Dictons paysans

«Gel en novembre, noël en décembre».
«S’il pleut à la Saint Barnabé, tous les toits seront mouillés».
C’est par de telles inepties que nous nous moquions des proverbes paysans quand nous étions lycéens. De ce temps-là, dans les années cinquante, après la guerre, la tendance en Europe était orientée vers la reconstruction et le redémarrage. Il fallait reconstruire les villes anéanties. Rien d’étonnant à ce que nous-autres enfants de la ville nous moquions des rimes superstitieux des paysans à la campagne.
Ne s’agit-il que de superstitions ou pourrait-il y avoir un rapport avec le temps à venir?
«Neige de mars brûle le bourgeon!»
C’est indéniable. Les fleurs ne supportent pas le froid et se fanent. Souvenons-nous du temps qu’il a fait le mois dernier.
«En avril, ne te découvre pas d’un fil.».
Difficile à contrer.
Adolescents, nous écoutions les prévisions météo que la radio diffusait quotidiennement peu après midi trente. Elles étaient assez bonnes, on pouvait s’y fier. Toutefois pas aussi précises qu’aujourd’hui, puisque nous pouvons maintenant les consulter sur notre téléphone portable pour une région donnée à une heure près. Beaucoup plus précises que la radio dans le temps. Il n’y avait pas encore de télévision. De toutes façons, le pronostic était bien plus fiable que celui du dicton des Lucernois
«Si Mont Pilate porte un chapeau, il fera beau. S’il traîne un sabre, sûr que le temps se délabre»!
Mon attitude en face des règles rimées des agriculteurs n’est désormais plus aussi guindée. Des dictons paysans existent depuis l’antiquité. Ils étaient transmis oralement d’une génération à l’autre. Les petits poèmes tels que
«De juillet la chaleur fait septembre la valeur»
se mémorisaient facilement.
Au moyen-âge une minorité seulement savait lire et écrire. Il fallait donc associer les observations météorologiques telles que l’ensoleillement, la pluie, le brouillard, la neige, le givre aux fenêtres ou le rouge du coucher de soleil, aux conséquences sur le temps à venir. Les rimes étaient le support idéal de la mémoire.
Les rimes, tout comme les prières standardisées, se prêtent très bien à la mémorisation.
«Rouge le soir, espoir.»
«Ciel rouge au matin, temps chagrin.»
«Ciel rouge au matin est un pluvieux voisin.»
«Pluie de septembre, pluie de novembre seront gelées en décembre.»
Des scientifiques ont démontré que la fiabilité de ces observations était lamentable. Lamentable par rapport à nos habitudes actuelles qui exigent exactitude et ponctualité dans tous les domaines. Que veut dire précision dans ce contexte? Pour nous, c’est 1/000 de millimètre sur un tour, 1/100 de seconde sur un chronomètre. Un paysan du moyen-âge considérait une tolérance de deux centimètres (un demi-doigt) lors de la découpe du bois de chauffage comme très précise. Ainsi, une rafale de vent survenant le surlendemain était une prévision précise.
«Du juin le vent du soir est pour le foin bon espoir.»
Dans ces temps-là, la météorologie jouait un rôle au moins aussi important qu’aujourd’hui dans le travail dans les champs et l’élevage. Ce n’est que la façon de la gérer qui était différente. Les gens observaient le temps très attentivement. Ils constataient certaines régularités. Des régularités dans l’évolution météorologique. Des régularités dans la croissance des fruits et des céréales. La plus connue est sans doute la règle des saints de glace. Même les gens de la ville savent qu’il faut attendre le 15 mai «Sainte Sophie» avant de planter les géraniums.
«Attention au premier des saints de glace, tu en gardes souvent la trace».
Tout le monde connaît d’autres notions telles que le «Jour des sept dormants», les «Jours caniculaires», la «Rebuse du mois de juin» ou l’ «Eté indien». Prenons juste un exemple qui comporte une probabilité statistique de réussite de 89%.
La «rebuse du mois de juin» (en allemand «Schafskälte», froid de mouton). Ainsi nommée parce que les moutons viennent d’être tondus à cette époque et souffrent donc sérieusement d’un éventuel retour du froid. Or, autour du 11 juin on subit souvent des journées froides, pluvieuses et instables. Il fait froid après la période printanière de fin mai. L’arrivée régulière de ce phénomène est parfaitement confirmée par les climatologues. Rien que ce fait nous interdit de qualifier les dictons de paysans de pure superstition.
Les paysans disposaient donc de tout un réseau d’observations,

  • le vol des oiseaux
  • l’odeur des écuries
  • l’activité des abeilles «Les abeilles se tiennent à la porte de leur ruche lorsque la pluie arrive»
  • la couronne autour de la lune
  • le tonnerre par temps de pluie froid
  • comment la fumée sorte-t-elle de la cheminée?
  • le verglas
  • la gelée blanche après la pluie
  • et même les douleurs rhumatismales.
  • Toutes les petites pièces de ce puzzle composaient le pronostic des paysans. Les dictons résultants ne représentaient qu’une pierre dans la mosaïque de leur connaissance de la nature. Ils étaient la base de la gestion des travaux des champs et aux écuries. Le but ayant toujours été l’obtention d’un bon rendement pour ne pas souffrir de la faim en hiver.Ce savoir leur permettait de survivre. De maîtriser le quotidien. De se protéger du froid et de la chaleur. De surmonter les conséquences de mauvaises récoltes et de catastrophes naturelles telles qu’inondations, glissements de terrain et avalanches. Ainsi nos ancêtres ont créé le fondement de notre belle vie actuelle.Comparons notre vie dans l’aisance à celle de nos ancêtres d’il y a 200 ans avec leur prévisions météo approximatives et posons-nous la question «Sommes-nous mieux lotis?». Difficile à dire.
  • En fin de compte, toute génération, tout homme est lui-même l’artisan de son propre bonheur.
  • Et nous-autres? Techniquement, nos connaissances météorologiques et nos prévisions sont meilleures. Elles sont à la hauteur de la technologie actuelle. Maîtrisons-nous pour autant mieux notre quotidien? Physiquement notre vie est bien plus confortable. Mais d’autres maux nous préoccupent. Les mauvaises nouvelles des médias. La peur d’une diminution de notre patrimoine. Les inconvénients d’une longue vie.
    Comparons notre vie dans l’aisance à celle de nos ancêtres d’il y a 200 ans avec leur prévisions météo approximatives et posons-nous la question «Sommes-nous mieux lotis?». Difficile à dire.En fin de compte, toute génération, tout homme est lui-même l’artisan de son propre bonheur.

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Schaltjahr

 

