küche. Natürlich, ich wollte das Kochbuch holen. Wenn gelegentlich eine solche Situation eintritt, ist man schon ein bisschen beunruhigt. Ist da Alzheimer im Anzug? Mein Hausarzt beruhigte mich beim letzten Besuch. «Solange Sie denken können, sie hätten Anzeichen von Demenz, ist keine Gefahr in Sicht.»

Seither habe ich ein Gedächtnistraining für mich ganz persönlich ausgedacht. Um den Wareneinkauf für meinen Haushalt störungsfrei erledigen zu können, lerne ich zu Hause den Poschtizettel auswendig. Wenn dann alles wieder lückenlos beschafft und vollständig im Kasten liegt, fällt mir das Einmaleins-Ritual von früher in Mamas Küche ein.

Das war nicht nutzlos gewesen.

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Mèmoire

Lorsque mon frère et moi étions encore à l’école, le même rituel se déroulait dans notre cuisine après chaque déjeuner. Toujours la même rengaine, même le dimanche. La mère faisait la vaisselle. Nous l’essuyions et la rangions dans l’armoire. Cinq fois six ? Trois fois neuf ? Sept fois huit ? Ma mère posait les questions. Nous devions y répondre sans délai. Trente, vingt-sept, cinquante-six. C’est le premier entraînement mnémotechnique dont je me souvienne.
Et ça continuait dans la salle de classe. D’interminables balades de Schiller et Goethe, “Die Glocke” ou “Der Erlkönig”, furent apprises par cœur et ressassées pendant des heures. “Das Grosse Balladenbuch”, un livre scolaire incontournable, nous le coltinions chaque jour dans notre cartable vers l’école et retour. Cela devait nous affuter l’habitude d’être à même de pouvoir déclamer les perles de la poésie allemande partout et à tout moment.

A l’époque, mon voisin de banc à l’école cantonale, était déjà un bon joueur d’échecs. Il habitait à Erstfeld et était déjà un membre respecté du club d’échecs. Il racontait qu’il avait joué contre le champion suisse lors d’une partie simultanée. Sur les douze membres du club, aucun n’avait pu gagner une seule partie. Neuf fois mat et trois fois remis. Ce qui était impressionnant, c’est que le champion d’échecs, lorsqu’il a été raccompagné à la gare par ses coéquipiers pour rentrer chez lui, avait en tête toutes les parties jouées. Quelques heures plus tard, il pouvait encore donner des conseils à chacun. “Vous n’auriez pas dû jouer la dame en d5”.
La nouvelle que Stefan Zweig avait écrite sur la partie d’échecs sur le paquebot en route de New York à Buenos Aires raconte l’histoire d’un émigré autrichien, qui avait une mémoire d’éléphant. A l’époque, le livre était en tête du hit-parade et nous, les lycéens, le dévorions.
Nous avions une grande admiration pour tous ces génies de la mémoire. Les acteurs, qui pouvaient se remémorer toute leur part de la comédie d’Oscar Wilde, le Fan de Lady Wintermere, forçaient également notre respect. Et en cas de problème lors d’une représentation, il y avait toujours encore la souffleuse.

Mais pas tout le monde ne dispose d’une aussi bonne mémoire. Souvent, elle nous laisse tomber. “Où sont passées mes lunettes de lecture ?” “Quelqu’un a-t-il vu mon téléphone portable ?” “Hier, la clé de la voiture était encore sur la commode”. L’oubli fait partie de la mémoire.
Puis dans la rue. Je croise une dame que je connais bien. C’est l’occasion d’un compliment et d’un petit bavardage. Mais comment s’appelle-t-elle donc ? Éveline ? Non, Elvira ? Pas non plus. Je l’ai sur le bout de la langue et ne veut pas aller plus loin.
On rencontre quelqu’un à l’entracte dans la salle de concert Tonhalle et le nom disparaît. Cela m’arrive souvent. J’ai alors une stratégie en réserve pour éviter l’embarras. “Quel plaisir de vous rencontrer ici. Comment vous portez-vous ? Magnifique cette musique.” Et toujours comme ça. Blablabla. De retour dans la salle. Le chef d’orchestre n’est pas encore au pupitre. Tout le monde, les musiciens et la salle, attend le chef. Silence de mort. “Bien sûr, pendant la pause, c’était le docteur Schmidt de Küsnacht ! “. Applaudissements. Entrée en scène du chef d’orchestre.