Wir hatten uns etwas aus den Augen verloren Dr. Rochat und ich. Seit dem ich jetzt mehr mit der Uni Fribourg zu tun habe, begegnen wir uns wieder öfters. Bisweilen trinken wir auch zusammen ein Bier.
Clément-Maxime Rochat studierte zur selben Zeit wie ich am Poly. Wenn ich mich recht erinnere, hatte er in Physik eine Doktorarbeit geschrieben. Heute ist er emeritierter Ordinarius der Uni Fribourg. Am letzten dies academicus haben wir vereinbart, dass ich ihn Fribourg besuchen werde.
Er wohnt in der Altstadt, nicht weit von der Kathedrale St. Niklaus. Ende Februar dieses Jahres hatte ich in Fribourg ein Seminar. Roschi, so sein Studentenname, lud mich zum Geburtstag seiner Tochter am 29. Februar ein. Bis heute kannte ich niemanden, der an einem Schalttag Geburtstag hat. Ein gutes Vorzeichen für ein frohes Zusammenkommen. Seine Tochter, Louise-Antoinette, kam damals als vierjähriges Mädchen, ab und zu mit ihrem Vater zu mir in meinem Chemielabor zu Besuch. Ich kochte dort an meiner Diss. Heute muss diese Dame auch schon tief in den Fünfzig sein.
Mit einer gewissen nervösen Neugier begab ich mich in die Rue des Chanoines. Vor der Haustüre hörte ich schon, dass ich nicht allein sein würde. Kaum drinnen, wähnte ich mich an einer Doktorfeier. Studentische Anlässe, wie wir sie im Restaurant Linde Oberstrass in Zürich feierten, wenn einer unserer Kommilitonen die Doktorprüfung bestanden hatte. Bestimmt waren mehr als zwanzig Personen zu Antoinettes Geburtstag erschienen. In Grüppchen standen sie herum, lachten, debattierten, nahmen sich wichtig, genauso wie wir es vor mehr als fünfzig Jahren getan hatten. Eine fröhliche Runde von Studenten, Eltern, Kindern, Enkeln. Ich mitten drin, der grosse Unbekannte.
»Hallo Hänschen« das war Roschi. So unbekannt war ich doch wieder nicht.
»Fühl Dich wie zu Hause. Bediene Dich selbst. Da kommt Toni.« Eine schöne reife Frau, die Tochter des Hauses, kam auf mich zu und umarmte mich, wie man das mit guten Bekannten tut. Sie war beeindruckend. Nicht die landläufige Schönheit aus den Modeblättern. Eine sehr starke Erscheinung mit einer Ausstrahlung, die alles Irdische überdeckte.
»Schön das Du gekommen bist, Hänschen!«
»Antonia, Louise-Antoinette Du siehst bezaubernd aus. Deine Anwesenheit macht mich schwanken«.
»Keine kitschigen Komplimente, alle nennen mich Toni und Du bist immer noch Hänschen, wie damals im Labor. Daran erinnerst Du Dich noch, das sind weit mehr als 50 Jahre her?« «Ich war damals schon gescheit und erinnere mich noch genau, wie es bei Dir im Labor roch. Ganz anders als bei Paps. Komm, setz Dich.«
An einem kleinen Tischchen versammelten sich Vater, Mutter, Tochter und ich. Toni ist Lehrerin am kantonalen Gymnasium. Sie hat einen Lehrauftrag an der Uni. Dort arbeitet sie mit vier anderen Kollegen an einem Nationalfondsprojekt. Erinnerungen werden ausgetauscht. Mit »Du feierst Deinen Geburtstag ja wie zu studentischen Zeiten« brachte ich das Thema aufs Tapet. Es lag mir daran, die Gelegenheit zu nutzen. Jemand der am 29. Februar Geburtstag hat trifft man nicht alle Tage. Diese Besonderheit möchte ich mich nicht entgehen lassen. Genaueres auszuloten reizte mich.
Toni setzte zu einer detaillierten Erklärung an:
»Ich habe nur alle vier Jahre Geburtstag an meinem Geburtstag. Das kommt daher, dass uns die Erde nicht das Vergnügen bereitet, in genau 365 Tagen, um die Sonne zu kurven. Sie braucht einen Vierteltag mehr. Das summiert sich alle vier Jahre zu einem ganzen Tag, dem Schalttag. Merke: Immer wenn die Jahreszahl ohne Rest durch vier teilbar ist, wird das Kalenderjahr zum Schaltjahr«.
Toni muss es ja wissen. Hat sie doch Geographie und Physik, genauer Astrophysik, studiert.
»Für hundert Jahre ist diese Faustregel gültig.« führt Antonia fort, »bei allen vollen Hunderten, wie 1700, 1800 und 1900, braucht es noch einmal eine Korrektur. Diese Jahreszahlen sind zwar durch vier teilbar, die Jahre werden aber nicht zum Schaltjahr. Mit diesem Wissen ist es für 99% der Menschheit klar, dass es Schaltjahre gibt und dass man sie berechnen kann. Zur Not gibt immer noch die gültige Jahresagenda Auskunft!«
»Für mich aber nicht!« Das war Gabriel-Théo, der Sohn von Toni. Er hatte sich aus einer kleinen Gruppe von Gästen gelöst und setzte sich zu uns. »Darf ich vorstellen, das ist mein Sohn Gabriel, der Wissenschaftler. Er hat an der ETH einen Master in Mathe geholt und bastelt jetzt an einer Diss hier an der Uni. Kompliziertes naturwissenschaftliches Zeug.».
«Ich möchte die Ausführungen meiner Mutter nicht widerlegen, aber das Jahr 2000 war ein Schaltjahr.« Das hatte auch ich noch in Erinnerung. Zu ersten Mal meldete sich Edith, die Mutter von Toni, zu Wort.
«Wir wissen jetzt, es gibt Schaltjahre und normale Kalenderjahre von 365 Tagen. So weit, so gut. Da habe ich aber noch eine Frage: An welchem Tag feiert nun jemand wie Toni, in einem Jahr, wo der Februar nur 28 Tage hat, seinen Geburtstag?«.
«Die Mehrheit macht’s am 1. März.« sagte Roschi, der eben seine Pfeife angezündet hatte.
»Wie so oft, irrt auch hier die Mehrheit.« war die Antwort von Gabriel. »Richtig ist der 28. Februar!«
»Woher diese Sicherheit?« Wollte der Vater wissen.
Jetzt gehörte die Bühne Gabriel:
»Das haben wir Julius Cäsar zu verdanken, der uns mit seinem julianischen Kalender bis tief ins Mittelalter beschenkte. In Ägypten hatte er neben Cleopatra auch den hellenischen Kalender in Alexandrien kennen gelernt. Er löste damit sein Terminproblem des Schalttages. Wir haben ihn später auch in unseren, gregorianischen Kalender übernommen.
Cäsar hing den Schalttag nicht als letzten Tag im Februar an. Er fügte ihn vor dem 24. Februar ein. Damit erreichte er, dass Ereignisse, Jubiläen oder Geburtstage welche an den Daten 24./ 25./ 26./ 27. und 28. Februar ihren festen Platz hatten ihn auch dortbehalten konnten. Schaltjahr hin oder her. Egal ob wir uns in einem Schaltjahr befinden oder nicht. Die alten Römer kannten kein nummeriertes Datum wie wir. Sie orientierten sich in diesem Fall an dem ersten März.
Der letzte Tag des Monats Februar war der erste Tag vor dem ersten März. In einem Schaltjahr war das nach unserem Kalendersystem der 29. Februar und im Normaljahr der 28. Für die Römer war das die Form der Datumsgebung.
Wer also am 29. Februar geboren wurde, war am letzten Tag im Februar geboren. So sollte es auch in einem Nichtschaltjahr sein. Das Wiegenfest findet logischerweise dann am 28.,dem letzten Tag im Februar, statt.»
Nach einem tüchtigen Schluck Rotwein übernahm Toni wieder das Gespräch:
»Es ist immer eine helle Freude, wenn man bei seinen Kindern feststellen kann, dass von der klassischen Bildung im Gymnasium noch etwas hängen geblieben ist. Reichlich gewöhnungsbedürftig bleibt das Ganze mit dem julianischen Kalender trotzdem. Die Römer gingen beim Rechnen und beim Bestimmen des Datums ihre eigenen Wege. Meine Verwunderung über diese komplizierte Denkweise bleibt bestehen. Obwohl das römische System auch seine Vorteile hatte. Es signalisierte ein Ereignis im Voraus.
Wenn jemand auf den Ersten des Monats eine Schuld zu begleichen hatte, wusste er «fünf Tage vor den Kalenden des März», dass er in fünf Tagen seinen Gläubiger bedienen musste.«
Fast wie ein Schlusswort, setzt Gabriel jetzt zu seiner Bemerkung an.
»Für uns sieht es kompliziert aus. Für die Römer war es Alltag. Sie regierten damit immerhin während über 15 Jahrhunderten ein Weltreich.«
Wir waren so tief im Gespräch vertieft, dass ich gar nicht gemerkt hatte, wie sich die Geburtstagsversammlung schon ziemlich aufgelöste. Auch ich suchte die Gastgeberin. Bedankte mich für die Einladung und gratulierte Antonia zu ihrem klugen Sohn.
Wieder auf der Strasse, blickte ich den Turm der Patronatskirche hoch, und bewunderte die Schönheit der Gotik.
»Was man an einer Geburtstagseinladung nicht alles lernen kann.« dachte ich und stapfte dem Bahnhof entgegen.

 

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Année bissextile

 

Nous nous étions quelque peu perdus de vue, le Dr. Rochat et moi. Mais depuis que je fréquente plus souvent l’université de Fribourg, nous nous rencontrons à nouveau et buvons à l’occasion une bière ensemble.
Clément-Maxime Rochat a fait ses études à l’école polytechnique fédérale en même temps que moi. Si mes souvenirs sont exacts, il a rédigé sa thèse de doctorat en physique. Désormais il est professeur en retraite de l’université de Fribourg. Lors du dernier Dies academicus nous avions convenu que j’irais le voir à Fribourg. Il habite dans la vieille ville, non loin de la cathédrale de St. Nicolas. Sachant que je participerai à un séminaire à Fribourg fin février, le surnommé Roschi m’a invité à l’anniversaire de sa fille, le 29 février. Je n’avais encore jamais rencontré une personne qui soit née ce jour intercalaire. Un bon signe promettant une fête joyeuse. Quand elle avait 4 ans, sa fille Louise-Antoinette accompagnait quelques fois son père lorsqu’il venait me voir dans mon laboratoire de chimie où je préparais ma thèse. Aujourd’hui cette dame doit avoir atteint largement la cinquantaine.
Je me rendais donc rue des Chanoines, curieux et légèrement tendu. Avant même d’entrer je m’aperçus que je ne serai pas seul. Une fois à l’intérieur je trouvais une ambiance qui me rappelait les fêtes d’étudiants que nous célébrions au restaurant Linde Oberstrass à Zürich en l’honneur de collègues ayant réussi leur doctorat. Ici, plus de vingt personnes s’étaient réunies pour fêter l’anniversaire d’Antoinette. Par petits groupes elles discutaient, riaient, se prenaient au sérieux, tout comme nous le faisions plus de cinquante ans plus tôt. Une joyeuse bande d’ex-étudiants, parents, enfants, petits-enfants. Et moi-même au milieu, en grand inconnu.
«Mon cher Jeannot» – c’était Roschi. Je n’étais donc pas si inconnu que ça.
«Fais comme chez toi. Sers toi. Voici Toni».
Une belle femme dans la splendeur de son âge, la fille de la maison, nous a rejoint et m’a enlacé comme une vieille connaissance. Elle était impressionnante. Loin de la beauté banale des revues de mode, le rayonnement d’une personnalité forte la situait bien au-dessus des critères physiques courants.
«Merci d’être venu, Jeannot!»
«Antonia, Louise-Antoinette, tu es resplendissante. Ta présence me laisse pantois.»
«Pas de chiqué entre nous, tout le monde m’appelle Toni et toi t’es toujours Jeannot comme dans le temps, au laboratoire. T’en souviens-tu encore, ça date quand-même de plus de 50 ans? J’étais déjà du genre éveillé et me souviens toujours de l’odeur qui régnait dans ton laboratoire, bien différente de celle du labo de papa. Viens t’asseoir.»
Réuni autour d’une petite table, avec le père, la mère et la fille, j’apprends que Toni est enseignante au lycée cantonal. Elle est aussi chargée de cours à l’université où elle travaille avec quatre collègues sur un projet du fond national. Nous échangeons nos souvenirs. Avec la remarque «tu célèbres ton anniversaire comme du temps de nos études» je l’amène au sujet qui m’intéresse. On ne rencontre pas tous les jours une personne née un 29 février. Je n’allais pas laisser s’échapper l’occasion d’explorer cette particularité. Toni s’est lancée dans une explication détaillée.
«Mes anniversaires n’ont lieu que tous les quatre ans le jour de ma naissance. Ce phénomène est dû au fait que la terre ne met pas exactement 365 jours pour achever son trajet autour du soleil. Il dure un quart de journée de plus. Un retard qui atteint un jour entier au bout de quatre ans, compensé par le jour intercalaire. A noter: toute année dont le chiffre est divisible par quatre sans retenue est bissextile.»
Toni doit le savoir. Elle a quand-même étudié la géographie et la physique, plus exactement l’astrophysique. Elle poursuit:
«Cette règle est valable pour la durée d’un centenaire. Tous les 100 ans, comme 1700, 1800, 1900, une nouvelle correction est nécessaire. Ces années sont bien divisibles par quatre, mais ne sont pas pour autant bissextiles. Fort de ce savoir, il devient clair pour 99% des humains que des années bissextiles existent et peuvent être calculées. Si nécessaire, on peut toujours consulter le calendrier.»
«Mais pas pour moi!» dit Gabriel-Théo, le fils de Toni, qui avait quitté un petit groupe pour nous rejoindre.
«Je vous présente mon fils Gabriel, le scientifique. Il a fait sa maîtrise en math à l’EPF à Zurich et bricole maintenant une dissertation ici, à l’université. Des machins scientifiques compliqués.»
«Sans vouloir contredire ma mère, je dois faire remarquer que l’année 2000 était une année bissextile.»
Je me souvenais de cela aussi. Pour la première fois, la mère de Toni s’est manifestée:
«Nous savons désormais qu’il y a des années bissextiles et des années normales de 365 jours. Très bien. Mais il reste une question: les années dont le mois de février n’a que 28 jours, quelle date choisira-t-on pour fêter l’anniversaire d’une personne comme Toni?»
«La majorité choisit le 1. mars» répond Roschi qui vient d’allumer sa pipe.
«Comme souvent, la majorité se trompe» oppose Gabriel, «la date correcte est le 28 février!»
«D’où vient cette certitude?» demande le père.
Dès lors, la scène appartient à Gabriel: «Nous le devons à Jules César qui nous a procuré le calendrier julien, utilisé jusqu’à loin dans le moyen-âge. Lors de son séjour en Egypte il a fait la connaissance non seulement de Cléopâtre mais aussi du calendrier hellénique en Alexandrie. Il a ainsi résolu son problème de positionnement du jour intercalaire. Solution que nous avons introduit ensuite dans notre calendrier grégorien.
César n’a pas ajouté le jour supplémentaire à la fin du mois de février. Il l’a placé avant le 24 février. Ainsi, des évènements, jubilés ou anniversaires gardaient leurs places les 24/25/26//27 et 28 février. Année bissextile ou non. Les anciens romains ne connaissaient pas de dates numérotées comme nous les pratiquons. Dans le cas présent ils se référaient au premier mars.
Le dernier jour de février s’appelait «premier jour avant le premier mars». Selon notre calendrier c’était le 29 février en année bissextile et le 28 en année normale. Voilà comment les romains dataient leur calendrier. Qui avait vu le jour le 29 février était né le dernier jour du mois. Et cela devait être maintenu dans les années non bissextiles. Logiquement, l’anniversaire se fête donc le 28 février, dernier jour du mois.
Après une bonne gorgée de vin rouge Toni a repris la parole:
«C’est une pure joie de constater que sa progéniture a retenu quelques bribes de sa formation classique au lycée. Tout de même, il faut s’y habituer, à ce calendrier julien. Les romains avaient leur propre façon de calculer et de gérer le calendrier. Je suis toujours étonnée de leur manière de penser compliquée. Même si le système romain avait aussi ses avantages. Il signalait les évènements d’avance. Si quelqu’un devait régler une dette au premier du mois, il était prévenu «cinq jours avant les calendes de mars».
Quasiment comme conclusion, Gabriel fait remarquer «Pour nous cela paraît compliqué. Pour les romains c’était le quotidien. Ils ont quand-même régné ainsi sur un empire mondial pendant plus de quinze centenaires.»
Nous étions tellement accaparés par notre sujet que je n’avais pas remarqué la dispersion discrète de cette assemblée d’anniversaire. Je me suis mis à la recherche de notre hôtesse pour la remercier de l’invitation et la féliciter de la perspicacité de son fils.
De retour dans la rue, mon regard s’est levé vers la tour de l’église patronale et j’admirais sa beauté gothique.
« Que de choses à apprendre lors d’une invitation d’anniversaire» me disais-je et me dirigeais vers la gare.