Dans notre famille, nous parlions toujours trois langues à la fois. J’ai déjà parlé de cette Tour de Babel. Si l’on plonge un peu plus profondément dans le fonctionnement de la mémoire, des questions se posent. Comment le cerveau parvient-il à nous mettre à disposition le bon mot au bon moment dans la bonne langue, afin que nous puissions parler couramment ? Quelque part dans la tête, il doit y avoir un énorme dictionnaire, dans lequel tous les mots nécessaires peuvent être trouvés pendant la conversation. “Bien sûr,” me direz-vous, chère lectrice, „tout ce que nous avons appris à l’école et dans la vie, nous l’emportons avec nous et pouvons consulter à tout moment et en tout lieu, lorsque nous en éprouvons le besoin. “

Presque toujours.

Cela me fait penser à l’oncle Ferdi, le frère jumeau de mon père. Un jour, lors d’une promenade, il voulut m’expliquer quels arbres croissaient particulièrement bien dans les environs de la chapelle Sainte-Barbe. Mais cela ne lui venait plus à l’esprit. Cela l’agaça énormément. Il s’arrêta, frappa du pied, les pommes de pin volèrent dans toutes les directions. “Hansi, c’est de pire en pire. Bientôt je vais tout oublier !” La tendance à l’oubli de l’oncle s’était ébruitée dans la famille. Elle devenait de plus en plus manifeste. On l’appelait alors une calcification des artères. Aujourd’hui, on parle plutôt de maladie d’Alzheimer ou de démence. La perte de mémoire sénile.
Lors d’une de mes promenades dans la forêt de Gossau, l’odeur d’une bonne fumée de tabac à pipe me piqua les narines de manière inattendue. Le conseiller fédéral Brugger, depuis longtemps à la retraite, était apparu devant moi. Nous avons engagé la conversation. Il m’a dit qu’il n’habitait plus chez lui. De temps en temps, il contractait un trou de mémoire total. Les médecins parlaient de démence. Il aurait besoin de soins 24 heures sur 24. “Vous ne savez pas comment c’est, Monsieur Werra. Soudain, toute la dernière semaine a disparu. Plus un seul souvenir. Puis, pendant des mois, je peux vivre comme avant et, sans prévenir, une nouvelle rupture de film. Cela peut durer des semaines. Quand je sors de cet état, le passé n’existe plus pour moi. C’est un tourment. C’est comme une torture”.
Je n’ai jamais oublié cette conversation. Ce conseiller fédéral de vieille souche, droit dans ses bottes. Cet homme de gouvernement qui, à l’époque, a d’abord dû relancer la conjoncture, puis la stopper parce qu’elle avait tendance à surchauffer, est aujourd’hui un promeneur avec des trous de mémoire béants.
Avec l’âge, je prends moi aussi conscience de l’importance de la mémoire dans la gestion de la vie quotidienne. Elle nous accompagne toujours. Elle est toujours là. Ce n’est pas aussi évident qu’on le pensait jusqu’à présent. Soudain, une confusion dans le lieu et le temps. Ne plus savoir où l’on se trouve et pourquoi. Lorsque on en prend conscience, cela doit être un choc.

Tout le monde connaît une certaine tendance à l’oubli. Tout à coup, on se retrouve dans le bureau et on ne sait plus pourquoi. Retour à la cuisine. Bien sûr, j’allais chercher le livre de cuisine. Lorsqu’une telle situation se produit occasionnellement, on est un peu inquiet. Est-ce que la maladie d’Alzheimer se prépare ? Mon médecin de famille m’a rassuré lors de ma dernière visite. “Tant que vous pouvez penser que vous avez des signes de démence, il n’y a pas de danger en vue”.

Depuis, j’ai imaginé un entraînement très personnel pour ma mémoire. Pour pouvoir faire les achats pour mon ménage sans encombre, j’apprends par cœur la liste de commissions à la maison. Lorsque tout est acheté et rangé dans l’armoire, je me rappelle le rituel des tables de multiplication d’autrefois dans la cuisine de maman.

Cela n’avait pas été inutile.

 

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Wellen

Der Herbst ist dieses Jahr besonders strahlend. Die Wälder wechseln ihre Farbe.

Die Farbpalette ändert von dunkelgrün zu hellgrün, zu orangegrün und zu goldgelb. Der Lützelsee, ein kleines Voralpenseelein nahe bei Hombrechtikon liegt spiegelglatt vor dieser Farbenpracht. Ein Gemälde wie es Spitzweg nicht schöner hätte malen können. Stahlblauer Himmel, der gelbgrüne durchmischte Wald und eine unbewegliche Wasserfläche. Staunend stehe ich da, einige Kieselsteine in der linken Hand. Ich kann nicht anders. Ich bin wieder der kleine Junge und werfe ein Steinchen auf die Wasseroberfläche. Das Stillleben wird lebendig. Der Ausblick verändert sich. Kreisrunde Wellen streben dem Ufer entgegen. Immer grösser werden die Kreise. Bis sie, müde geworden, in sich zusammenfallen. Die glatte Wasserfläche hat sich wieder gebildet und glitzert in der Sonne.

Mein Mobiltelefon klingend. Es reisst mich aus dieser romantischen Idylle heraus. Das stört. Auf dem Bildschirm taucht ein Foto auf. Eine Pizza auf der Piazza von Locarno. Die moderne Art, auf der Ferienreise «guten Appetit» zu wünschen. Ärgerlich stelle ich mein Handy ab und werfe gleich zwei Steine ins Wasser. Ein völlig neues Bild entsteht. Zwei Wellenkreise streben aufeinander zu. Sie überlagern sich und geben ein Muster, wie wenn man ein kariertes Tischtuch über eine grosse Kugel gespannt hätte. Das ist zwar eindrücklich, aber die Freude von vornhin ist weggeblasen. Mein Telefönchen hat sich lästig aufgedrängt und bringt mich gedanklich in eine völlig andere Welt von Wellen und Schwingungen.

Seit 1985 benütze ich Mobiltelefone. Damals im G1/B-Netz. Der Fernsprecher war alles andere als mobil. Hörer und Mikrofon waren so gross wie ein Brotlaib eines Kilos Gewicht. Das Sende- und Empfangsteil füllte knapp den halben Kofferraum. Die Anlage wog mehr als 15 Kilo. Telefonieren konnte ich nur im Auto. Es gab wenige Antennen längs der Autobahn. Die Gespräche wurden oft unterbrochen. Die ganze Einrichtung kostete mehr als eine Schiffspassage für eine Kreuzfahrt in die Karibik. Unbegreiflich heute im Zeitalter des Smartphones. Damals war das der Stand der Technik und eine grosse Hilfe für die Ausübung meines Berufs. Auf den vielen Fahrten, die meine Arbeit erforderten, konnte ich die Zeit in diesem fahrenden Büro genauso gut nutzen, wie wenn ich am Schreibtisch im Büro gesessen hätte. Unter der Voraussetzung, das Auto wurde von einem Chauffeur gesteuert.
In der Schweiz waren rund 5000 solcher drahtlosen Verbindungen im Einsatz. Das war die Geburtsstunde der telefonischen Mobilfunktechnik. Heute, bald 40 Jahre später, nutzen neun von zehn Personen in der Schweiz ein Handy. Damit alle zur gleichen Zeit miteinander verkehren können, braucht es ein flächendeckendes Mobilfunknetz. Mit dem Ausbau mit G5 ist das demnächst erreicht. Von Reckingen bis Moutier kann jedermann störungsfrei telefonieren, Meldungen senden und diese mit Fotos garnieren. Alles läuft per Funk, alles mit elektromagnetischen Wellen. Genau wie der Fernsehapparat, der per Fernsteuerung eingeschaltet wird. Genau wie das elektrische Licht auf dem Vorplatz des Hauses mittels eines Bewegungsmelders hell erleuchtet wird. Die Eingangstüre zum COOP, die geöffnet wird, wenn jemand sich nähert. Auch Musik kommt auf Wellen in meinem Kopfhörer daher. Drucker, Tastatur und Maus wissen längst nicht mehr, was Kabelsalat ist.
Noch vor zwei, drei Dezennien wurden die meisten Informationen über Kupferdraht übermittelt. Heute wird fast alles per Funk erledigt. Wären diese unsichtbaren Wellen Wasserwellen, wir wären hoffnungslos überflutet. Nicht zu vergessen, dass wichtige Sinnesorgane wie Ohren und Augen seit jeher auf Schwingungen angewiesen sind. Die meisten dieser Wellen sind für unseren Organismus kaum schädlich. Es gibt aber welche, die nicht so harmlos sind. Für die Bekämpfung von Krebsgeschwüren werden nicht nur der Tumor, sondern auch die gesunden Körperzellen in Mitleidenschaft gezogen. Auch sollte der menschliche Körper den Röntgenstrahlen bei der Untersuchung kranker Organe nicht allzu lange ausgesetzt werden. Ganz gefährlich ist der radioaktive Ausfall. Wie in Tschernobyl sichtbar vor Augen geführt, werden viele Hektaren fruchtbaren Erdbodens für Jahrzehnte unbrauchbar gemacht. Die gute Nachricht ist: Man kann davon ausgehen, dass Wissenschaft und Medizin über die Strahlenbelastung des menschlichen Körpers auf dem Laufenden sind. Inzwischen ist der Nutzen von elektromagnetischen Schwingungen nicht mehr aus unserem Leben wegzudenken. In der Medizin werden Tumore geheilt. Lungen durchleuchtet. Wir sind sehr lange schon von Wellen umgeben. Bereits anfangs des 19. Jahrhunderts kamen die Radiowellen auf. Sie ermöglichten den Informationsaustausch drahtlos mit Schiffen, Flugzeugen und Gasballonen. Die globale Mobilität hatte damit begonnen.