 

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Pipe

Vorwort
Vielen von meinen Kolumnen erscheinen auch in französischer Sprache. Damit werden meine welschen Freunde und Verwandten in ihrer Muttersprache bedient. Für den französischen Text zeichnet Hans Rhyn verantwortlich. Er ist als Schweizer in der Nähe von Basel geboren. Seine Studien absolviert er auch in unserem Land. Dann, vor mehr als fünfzig Jahren, ist er nach Frankreich ausgewandert. Er ist heute auch Franzose und lebt in der Pariser Region. Wir kennen einander seit seiner Emigration und sind Freunde, dicke Freunde
Hans beherrscht die französische Sprache. Darüber hinaus gelingt es ihm die Stimmung und die Absicht des Verfassers zu erfassen und unter dem Gebrauch aller Gallizismen in die Sprache Voltaires zu übertragen. Er ist eben kein Übersetzer, er ist ein Künstler mit höchsten Gefühlen für den zu übertragenden Text. Ein Künstler dem es gelingt meine Gedanken zu veredeln. Ich stehe tief in seine Schuld und schätze mich glücklich mit ihm zusammenzuarbeiten.
Auch die folgende Geschichte “Pipe” belegt diese seine besondere Fähigkeit. Viel Spass beim lesen.

 

«La trahison des images» [Der Verrat der Bilder] René Magritte 1929 Öle auf Leinwand 59x65 cm County Museum Los Angelos

«La trahison des Images»
René Magritte 1929
Huile sur toile 59×65 cm
County Museum Los Angeles

 

L’artiste voulait démontrer que l’image, même la plus réaliste, n’est pas identique à l’objet. Il s’agit d’une représentation et non d’une pipe réelle qu’on peut bourrer et fumer. René François Ghislain Magritte était un peintre belge surréaliste vivant principalement à Bruxelles de 1898 à 1967. Le surréalisme était une tendance artistique qui refusait les raisonnements usuelles de la logique en faveur de valeurs de l’irrationnel, le rêve, la révolte.
Il m’arrive de me sentir ainsi quand je me permets de fumer une pipe en me promenant sur le quai de la Limmat à Zürich. Si les regards pouvaient tuer, les autres promeneurs, convives bien-pensants, m’auraient expédié au paradis sans hésiter. Là-haut, je pourrais m’entretenir avec Saint-Pierre du plaisir qu’éprouvent les fumeurs de pipe. A bord de son bateau de pêcheur, il a sûrement fumé sa pipe, lui aussi. En effet, la découverte la plus ancienne d’une pipe date du 15. siècle avant JC. Je ne risque donc pas de me tromper en supposant que, 1400 ans plus tard, on fumait la pipe dans l’entourage de Jesus. Qu’on s’adonna à se plaisir. Nous autres européens avons été servis par Christophe Colomb qui a apporté d’Amérique la pipe telle que nous la connaissons. C’est là qu’a débuté sa marche triomphale jusqu’à nos jours. L’odeur de la fumée de pipe est même appréciée par des dames résolument conscientes de leur santé. Et pourtant, le fumeur de pipe rencontre en Suisse un problème d’image personnelle.
On dit d’Albert Einstein qu’il avait un faible pour la pipe. « Avant de répondre à une question délicate, il faut d’abord allumer une pipe ». Voilà une des sagesses du plus grand physicien du siècle passé. Mais le cercle d’amateurs célèbres de la pipe ne se limite pas aux scientifiques ; de fameux peintres tels que Paul Klee et Vincent van Gogh en font partie. Sans parler de Friedrich Dürrenmatt, Max Frisch, Günter Grass et Mark Twain. Ils aimaient bien se faire représenter par leur pipe. C’était leur marque personnelle. Les grands penseurs fument la pipe ! Sherlock Homes et son créateur Arthur Conan Doyle, Jean Gabin en commissaire Maigret étaient des fumeurs de pipe. Et je devrais m’abstenir ici à Zürich de ce plaisir ? « II fumo uccide » est marqué sur ma boite à tabac. La nicotine nuit à la santé. Boire trop d’eau aussi. Je me réfère à Paracelse, le médecin, alchimiste, astrologue, mystique et philosophe qui disait : « Toute chose est poison, rien n’est sans poison, seul le dosage fait qu’une chose ne soit pas poison ».
Fumer une pipe après le dîner est un plaisir. Le plaisir représente des vitamines de l’âme. Seule la dépendance est condamnable. Je peux comprendre qu’il ne faut pas fumer dans des locaux publics. L’air ambiant au restaurant Zeughauskeller est réellement plus propre maintenant qu’avant l’interdiction de fumer fédérale. Dommage que l’état ait été obligé d’intervenir pour maitriser la fumée. Je n’aurais jamais eu l’idée d’allumer une pipe pendant un repas ou en société. Il n’est évidemment pas acceptable d’incommoder son environnement par la fumée de pipe. Mais à l’air libre… ? Depuis que j’ai pu éviter le pire lors de ma promenade sur le quai de la Limmat, je ne fume plus que chez moi. J’y profite tranquillement. Je jouis du plaisir de fumer. La jouissance comprend aussi la modération, la maitrise de soi, l’absence d’exagération. Je prends donc la responsabilité de garder l’équilibre entre le maintien de ma santé et le plaisir de la pipe. Sans pour autant mélanger rêve et réalité comme René Magritte.

 

 

 

 

 

 

 

 

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Pfeife

«La trahison des images» [Der Verrat der Bilder] René Magritte 1929 Öle auf Leinwand 59x65 cm County Museum Los Angelos

«La trahison des images»
[Der Verrat der Bilder]
René Magritte 1929
Öl auf Leinwand 59×65 cm
County Museum Los Angeles