Vor nicht allzu langer Zeit berichteten die Medien über mögliche gesundheitliche Gefahren durch Wellenbestrahlung. Genau wissen wir nicht, wie effektvoll der Funk den menschlichen Organismus in Beschlag nimmt. Heute benützen 90% aller Personen in unserem Land dauernd ihr Smartphone. Der medizinische Einfluss ist heute nicht messbar. Und doch! Ein Lehrer berichtete mir neulich, dass die Schüler nervös, kribbelig und unaufmerksam würden, wenn der erste Schnee im Anzug sei. Kurz vor einem drohenden Gewitter nimmt mich eine unerklärliche Nervosität gefangen. Wenn Blitz und Donner dann verzogen sind, komme ich mir regelrecht geläutert vor. Eine Nachbarin hat eine Methode, beim Hütedienst ungeduldig und störend gewordene Enkel zur Räson zu bringen. Sie schickt sie barfuss in den Garten auf den Rasen. Die «Jungen erden», nennt sie das. Früher brauchte jedes Radio eine Erdung. Warum nicht auch die Kinder so zu Ruhe bringen? Es braucht eine halbe Stunde bis die Rasselbande sich in wohlerzogene, folgsame Kinder, welche der Grossmutter aufs Wort folgen, verwandelt hat.

Der Lützelsee ist in eine grosse Weidelandschaft eingebettet. Ich werfe die letzten Kiesel ins Wasser. Ziehe meine Schuhe und meine Socken aus und laufe langsam barfuss zu meinem Auto. Die Heimfahrt über farbige Haine und Auen gestaltet sich so entspannt wie bei einem Sonntagsspaziergang.

An der Erdung des Menschen muss doch etwas dran sein.

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Vagues

L’automne est particulièrement radieux cette année. Les forêts changent leurs couleurs.

La palette de couleurs passe du vert foncé au vert clair, au vert orangé et au jaune doré. Le lac de Lützel, un petit lac situé dans les contreforts des Alpes près de Hombrechtikon, est lisse comme du verre face à cette explosion de couleurs. Un tableau que Spitzweg n’aurait pu peindre plus somptuement. Un ciel bleu d’acier, une forêt de jaunes-verts entremêlés et une surface d’eau parfaitement immobile. Je reste là, sidéré, quelques cailloux dans ma main gauche. Je ne peux pas m’en empêcher. Je suis à nouveau le petit garçon jetant des cailloux sur la surface de l’eau. La nature morte prend vie. La perspective change. Des vagues concentriques confluent vers le rivage. Les cercles deviennent de plus en plus grands. Jusqu’à ce que, fatigués, ils s’effondrent. La surface de l’eau se lisse à nouveau et scintille au soleil.

Mon portable tintinnabule et m’arrache de cette idylle romantique. C’est dérangeant. Une photo s’affiche à l’écran. Une pizza sur la Piazza de Locarno. La façon moderne de dire “bon appétit” lors d’un voyage de vacances. Agacé, je pose mon portable et jette immédiatement deux pierres dans l’eau. Une image complètement nouvelle se constitue. Deux cercles d’ondes se déplacent l’un vers l’autre. Ils se chevauchent et forment un motif, comme une nappe à carreaux tendue sur une grande sphère. C’est certes impressionnant, mais la joie d’auparavant s’est estompée. Mon petit téléphone s’est imposé avec agacement et m’entraîne mentalement dans un tout autre monde d’ondes et de vibrations.