Es war die Absicht des Künstlers, zu demonstrieren, dass selbst die realistischste Abbildung eines Objektes nicht mit dem Objekt selbst identisch ist. Man hat es mit einem Bild zu tun, nicht mit einer Pfeife, die man stopfen und rauchen kann. René François Ghislain Magritte war ein belgischer Maler des Surrealismus, der von 1898 bis 1967 hauptsächlich in Brüssel lebte. Hauptaufgabe des Surrealismus war es, die herkömmlichen Sehgewohnheiten zu erschüttern und Traum und Wirklichkeit zu vermischen.
So komme ich mir bisweilen vor, wenn ich mir gestatte in Zürich, auf dem Limmatquai spazierend, eine Pfeife zu rauchen. Wenn Blicke töten könnten, ich wäre schon längst von den dort lustwandelnden Gutmenschen ins Paradies befördert worden. Dort würde ich mich mit Petrus über die Schönheit des Pfeifengenusses unterhalten. Bestimmt hat auch er als Fischer in seinem Boot eine Tabakpfeife gequalmt. Denn der älteste Fund einer Pfeife wird auf das 15. Jahrhundert vor Christus datiert. Da kann ich wohl mit Sicherheit annehmen, dass, 1400 Jahre später, auch in der Umgebung von Jesus die Pfeife geraucht wurde. Diesem Genuss gehuldigt wurde. Für uns Europäer wurde die Pfeife, wie wir sie heute kennen, von Christoph Kolumbus aus Amerika ins Abendland gebracht. Hier startete sie ihren Siegeszug bis in unseren Tagen. Der Geruch von brennendem Pfeifentabak wird sogar von absolut gesundheitsbewussten Damen als angenehm empfunden. Und doch, wer Pfeife raucht hat in der Schweiz ein Imageproblem.
Von Albert Einstein erzählt man, wie er eine ausgesprochene Schwäche für die Tabakpfeife gehabt haben soll. «Bevor man eine heikle Frage beantwortet, sollte man immer zuerst eine Pfeife anzünden». Eine der Weisheiten des grössten Physikers des letzten Jahrhunderts. Nicht nur die Wissenschaftler, auch berühmte Maler wie Paul Klee und Vincent van Gogh liebten den Tabak. Ganz zu schweigen von Friederich Dürrenmatt, Max Frisch, Günter Grass und Mark Twain. Sie liessen sich alle gerne mit ihrer Pfeife abbilden. Die Pfeife war ihr Logo. Grosse Denker rauchen Pfeife! Sherlock Holmes und sein Autor Arthur Conan Doyle, Jean Gabin als Darsteller von Kommissar Maigret, alle waren Pfeifenraucher. Da soll ich mich hier in Zürich von einem solchen Genuss abstinenzieren? «Il fumo uccide» steht auch auf meiner Tabakdose. Nikotin ist gesundheitsschädlich. Zu viel Wasser trinken auch. Da beziehe ich mich auf Paracelsus, den Arzt, Alchemisten, Astrologe, Mystiker und Philosophen: «Alle Dinge sind Gift, und nichts ist ohne Gift; allein die Dosis machts, daß ein Ding kein Gift sei.“
Eine Pfeife nach dem Nachessen ist ein Genuss. Genuss ist Vitamine für die Seele. Verwerflich ist nur die Sucht. Da verstehe ich schon, dass in öffentlichen Lokalen nicht geraucht werden soll. Die Luft im Restaurant Zeughauskeller ist wirklich sauberer als vor dem eidgenössischen Rauchverbot. Schade nur, dass der Staat eingreifen musste, um den Raucherqualm zu bändigen. Mir wäre es nie eingefallen während des Essens oder in Gesellschaft eine Pfeife anzuzünden. Selbstverständlich ist es nicht zulässig, die Umgebung mit meinem Pfeifenrauch zu belästigen. Aber im Freien…? Seitdem ich bei meinem Spaziergang auf dem Limmatquai mit dem Leben davongekommen bin, rauche ich nur noch, wenn ich zu Hause bin. Im Stillen geniesse ich dort meine Pfeife. Da geniesse ich den Tabak. Geniessen heisst auch sich mässigen, beherrschen, nicht übertreiben. Dort übernehme ich die Verantwortung, indem ich die Erhaltung meiner Gesundheit und den Pfeifengenuss im Gleichgewicht halte. Ohne wie René Magritte, Traum und Wirklichkeit zu vermischen.

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Veränderung

Als ich heute in der S-Bahn nach Zürich fuhr, war mir ums Nichtstun. Im Zug sitzend, den Gedanken nachgehend. Wenn die Aussenwelt vorbeizieht, regt mich das zum Denken an. Diese bewegte Landschaft wirkt äusserst stimulierend auf meinen Denkapparat.
Nur schon seit dem Millennium, geht mir durch den Kopf, hat die Welt sich stark verändert. Die Art zu politisieren hat sich verändert. Das gesellschaftliche Zusammenleben hat sich gewandelt. Veränderungen in der Art wie wir den Alltag gestalten, sind manifest. Die grossen Fortschritte in der Datenverarbeitung und in der Kommunikation sind gewaltig und haben sicher ihren Beitrag dazu geleistet. Ausserdem finden Viele, die Jugend habe sich zum Schlechten verändert. Sehen wir uns diese Veränderungen und ihre Gründe näher an.
Damals in Luzern waren wir drei Freunde, die alle in die Kantonsschule gingen. Teilweise hatten wir denselben Schulweg. Nach Schulschluss wurde viel berichtet, wir hatten viel auszutauschen. So kam es, dass wir am Scheidepunkt der Nachhausewege angekommen, gern und gut noch ein halbe bis eine ganze Stunden zusammenstanden und von Erlebnissen berichteten. Erstaunlich viel hatten wir immer zu vermelden. Der Informationsfluss wollte und wollte nicht abbrechen. Als wir uns, jeder auf seinem letzten Stück des nach Hause Gehens, trennten, war der Redefluss meistens verebbt. Wir hatten kalt und wir hatten Hunger. Bis zum nächsten Tag war das Informationsbedürfnis gestillt.
Der grosse Unterschied zu den Jungen von heute: Wir hatten kein Handy. Damals besassen drei Viertel der Bevölkerung, die älter als 15 Jahre war, kein Telefon. Hier und jetzt in der S-Bahn fällt das besonders auf. Jedermann, ausnahmslos jedermann schaut auf einen Bildschirm. Was machen die denn die ganze Zeit? Meine Enkelin hat mich ins Bild gesetzt. Sie hören Musik. Sie lesen News. Sie gamen [Fachausdruck für „mit elektronischen Spielen die Zeit vertreiben“]. Sie posten [Fachausdruck für „eine elektronische Nachricht absetzen“] ins Facebook oder im Twitter. Kurz sie reden mit Freunden. Per Handy oder per Tablet, statt an der Strassenecke stehend, frierend. Eigentlich kein grosser Unterschied zu damals. Immer noch werden Informationen und wird Tratsch ausgetauscht.
Leute meiner Altersgruppe – die echten Alten – finden das eine schlechte Entwicklung für die Gemeinschaft. Sie reden von Verdummung, von Isolation, von mangelnden persönlichen Kontakt. Gar von Sucht.
Hier fällt mir meine Gymnasialzeit wieder ein. Hulahoop war gross in Mode. Das war 1958. Jede Frau und jeder Mann schwang einen Plastikring um seine Hüfte. Trend und Sucht lagen nahe bei einander. Überall und jederzeit wurde geschwungen. Die Plastikherstellerin BASF war nicht mehr in der Lage, genügend PVC-Rohre zu liefern, damit die Hulahoop-Ringe hergestellt werden konnten. Wenn schon chatten [Fachausdruck für“ elektronische Kommunikation in Echtzeit übers Internet“] eine Sucht sein soll, was war dann Hulahoop?
Für mich liegt die Vermutung nahe, dass heute die Jungen mehr Briefe und Notizen verschicken als wir das damals getan haben. Ist es nicht natürlich, dass sie die Instrumente dazu verwenden, die heute zur Verfügung stehen? Die Segnungen der elektronischen Kommunikationsindustrie: Twitter, Facebook, E-Mail, Skype.
Auch wir hatten damals, 1958, vom „Grossen Einmaleins“ Abschied genommen und den Rechenschieber und die Logarithmentafel zum Rechnen verwendet. War das eine Vereinfachung, eine echte Veränderung!
Egal welche Epoche der Geschichte man untersucht. Es hat immer von Generation zu Generation Veränderungen gegeben. Veränderungen begleiten unser Leben. Versuchen wir Senioren dort doch nicht immer nur das Negative, das Gefährliche zu orten.
Hier ein positives Beispiel zum Valentinstag:
Acht junge Herren besuchten unter der Leitung eines 5-Sterne-Kochs einen ganz speziellen Kochkurs. Es wird ein Valentinsmenü bereitet. Ziel war es, am 14. Februar, am Feste des Heiligen Valentins, dieses Festessen ihren Angebeteten zu servieren. Geht da nicht eine originelle Liebe durch den Magen? Bischof Valentin, der im 3. Jahrhundert nach Christus als Märtyrer starb, wird heute noch für eine gute Heirat angerufen.
Seit es Menschen gibt, gibt es Nachwuchs, eine neue Generation im Entstehen. Diese sucht ihren eigenen Weg. Es war immer der Nachwuchs, welcher die Umwandlung verlangte, die Modifizierung vorantrieb. Wen wundert’s, dass sie damit sehr oft mit den Ältesten im Clinch lagen. Schon Sokrates soll sich über eine Auflösung der Rollenverteilung zwischen Alten und Jungen beklagt haben. Neu scheint das Spannungsfeld der Veränderung zwischen jung und alt, zwischen gestern und morgen, nicht zu sein. Jede neue Generation ist wieder und wieder auf der Suche nach einer neuen Lebensgestaltung. Es scheint ein Teil des Schöpfungsplans zu sein. Die Triebfeder des Fortschritts ist sicher hier zu suchen.
Nehmen wir doch zur Kenntnis, dass das Verhalten der Jugend nur anders ist als zu unserer Zeit. Wesentlich unterscheiden sie sich aber nicht von uns, als wir damals so alt waren, wie sie heute sind.

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Evolution

Bien installé dans le train qui m’amena à Zürich aujourd’hui, je fus d’humeur oisive. Assis confortablement, laissant les pensées vagabonder. Le paysage défilant devant la fenêtre m’incite à la réflexion. Cet environnement en mouvement stimule mes capacités mentales.
Une idée me passe par la tête: rien que depuis le changement de millénaire, le monde a changé considérablement. La façon d’agir des politiciens s’est modifiée. La cohabitation sociale s’est transformée. Les changements dans notre mode de vie au quotidien sont manifestes. Les progrès énormes dans le traitement de données et de la communication y sont sans doute pour quelque chose. Mais il y a aussi des voix qui reprochent à la jeunesse d’avoir évolué dans un mauvais sens. Examinons donc de plus près ces changements et leurs causes.
Dans le temps, à Lucerne, nous étions trois amis qui fréquentions l’école cantonale. Nous partagions en partie le même chemin d’école. A la sortie, nous eûmes beaucoup à nous dire, à échanger nos opinions. Ainsi, arrivés à la séparation de nos chemins, nous nous arrêtions et passions encore une demi-heure à une heure à discuter. Il est étonnant combien de sujets étaient évoqués. Le flux d’informations ne voulait pas s’arrêter. Quand nous nous séparions enfin pour prendre chacun son dernier bout de chemin, la source s’était généralement tarie. Nous avions froid et faim. Le besoin de communication était satisfait jusqu’au lendemain.
Voici la grande différence par rapport aux jeunes d’aujourd’hui: nous n’avions pas de téléphone mobile. De ce temps-là, les trois quarts de la population au-dessus de 15 ans n’avait pas le téléphone. Aujourd’hui et dans mon train, l’image est frappante: tout le monde, sans exception, regarde son écran. Que font ils donc pendant tout ce temps? Ma petite-fille m’a mis au courant. Ils écoutent de la musique. Ils lisent les nouvelles. Ils gament [terme technique pour «passer le temps à pratiquer des jeux électroniques»]. Ils postent [terme technique pour «envoyer un message électronique»] dans Facebook ou Twitter. Bref, ils conversent avec des amis. Par téléphone portable ou tablette au lieu de bavarder au coin d’une rue, au froid. Au fond, pas de grande différence par rapport au passé. Il s’agit toujours d’échanger des informations et des potins.
Des gens de mon âge les vrais vieux considèrent cela comme une évolution mauvaise de notre société. Ils parlent d’abêtissement, d’isolation, de manque de contact personnel. Même de dépendance maladive.
Voilà que je me souviens à nouveau de mon temps du lycée. Le Hula hoop fut la grande mode. C’était en 1958. Hommes et femmes faisaient tourner un cerceau en plastique autour de leur taille. Tendance et dépendance avoisinaient. On se déhanchait partout et à tout moment. Le fabricant de matière plastique BASF n’arrivait plus à satisfaire la demande de tubes en PVC des producteurs de cerceaux Hula hoop. Si le «chat» [terme technique pour «communication électronique par Internet en temps réel»] doit être considéré comme dépendance, qu’était donc le Hula hoop?
Il me semble que les jeunes d’aujourd’hui expédient plus de lettres et de notes que nous-autres de notre temps. N’est-il pas naturel qu’ils se servent des moyens modernes qui sont à leur disposition? Des bienfaits de l’industrie de la communication électronique: Twitter, Facebook, e-mail, Skype?
Nous aussi avons abandonné alors, en 1958, la «grande table de multiplication» en faveur de la règle de calcul et la table de logarithmes. C’était une simplification, un changement authentique!
N’importe l’époque qu’on examine, il y a toujours eu des évolutions d’une génération à l’autre. Les changements accompagnent notre vie. Nous autres seniors, cessons donc de repérer systématiquement les aspects négatifs et dangereux.
Voici un exemple positif pour la Saint Valentin:
Huit jeunes messieurs ont suivi un cours de cuisine très particulier sous les ordres d’un cuisinier à 5 étoiles. Il s’agissait de préparer un menu de la Saint Valentin. Le but étant de servir ce repas de fête à leurs adorées le 14 février, fête de la Saint Valentin. N’est-ce pas un amour original qui passe par l’estomac? Encore de nos jours on prie l’évêque Valentin, mort comme martyr au 3. siècle après JC, de nous procurer un mariage heureux.
Depuis qu’il y a des hommes sur terre il y a la relève, une nouvelle génération qui se crée. Qui cherche son propre chemin. C’étaient toujours les jeunes qui ont demandé le changement et fait avancer les modifications. Il n’est pas étonnant qu’ils furent souvent en désaccord avec les anciens. Il paraît que déjà Socrate s’était plaint de la disparition des règles des rapports établies entre jeunes et vieux. La tension due à l’évolution, entre la jeunesse et les anciens, entre hier et demain n’est donc pas nouvelle. Chaque génération se met de nouveau à rechercher une conception nouvelle de la vie. Il semble que cela fasse partie du plan de la création. C’est certainement le moteur du progrès.
Acceptons donc que le comportement de la jeunesse actuelle n’a que l’apparence d’être différent de celui de notre temps. Mais fondamentalement, il n’est pas différent du nôtre quand nous avions l’âge qu’ils ont aujourd’hui.
[Traduction: Hans Rhyn, St, Siméon, France]

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The Writer Automaton Switzerland

Vor ein paar Tagen erhielt ich diesen Link von meinem Freund und Konsemester Dr. Fadel Ibrahim. Es ist eine schöne Ergänzung zur vorangehenden Kolumne „Roboter“. Es beindruckt mich immer wieder wie gewisse Themen in der Luft liegen. Kaum war meine Kolumne geschrieben erschienen zwei Artikel in der Tagespresse. In der Neuen Zürcher Zeitung unter dem Titel „Wie Roboter den Arbeitsplatz umkrempeln“[NZZ-20151229-27] und im Tagesanzeiger „Wenn Roboter wie Menschen sehen“ [TA-20160104-40]. Dazu kommt noch das Video, welches ich von Fadel erhielt. Offenbar ist das Interesse an Roboter im Wachstum. Es ist unglaublich wie die Schweizer Uhrmacher im Jura die mechanische Miniaturisierung beherrschten. Auf dem unten angeführten Link ist ein Clip von vier Minuten Dauer gespeichert. Wirklich sehenswert, es geht um Folgendes:

Eine 240 Jahre alte Nachbildung eines Knaben, welcher schreiben kann. Eine Uhrwerk-Kreation von Pierre Jacquet-Droz, ein Uhrmacher aus dem Schweizer Jura. Dieser Schreiber ist in der Lage, jede Art Texte, zu schreiben. Er schreibt mit einem Gänsekiel, welcher er von Zeit zu Zeit ins Tintenfass taucht. Wenn er die Feder aus dem Tintenfass hebt, bewegt er seine Hand einwenig, um das Zuviel an Tinte abzuschütteln. Seine Augen folgen dem Text, während er schreibt. Auch bewegt er seinen Kopf, wenn er mit der Feder Tinte holt. Dieses Wunderwerk ist heute im Musée d’Art et Histoire in Neuchâtel, Schweiz zu bewundern. Das komplexe Automatenwerk, funktioniert heute noch, nach240 Jahren. Viel Spass

http://www.chonday.com/Videos/the-writer-automaton

 