J’utilise des téléphones portables depuis 1985. A cette époque, c’était le réseau G1/B. Le téléphone était tout sauf mobile. Le combiné avec microphone était aussi gros qu’une miche de pain d’un kilo. La partie émission et réception remplissait juste la moitié de la malle arrière. L’équipement pesait plus de 15 kilos. Je ne pouvais passer des appels téléphoniques que depuis la voiture. Il y avait peu d’antennes le long de l’autoroute. Les appels étaient souvent interrompus. L’ensemble de l’installation coûtait plus qu’un billet de passage pour une croisière aux Caraïbes. Inconcevable aujourd’hui à l’ère du smartphone. À l’époque, c’était le nec plus ultra de la technologie et m’avait beaucoup assisté dans la réalisation de mon travail. Lors des nombreux déplacements qu’exigeait mon emploi, je pouvais utiliser le temps passé dans ce bureau itinérant aussi efficacement que si j’avais été assis à mon bureau. A la condition que la voiture fut conduite par un chauffeur.
Environ 5000 connexions sans fil de ce type étaient utilisées en Suisse. C’était la naissance de la technologie du téléphone mobile. Aujourd’hui, près de 40 ans plus tard, en Suisse, sur dix personnes, neuf utilisent un téléphone portable. Pour que tout le monde puisse communiquer entre eux en même temps, il faut un réseau national de radiocommunications mobiles. Avec l’expansion du 5G, cet objectif sera bientôt atteint. De Reckingen à Moutier, chacun pourra passer des appels téléphoniques, envoyer des messages et y ajouter des photos. Tout fonctionne par radio, tout avec des ondes électromagnétiques. Tout comme le téléviseur, qui s’allume à l’aide d’une télécommande. Tout comme la lumière électrique sur le parvis de la maison, qui est éclairée par un détecteur de mouvement. La porte d’entrée de la COOP qui s’ouvre lorsque quelqu’un s’approche. La musique m’arrive aussi par vagues dans mes écouteurs. L’imprimante, le clavier et la souris ne savent plus ce qu’est une salade de câbles.
Il y a seulement deux ou trois décennies, la plupart des informations étaient transmises par des fils de cuivre. Aujourd’hui, presque tout se fait par radio. Si ces vagues invisibles étaient des vagues d’eau, nous serions désespérément submergés. Sans compter que les organes sensoriels importants comme les oreilles et les yeux ont toujours dépendu des vibrations. La plupart de ces ondes sont peu nocives pour notre organisme. Mais il y en a qui ne sont pas si anodines. Lors de la lutte contre les tumeurs cancéreuses, non seulement la tumeur, mais aussi les cellules saines avoisinantes de l’organisme sont lésées. En outre, le corps humain ne doit pas être exposé trop longtemps aux rayons X lors de l’examen d’organes malades. Les retombées radioactives sont dangereuses. Cela a été visiblement démontré à Tchernobyl, de nombreux hectares de sol fertile sont rendus inutilisables pendant des décennies. La bonne nouvelle est la suivante: nous pouvons assumer que la science et la médecine se mettent à jour en ce qui concerne l’exposition du corps humain aux rayonnements. En attendant, il est impossible d’imaginer une vie sans les bienfaits des oscillations électromagnétiques. En médecine, on guérit les tumeurs. Les poumons sont radiographiés. Nous sommes entourés de vagues depuis très longtemps. Les ondes radio sont apparues dès le début du 19e siècle. Elles ont permis d’échanger des informations sans fil avec des navires, des avions et des ballons. La mobilité mondiale avait ainsi commencé.

Il n’y a pas si longtemps, les médias ont fait état de risques possibles pour la santé liés au rayonnement des ondes. Nous ne savons pas exactement comment les ondes radio affectent l’organisme humain. Aujourd’hui, 90 % des habitants de notre pays utilisent leur smartphone en permanence. L’influence médicale n’est pas encore mesurable aujourd’hui. Et pourtant! Un enseignant m’a récemment confié que les élèves deviennent nerveux, fébriles et inattentifs à l’approche des premières neiges. Juste avant un orage imminent, une nervosité inexplicable s’empare de moi. Quand le tonnerre et les éclairs ont passés, je me sens carrément clarifié. Une voisine a trouvé une méthode pour mettre au pas ses petits-enfants devenus impatients et perturbateur lors de la garde. Elle les envoie pieds nus dans le jardin sur la pelouse. Elle appelle ça „mettre les garçons à la masse“. Dans l’ancien temps, chaque radio avait besoin d’une mise à la terre. Pourquoi ne pas tranquilliser les enfants de la même manière? Il faut une demi-heure pour que les chenapans se transforment en gosses bien élevés et obéissants qui suivent leur grand-mère à la lettre.
Le lac de Lützel est encastré dans un vaste paysage de pâturages. Je jette les derniers cailloux dans l’eau. J’enlève mes chaussures et mes chaussettes et je marche lentement, pieds nus, jusqu’à ma voiture. Le trajet du retour à travers des bosquets et des prairies colorés est aussi détendu qu’une promenade dominicale.

Il doit bien y avoir quelque chose à la mise à terre.

 

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