 

 

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Roboter

Bestimmt denken Sie jetzt, liebe Leserin, an ein hässliches Männchen aus Kunststoff, welches Ihnen mit einer blecherner Stimme «Guten Tag» sagt und Ihnen eine Tasse Tee ans Bett bringt. Wenn es Ihnen, lieber Leser, ähnlich geht in Angesicht eines solchen mechanischen Heinzelmännchens, so ist dies kein Wunder, völlig normal, völlig natürlich.
Roboter sind vor circa hundert Jahren in der Literatur entstanden. Karel Capek, ein tschechischer Schriftsteller, liess in einem Theaterstück einen Maschinenmensch auftreten und nannte ihn Roboter. Von hier an startete der Robi, wie man ihn oft liebevoll nennt, seinen Siegeszug durch Film und Bücher.
Robi wurde zum Beispiel für die Wechselwirkung zwischen der Fiktion und dem realen Fortschritt der Technik. Die Ingenieure liessen nicht auf sich warten und packten die Sache prosaisch wissenschaftlich an. So kommt es, dass heute die Fertigung eines Automobils ohne den Einsatz von Industrierobotern nicht mehr denkbar ist.
Die Entwicklung dieser selbstständig agierenden Geräten wurde von allen Industrienationen mit Hochdruck vorangetrieben. Auch in Japan. Dort gibt es ein Hotel wo der Gast an der Rezeption von einem Robi empfangen wird. Das Gepäck wird mit Handhabungsautomaten ins Zimmer spediert. Der Lift funktioniert nur, wenn man im Besitz eines elektronischen Zimmerschlüssels ist. Weit und breit keine menschliche Seele. Gewöhnungsbedürftig, diese neue Welt.
Vor die Erfindung des Roboters durch den Schriftstellers Capek verwendete man den Begriff des Automaten. Die Menschheit hat sich schon immer damit beschäftigt, sich von der Mühsal der körperlichen Arbeit zu erlösen. Automaten zu bauen.
In der Antike entwickelte der griechische Mathematiker und Ingenieur Heron von Alexandria, Mechanicus genannt, eine Vorrichtung bei dem sich die Tempeltüren, wie von Geisterhand öffneten, wenn auf dem Altar ein Feuer entzündet wurde.
In der Renaissance hat der berühmte italienische Maler, Bildhauer, Architekt, Ingenieur und Naturphilosoph, Leonardo da Vinci (1452 – 1519) einen lebensgrossen Roboter gebaut, der seine Arme bewegen, sich aufsetzen und seinen Kopf drehen konnte.
Wirklich zur Blüte kam der Bau von Automaten im 18. Jahrhundert. Ende der 1765er Jahre hatte Wolfgang von Kempelen einen „Schachtürken“ gebaut. Mit diesem automatischen Schachspieler bereiste er Europa und die USA. Er forderte dabei grosse Schachspieler heraus, eine Partie mit dem Automaten zu spielen. Es war kein uhrwerkbetriebener Schachspieler, es war eine Betrügerei, ein grosser Bluff. Wie die Maschine als Schwindel entdeckt wurde, werde ich in einer späteren Kolumne einmal erzählen.
Mit der Zeit wurden die Automaten immer komplexer. Die Uhrmacher jener Zeit entwickelte Puppen welche schreiben, geige- oder trompetespielen konnten. Diese Automaten waren die Vorläufer der Computer. Die Maschinen verfügten über ein Programm und einen Speicher und konnten programmiert werden. Schöne Exempel davon sind uns noch erhalten und im Spieldosen- und Automatenmuseum in St. Croix, Kanton Neuchâtel, Schweiz, zu besichtigen.
Alle diese Erfindungen hatten keinen direkten ökonomischen Wert. Sie förderten den Erfindergeist, riefen Erstaunen hervor, sorgten für Verblüffung. Ein Mehrwert hinsichtlich Produktivitätssteigerung und Kosteneinsparung war nicht von Bedeutung.
Das änderte sich schlagartig mit der Entdeckung der Elektrizität und der Erfindung der Dampfmaschine. Die zunehmende Möglichkeit der Automatisierung von Arbeitsabläufen erlaubte immer mehr Menschen sich von der körperlichen Alltagslast zu befreien. Wahrlich sichtbar ist das im Bereich des Haushalts. In der Küche wurde der Holzherd durch den Gasherd und dann durch den Elektroherd abgelöst, bis der Mikrowelleherd vieles übernahm. Staubsauger, Nähmaschine, Waschautomat, Wäschetrockner, Geschirrspüler, Kühlschrank schafften Voraussetzungen die Hausarbeit einfacher, besser und schneller zu erledigen.
Für weitere Annehmlichkeiten sorgten die elektrische Glühbirne, das Telefon, das Radio, der Fernseher, das Handy, der Skype, der PC und das Internet.
In der Bürowelt ist eine ähnliche Entwicklungskette zu beobachten: Morsealphabet – Fernsprecher – Schreibmaschine – Schreibautomat mit Kugelkopf – Diktiergerät – Textverarbeitung – PC – Fax – Fotokopierer – Lochkarten – Grosscomputer – Füllfeder – Kugelschreiber – Filzstift – Marker in allen Farben – Taschenrechner.
Wo steht nun der Roboter in diesem Meer von Erfindungen und Automatisierungen? Warum konzentriert sich die Wissenschaft so intensiv auf den Bau von Robotern? Der Roboter ist eine technische Apparatur. Sie dient dazu, Menschen mechanische Arbeit abzunehmen. Die Mutation des Automaten zum Roboter war nur dank der schnellen Entwicklung der Informationstechnik möglich. Die Steuerung eines Robis setzt Informationsverarbeitung voraus. Es müssen Signale aus Sensoren verarbeitet werden können, um Tätigkeiten und Abläufe auszuführen. Dazu muss der Techniker durch Programmierung ein gesteuertes Zusammenarbeiten der Roboterelektronik und Robotermechanik herstellen. Es geht um die Verheiratung von Maschinenbau, Elektrotechnik und Informatik. Ein komplexes und faszinierendes Forschungsgebiet, welches eine völlig neue Ära der Ingenieurkunst einläutet.
Der Roboter ist der Geburtshelfer dieser neuen Welt.
Ein Fall ist die Entwicklung des elektrisch betriebenen Autos von Tesla Motors. Bei Tesla gibt es heute schon Modelle, bei denen eine Autofahrt auf der Autobahn bei 120 km/h abläuft, ohne das der Chauffeur Lenkrad und Pedale bedienen muss. Noch ist das Auto kein richtiger, selbstständiger Roboter. Zukunftsweisend für den Strassenverkehr ist es aber schon. Auf dem Campus der ETH-Lausanne kurven bereits autonom fahrende Autos. Die Mobilität der Zukunft kann heute in der Hauptstadt des Kantons Wallis, in Sion, besichtigt und erlebt werden. Postauto Schweiz hat dort die gelbe Bergziege zum selbstständig fahrenden, ohne Anwesenheit eines Chauffeurs, elektrisch betriebenen Shuttle-Bus gemacht.
Unser Alltag wird sich in nicht all zu ferner Zukunft immer mehr mit Robotern bevölkern. Dabei sehe ich nicht eine Armee von mechanischen künstlichen Menschen, automatisierte Männchen, welche uns, wie gut erzogene Butler, bedienen werden. Roboter, die aussehen wie Menschen, humanoide Roboter, sind für die Wissenschaft und für die Forschung interessant. Für die Verrichtungen des täglichen Lebens werden sie kaum einen Markt, eine richtige Verwendung, finden. Die Roboter des täglichen Gebrauchs werden weit weniger romantisch aussehen. Seit Jahren sind Staubsauger und Rasenmäher als Roboter im Einsatz. Diese sind sehr funktionell gebaut. Sie entsprechen der Definition des Roboters: Sie sind mobil, computergesteuert und übernehmen völlig selbstständig menschliche Arbeit.
Auf vielen Gebieten werden Roboter Anwendung finden. So lassen sich Medizinroboter, Erkundungsroboter, Serviceroboter, Transportroboter und Spielzeugroboter vorstellen. Eine völlig neue Industrie wird unser Leben wesentlich beeinflussen und bereichern. Keine Angst, es bleiben Maschinen. Selbstständig denkende und autonom handelnde Roboter gibt es nur im Kino!

 

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Robots

Robots
[traduction Hans Rhyn, St. Siméon, France]

En lisant ce titre, chère lectrice, vous imaginez sûrement un affreux bonhomme en plastique qui vous souhaite le bonjour d’une voix creuse et vous sert votre thé au lit. Si vous, cher lecteur, avez une vision similaire d’un tel lutin mécanique, les deux n’ont rien d’étonnant, elles sont tout-à-fait normales et naturelles.
Les robots sont nés dans la littérature il y a environ cent ans. Karel Capek, un auteur tchèque, a mis en scène un homme-machine dans une pièce de théâtre et l’a appelé Robot. C’était le départ de la carrière triomphale des robots au cinéma et dans les livres.
Il devint l’exemple type de l’interaction entre la fiction et le progrès technique réel. Les ingénieurs ne tardèrent pas à s’occuper prosaïquement de la technologie du sujet. Ainsi il n’est plus pensable aujourd’hui de fabriquer des voitures automobiles sans l’aide de robots industriels.
Le développement de ces appareils agissant de façon autonome fut mené activement par toutes les nations industrialisées. Dont le Japon. Il y existe un hôtel dont le client est accueilli par un robot. Les bagages sont déposés dans la chambre par maniement automatique. L’ascenseur ne fonctionne uniquement si l’on possède la clé de chambre électronique. Pas d’âme qui vive en vue. Il a besoin d’accoutumance, ce monde nouveau.
Avant l’invention du terme robot par l’auteur Capek il y avait les automates. L’humanité a cherché depuis toujours à se libérer des travaux physiques pénibles. A concevoir des automates.
Dans l’antiquité, le mathématicien et ingénieur Heron d’Alexandrie, appelé Mechanicus, a mis au point un dispositif qui faisait s’ouvrir les portes du temple par elles-mêmes lorsqu’on allumait un feu sur l’autel.
A la Renaissance, le fameux peintre, sculpteur, architecte, ingénieur et philosophe de la nature Leonardo da Vinci (1452 – 1519) a construit un robot de taille humaine qui était capable de bouger les bras, s’assoir et de tourner la tête.
C’est au 18ème siècle que la construction d’automates s’épanouissait. Pendant les années autour de 1765, Wolfgang von Kempelen conçut un «Turc d’échec». Il parcourut l’Europe et les USA avec ce joueur d’échec automatique et mit de grands joueurs au défi de battre son automate. En fait, ce n’était pas un joueur d’échec à mouvement d’horlogerie, mais une mystification, une grosse fumisterie. Je raconterai dans un futur essai comment la supercherie a été découverte.
Le temps passant, les automates devenaient de plus en plus complexes. Les horlogers conçurent des poupées qui savaient écrire, jouer du violon et de la trompette. C’étaient les précurseurs des ordinateurs. En effet, ces machines contenaient un programme, une mémoire et pouvaient être programmées. De beaux modèles ont été conservés et sont exposés au musée de boîtes à musique et d’automates à Ste. Croix, canton de Neuchâtel en Suisse.
Toutes ces inventions n’avaient pas de valeur économique. Elles favorisaient l’esprit inventeur, étonnaient et ébahissaient. Mais sans valeur pour l’amélioration de productivité ou la réduction de frais.
Cette situation changeait d’un coup lors de la découverte de l’électricité et l’invention de la machine à vapeur. L’évolution de l’automatisation libérait de plus en plus d’humains des travaux quotidiens pesants. Un exemple parlant est le ménage: en cuisine, le fourneau à bois était remplacé par la cuisinière à gaz, puis à l’électricité et enfin le four à micro-ondes prenait en charge une partie des travaux. L’aspirateur, la machine à coudre, le lave-linge, le sèche-linge, le lave-vaisselle et le réfrigérateur ont contribué à rendre les activités ménagères plus simples, efficaces et rapides.
D’autres agréments sont apparus tels que l’ampoule électrique, le téléphone fixe et portable, la radio, la télévision, le Skype, le PC et Internet.
En bureautique, on observe une évolution similaire: alphabet Morse – téléphone – machine à écrire – automate d’écriture à tête sphérique – dictaphone – traitement de texte – PC – fax – photocopieur – carte perforée – stylo à plume – stylo à bille – feutre – marqueur de toutes les couleurs – calculatrice de poche.
Où se situe donc le robot dans cette marée d’inventions et d’automatisations? Pourquoi les sciences se concentrent-elles si intensément sur la conception de robots?
Le robot est un appareil technique. Il sert à soulager les humains de travaux mécaniques. La mutation de l’automate en robot n’était possible que grâce à l’évolution rapide de l’informatique. La gestion des commandes d’un robot est conditionnée par un traitement informatique. Il faut pouvoir exploiter les signaux de capteurs pour exécuter le déroulement des actions. Dans ce but, le technicien doit créer un programme qui fait coopérer les parties électronique et mécanique du robot. Il s’agit de marier les techniques de la mécanique, de l’électricité et de l’informatique. Un domaine de recherche fascinant qui annonce une ère nouvelle de l’ingénierie.
Le robot assiste à la naissance de ce nouveau monde.
Le développement de la voiture électrique par Tesla Motors est un exemple intéressant. Il y a d’ores et déjà des modèles Tesla qui roulent sur autoroute à 120 km/h sans intervention du chauffeur sur le volant et les pédales. L’automobile n’est pas encore un vrai robot autonome. Mais il donne une idée de l’avenir de la circulation routière. Sur le campus de l’école polytechnique de Lausanne roulent actuellement des voitures autonomes.
La mobilité de l’avenir peut être vue et vécue dès maintenant à Sion, la capitale du canton de Valais. La société des Cars Postaux y a transformé l’autocar jaune, bien connu dans les montagnes suisses, en navette électrique autonome, sans présence d’un chauffeur.
Dans un avenir pas très lointain, notre vie au quotidien va être de plus en plus peuplée de robots. Je ne vois pas une armée d’humains artificiels, des bonshommes mécaniques autonomes qui nous serviront comme des valets bien éduqués. Des robots d’aspect humain n’intéressent guère que les chercheurs scientifiques. Pour l’accomplissement des tâches quotidiennes ils n’auront probablement pas d’utilité concrète. Les robots d’usage courant auront une apparence beaucoup moins romantique. Depuis des années on utilise des aspirateurs et des tondeuses de gazon comme robots. Ils sont conçus de façon très fonctionnelle et correspondent à la définition des robots. Mobiles et commandés par ordinateur, ils accomplissent le travail humain de manière parfaitement autonome.
Les robots auront leur utilité dans beaucoup de domaines. On peut imaginer des robots médicales, robots de reconnaissance, robots d’entretien, robots de transport et robots-jouets. Une industrie toute nouvelle influencera notre vie quotidienne et l’enrichiront.
Ne craignez rien, ils resteront des machines. Des robots autonomes sachant réfléchir n’existent uniquement au cinéma!

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